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L’amélioration des relations entre les familles et les écoles est une nécessité déjà constatée dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’Excellence et renforcée depuis la crise sanitaire.

La Députée Stéphanie Cortisse, membre effective de la Commission de l’Éducation au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, constate dans le cadre de ses visites de terrain qu’il s’agit d’une préoccupation importante des directions et équipes éducatives : « Il me revient deux principales problématiques, aussi importantes l’une que l’autre : d’un côté, et souvent dans les écoles à indice socio-économique (ISE) faible, avec des familles plus précarisées, les parents sont démissionnaires et ne s’intéressent pas du tout à l’école, et, d’un autre côté, plus souvent dans les écoles à ISE plus élevé, les parents sont plutôt dans l’ingérence notamment par rapport au pédagogique et au travail des enseignants. Il ne faut évidemment pas en faire une généralité par rapport à toutes les familles, mais voici les grandes tendances qui ressortent ». La Députée constate également qu’on en demande de plus en plus à l’école, ce qui tend à déresponsabiliser les parents en surchargeant les équipes éducatives qui ne devraient se concentrer que sur le pédagogique.

En outre, certains enseignants ont l’impression que les mesures du Pacte d’Excellence ne reposent que sur le personnel enseignant. Stéphanie Cortisse a relaté, au Parlement, le témoignage parlant d’une enseignante à ce sujet : “Le problème est que tout repose sur le personnel enseignant. Aucune mesure ne concerne réellement les élèves et leurs parents. C’est comme si tous les échecs ne s’expliquaient que par des déficits du côté des structures de l’enseignement et du personnel. Aucun résultat probant ne sera observé tant que l’on niera la réalité : les premiers responsables de la réussite des élèves sont les élèves eux-mêmes. On assiste à une culpabilisation du corps enseignant et à la déresponsabilisation des élèves. Rien n’est mis en place vis-à-vis du comportement de l’élève face au travail. Il faut agir sur l’attitude des élèves et de leurs parents face à la scolarité et ses exigences”.

Si, avec le Pacte d’Excellence, nous sommes entrés dans une logique de renforcement de la responsabilisation des acteurs de l’enseignement, avec d’un côté un pilotage renforcé au niveau de chaque établissement scolaire et une dynamique collective plus forte (plans de pilotage et contrats d’objectifs) et d’un autre côté l’évaluation individuelle de chaque enseignant, aucune mesure ne concerne jusqu’à présent la nécessaire responsabilisation des élèves et de leurs parents.

Or le Pacte évoque un « partenariat éducatif durable et constructif entre les équipes éducatives et les parents d’enfants/élèves de tous les milieux socio-économiques et culturels », sans aller plus loin dans la réflexion. C’est bien de le dire, encore faut-il l’appliquer.

Il est donc essentiel d’adopter des mesures concrètes à mettre en place pour améliorer véritablement les relations familles-écoles et en vue d’une responsabilisation accrue des parents et des élèves par rapport aux enjeux de l’école.

« Pourquoi pas mettre en place un véritable contrat entre les écoles, les parents et les élèves en remettant au centre les valeurs de l’effort, du travail, du mérite et du plaisir d’apprendre ? », propose Stéphanie Cortisse. « C’est aussi en passant par ce type de mesure que l’on arrivera véritablement à améliorer la qualité de notre enseignement en FWB, ce qui est finalement l’objectif du Pacte. En tout cas, c’est une demande du terrain ! ».

Cette demande fait d’autant plus sens suite aux résultats de la dernière enquête PISA de laquelle il ressort que les élèves de la FWB ont une conception fixiste de l’intelligence. « Nos élèves pensent ainsi que l’intelligence est un paramètre non modifiable, ils évitent donc de s’engager dans des tâches difficiles et attribuent leurs échecs à des causes externes sur lesquelles ils n’ont pas de prise. Au contraire, dans la plupart des autres pays de l’OCDE, les élèves ont une conception évolutive de l’intelligence et attribuent leurs échecs à des facteurs modifiables comme le manque de travail, la mise en place de mauvaises stratégies, autant d’éléments sur lesquels ils peuvent travailler ».