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Des soupçons d’autocensure dans l’épreuve de français de notre CE1D ? La Cheffe de Groupe MR au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles Diana Nikolic a tenu à vérifier auprès de la Ministre de l’Éducation.

Petit rappel des faits : un appel d’offres, sollicitant les auteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles avec pour objectif d’écrire une nouvelle pour le CE1D (épreuve certificative externe du premier degré du secondaire) de français, a dernièrement fait parler de lui. En effet, les critères et la pondération sont assez interpellants, voire inquiétants.

Outre des primes – allant au moins cher et/ou au plus rapide – peu respectueuses du travail de nos auteurs, des points étaient également accordés à quiconque aura su éviter des sujets sensibles susceptibles de heurter un public de 14 ans, tels que le harcèlement scolaire, les convictions religieuses ou politiques, la sexualité, les conflits géopolitiques, voire même la mémoire collective.

Des critères qui doivent tous nous indigner ! Et qui ont d’ailleurs indigné les auteurs qui ont évoqué une « censure qui ne dit pas son nom » dans une carte blanche. Ils dénonçaient par ailleurs un texte qui, sur la forme comme sur le fond, pourrait aussi bien être élaboré par un générateur de textes en ligne : rapide, gratuit, conforme à la demande…. Mais sans âme et ne permettant certainement pas le plaisir de la lecture, ni la construction de l’esprit critique.

Évidemment, nous ne pouvons pas soumettre n’importe quel texte et n’importe quel contenu à des enfants de 14 ans. Toutefois, il ne faut pas confondre l’hyperprudence et une tentative d’autocensure.

Cependant, Diana Nikolic a été rassurée d’entendre la Ministre répondre qu’il ne s’agissait pas d’effacer, de « canceller », la mémoire collective et que ce critère était effectivement réducteur et restreignait exagérément les possibilités de production. L’administration s’est d’ailleurs engagée à revoir ce point. Par ailleurs, la Ministre a confirmé qu’aucune offre n’avait finalement été remise dans le cadre de cet appel, dont l’opportunité de relance est à l’analyse, mais quoiqu’il en soit des modifications y seraient apportées, voire des alternatives envisagées.

Pour le MR, il est important de se questionner sur les conséquences de tels choix sur les élèves, auxquels nous demandons sans cesse d’être critiques, auxquels nous donnons des outils pour développer leur esprit critique. Notre enseignement se doit de former des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires. Cela commence par ce qu’il se passe, se dit, se débat dans les cours. Je vous rejoins sur ce point. Cependant, cette intention doit se poursuivre jusque dans les évaluations. Quel signal envoyons-nous aux élèves, mais aussi aux enseignants, avec ce type d’autocensure ?