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En cette période de crise exceptionnelle avec ses conséquences gigantesques et douloureuses, je considère, en tant qu’homme politique que j’ai deux devoirs : trouver des solutions rapides et efficaces et être extrêmement précis et mesuré dans mes déclarations afin de ne pas ajouter de l’incertitude dans cette gestion quotidienne si compliquée.

A la lecture des propos de M. Antoine de ce matin dans La Libre Belgique, je vais donc devoir répondre. Non pas à lui, le Cdh nous ayant malheureusement habitué ces dernières semaines à surfer sur la vague des angoisses (maison de repos, testing, économie, déconfinement…), mais bien aux citoyens, aux experts internationaux des marchés financiers qui scrutent la presse et aux banques qui soutiennent la Wallonie et qui m’interrogent depuis ce matin.

De manière factuelle, voici les éléments corrects sur lesquels chacun peut s’appuyer pour parler du financement de la Wallonie :

  • Notre accès aux marchés est bon. Le 1er avril, une émission à 10 ans a été lancée, pour un montant de 500 millions, et a été réalisée à un taux de 0,54. À côté de cette émission, la Région a également levé, le même jour et sur 14 ans, la somme de 200 millions à un taux de 0,77%. Il s’agissait d’une sursouscription sur notre émission de 2019. Cette opération n’est pas passée inaperçue, notamment dans l’International Finance Revue qui indique que la « la capacité de la Wallonie à attirer les investisseurs a été assez impressionnante et ce, à des conditions plus intéressantes qu’au lancement du deal ». Le chiffre d’1,4 milliard est totalement erroné.
  • Si les entités belges sont sorties la même semaine, c’était un choix en connaissance de cause et concerté entre les services des entités. La Wallonie a pu bénéficier de l’émission fédérale et la Flandre a pu prendre des avantages de la bonne tenue de l’émission wallonne.
  • Au niveau des placements privés, qui est une autre source de financement, l’activité est également bonne. Nous sommes presque à 1,3 milliard de lever en 4 mois, ce n’est pas vraiment un signe d’une défiance des marchés.
  • Les relations avec Belfius sont excellentes et la confiance est réciproque. Notre contrat caissier est de 3,250 milliards et non pas de 3,5 milliards.
  • Le travail des services de la dette est primoridal. En 2 ans, nous avions réussi à diminuer de moitié l’écart de financement avec le fédéral, ce qui s’exprime par l’écart de points de base. La situation de crise actuelle a bien entendu fait remonter cette tendance, comme partout, mais je n’ose imaginer la situation actuelle si nous n’avions pas professionnaliser cette gestion, que nous devons d’ailleurs continuer à intensifier.

La Wallonie garde une image très positive sur les marchés avec des conditions intéressantes et il ne faudrait pas que de telles approximations ternissent le tableau et pénalisent, in fine, l’ensemble des wallonnes et des wallons qui auraient à assumer une charge de la dette consentie à des conditions moins attractives.