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Après plus d’un an de pandémie, nous aspirons toutes et tous à retrouver nos libertés. Le 1er mai a été l’occasion d’un débat sur la gestion de la crise sanitaire, vu sous l’angle de la liberté si chère aux Libéraux, et de la jeunesse.

Pour Ferghane Azihari, journaliste et analyste politique, la crise sanitaire a opposé à tort la liberté et la sécurité sanitaire. Dans la pensée politique moderne pourtant, la liberté n’est pas l’ennemie de la sécurité, mais sa condition. Selon l’ONU, la crise sanitaire a augmenté de 500 millions le nombre de pauvres dans le monde. Ferghane Azihari souligne donc qu’il est vain d’opposer la santé et l’économie car c’est en étant en bonne santé que l’on peut subvenir à ses besoins et inversement.

François Gemenne, chercheur à l’université de Liège et enseignant à Sciences-Po Paris ne dit pas autre chose : l’opposition entre liberté et sécurité est artificielle. La liberté est la garante de la sécurité, et la sécurité est la garante des libertés. Il reconnaît aussi que les libertés ne sont jamais absolues. Il faut brider certaines d’entre elles pour garantir les libertés collectives. Mais la question de la proportionnalité doit se poser. Pour lui, les restrictions imposées pour raisons sanitaires n’étaient ni proportionnelles à leur objectif, ni légitimes. Il estime par exemple que l’interdiction des voyages à l’étranger était symboliquement très grave. De plus, ces mesures ont été décidées par arrêtés ministériels, sans l’aval du Parlement. Pour François Gemenne, la loi Pandémie aurait donc dû être adoptée bien plus tôt. Les mesures auraient sans doute ainsi été mieux acceptées par la population, et ainsi plus limitées dans le temps.

Un avis partagé par Samy Laarbaui, président du kot citoyen de Louvain-La-Neuve. Toutes les générations ont été touchées par ces restrictions de libertés, mais la jeunesse a souvent été pointée du doigt. Pourtant, les jeunes se sont montrés responsables et ont strictement respecté les règles pendant les premiers mois de confinement. Ils ont estimé que l’intérêt collectif primait sur l’intérêt particulier. Un an plus tard, cependant, les jeunes ont recommencé à vivre, à sortir et s’enlacer. Samy Laarbui déplore que la jeunesse ait rarement été entendue et écoutée par le Comité de concertation, malgré les appels lancés par la ministre Valérie Glatigny. Sans parler de génération sacrifiée, il constate une augmentation du recours à l’aide alimentaire et des difficultés en matière de santé mentale (dépression, décrochage scolaire, suicide).  En maintenant un minimum de lien social (des auditoires ouverts par exemple) plutôt qu’en misant sur la répression (amendes, couvre-feu), il aurait été possible d’éviter le climat tendu des dernières semaines.

Pour Ibrahim Ouassari, fondateur de Molengeek, les règles ont été pensées pour l’intérêt général mais en imaginant que tout le monde vit dans un grand appartement ou une villa 4 façades. Il regrette que l’on n’ait pas suffisamment envisagé les difficultés des personnes privées de leurs revenus, de leur formation, ou qui devaient suivre des cours dans leur cuisine avec leurs frères et sœurs. Ibrahim Ouassari estime que les jeunes n’ont pas été assez impliqués dans la gestion de la crise. Parmi ceux qui étaient sur le point d’entrer sur le marché du travail, beaucoup ont ainsi dû se replier sur des activités peu valorisantes comme la livraison de repas Les règles étaient tellement contraignantes qu’elles laissaient peu de place pour la créativité ou l’innovation.

Ces débats démontrent qu’il est temps d’apprendre à vivre malgré le virus. C’est ce pour quoi le MR plaide depuis plusieurs semaines maintenant.

 

 

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