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Les bouleversements depuis le début de l’année scolaire dans l’enseignement, particulièrement secondaire, provoquent des conséquences dramatiques sur la motivation des jeunes. Les chiffres de décrochage scolaire explosent. Les cheffes de groupe à la Fédération Wallonie-Bruxelles et au Parlement bruxellois, Françoise Schepmans et Alexia Bertrand, plaident pour la mise en place urgente d’une équipe d’accompagnement des élèves en décrochage en Région bruxelloise ! 

Professionnels de l’enseignement, chercheurs et experts sont formels : le mal-être des jeunes, dû aux restrictions sociales, culturelles et sportives, les difficultés de l’enseignement en hybridation et d’adaptation des élèves, les conditions socio-économiques défavorables d’un nombre accru de familles, tous ces facteurs additionnés font exploser le taux d’absentéisme dans les établissements scolaires.

Un élève sur 10 de la Cocof

Récemment, la ministre de l’Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir a indiqué un bond de 40% d’élèves signalés auprès du « Service du Droit à l’instruction » pour cause d’absence injustifiée durant le seul premier trimestre de 2020-2021 par rapport à la même période l’an dernier ! A une interpellation de la députée Françoise Schepmans, le Ministre-Président Rudi Vervoort a donné, ce vendredi 5 février, les chiffres pour les écoles dépendant de la Cocof : « Au 29 janvier 2021, 2,18% des élèves comptaient 9 demi-jours d’absence injustifiée, et 3,7% et 4,2% comptaient respectivement 20 et 30 demi-jours ». Soit au total 10% des élèves. Une situation qu’il qualifie de « préoccupante ».

« Ces décrochages scolaires mettent clairement en péril la réussite de cette année scolaire chez un nombre accru d’élèves. Les résultats, enregistrés fin décembre, ne sont pas bons aux dires des enseignants », constate Françoise Schepmans, qui tire la sonnette d’alarme. « En Région bruxelloise, hors période covid, on compte pas moins de 15% des jeunes qui quittent l’école sans le diplôme de l’enseignement secondaire, et un tiers des jeunes qui accumulent au moins deux ans de retard scolaire. Avec les contraintes sanitaires actuelles et les conditions d’organisation dans les écoles, la situation est donc particulièrement inquiétante », embraye Alexia Bertrand.

Une équipe d’accompagnement mobile

« Actuellement, les directions et les enseignants font leur maximum pour « raccrocher » les jeunes jusqu’à sonner à leurs portes. Il faut les aider ! », expliquent les cosignataires MR qui insistent sur la dimension émotionnelle de l’accompagnement à apporter aux jeunes. « Les programmes traditionnels, tels que le « dispositif d’accrochage scolaire », sont insuffisants au regard de la crise. Face à l’urgence, des solutions nouvelles doivent être prises rapidement pour empêcher l’accumulation des difficultés et des échecs en fin d’année », selon Alexia Bertrand.

La proposition, signée également par Viviane Teitelbaum et Gaëtan Van Goidsenhoven et ouverte à cosignature, est à la fois de soutenir le personnel encadrant dans les écoles et de mettre en place, durant toute la période de la crise, une équipe mobile qui serait l’intermédiaire entre l’école et les élèves en décrochage scolaire.

« Ce « Mobi-Jeunes » serait un relais entre l’école, le centre PMS, les enseignants et les élèves en décrochage scolaire, ainsi que les parents ou tuteurs légaux », détaille Françoise Schepmans. « Il suffit parfois d’une visite ou d’une écoute attentive pour retisser le lien distendu entre l’école et les jeunes. L’accent sera donc mis sur l’aide psycho-médico-sociale, ainsi que les synergies avec les maisons de jeunes, les éducateurs de rue, les services agréés de l’aide à la jeunesse, les référents dans les écoles, l’employé communal en charge du décrochage scolaire et un représentant du centre PMS ».

Alexia Bertrand, cheffe de groupe MR, insiste enfin sur « les collaborations à mettre en action avec des associations actives dans le domaine de la jeunesse, le décloisonnement des services, les échanges et l’intersectioralité afin de permettre la co-construction d’un processus d’accompagnement ».