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Cette semaine, nous nous rendons dans la province de Luxembourg à la rencontre d’Anne Laffut, la députée-bourgmestre de Libin.

Active tant au Parlement de Wallonie, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles que dans sa commune, Anne est sur tous les fronts, avec succès.

 

 

 

 

En 2019, tu te disais soulagée de pouvoir cumuler les mandats de bourgmestre et députée régionale. Quatre ans plus tard, comment vis-tu cette complémentarité des mandats ? Que dirais-tu à celles et ceux qui critiquent le cumul ?

Avoir des député(e)s-bourgmestres est pour moi essentiel, même si ce n’est pas simple tous les jours vu la charge de travail. C’est une des façons – et elles ne sont pas nombreuses – de pouvoir faire remonter les besoins du « terrain » vers les décideurs régionaux.  Et c’est d’autant plus important pour le terrain rural, trop souvent peu pris en compte lorsqu’il s’agit d’élaborer les législations ou d’en prévoir les modalités d’application.  Je m’y épanouis pleinement.

Libin est souvent prise en exemple dans la province du Luxembourg pour l’ensemble de ses services au public. Deux nouveaux projets sont en gestation : le village des aînés ou la réalisation des logements tremplins. Peux-tu nous en dire plus ?

C’est une de nos grandes préoccupations à Libin : aider les jeunes à s’installer dans la commune en luttant contre la pression foncière. Les logements tremplins sont mis à disposition de jeunes contre un loyer modéré, remboursé en partie s’ils s’installent définitivement dans la commune.  4 maisons et  1 studio seront mis en location fin de cette année.  Ce projet est complété par la mise à disposition de terrains à bâtir à destination de jeunes.

Le Quartier Seniors est quant à lui un projet de partenariat privé/public d’envergure (maisons et pavillons à destination des seniors qui seront mis en location et en vente) et je suis persuadée qu’il va rencontrer les besoins d’une population que nous savons tous de plus en plus vieillissante.

Au niveau des pompiers, la Zone de secours du Luxembourg dont tu es membre est la zone la plus féminine de Belgique ! Comment expliques-tu cela ?

Les Ardennaises sont de feu ! Et à ce titre, elles n’en ont pas peur. Elles maîtrisent ! C’est la seule raison que je vois à cette présence féminine inhabituelle au sein des services de secours incendie (rires).

On le sait, les défis des communes rurales sont nombreux. Dernièrement, tu t’es battue pour implanter davantage de médecins généralistes dans les zones rurales. Quel est l’état de ce dossier ?

Pas facile ! Avec l’installation d’une maison médicale – la commune a financé l’achat et les travaux du bâtiment – on pensait avoir résolu le problème une fois pour toute. On en est loin : les médecins plus âgés prennent aujourd’hui leur pension ; les jeunes médecins ne veulent plus prester comme leurs aînés et privilégient pour certains un temps partiel ; les difficultés rencontrées par les postes de garde minent encore plus l’attractivité des zones rurales.

On peut se féliciter des avancées obtenues par la Ministre Valérie Glatigny en matière de quotas mais, pour le moment, sur le terrain, on bricole et c’est dramatique. A Libin, nous allons trouver des aménagements financiers pour ne pas ajouter une pression financière à la pression sanitaire, le temps que la maison médicale se refasse une santé.

Enfin, on connaît Libin pour son Euro Space Center et pour ses forêts propices aux balades mais si tu devais nous convaincre de visiter ta commune, quels atouts mettrais-tu en avant ?

La réponse est dans la question ! Et au-delà de Libin, ce qui me réjouit, c’est de voir la ruralité mise aujourd’hui à l’honneur, alors qu’il n’y a pas si longtemps, l’image qui lui était associée n’était pas toujours positive. Parfois non sans raison, il faut le reconnaître, mais les choses ont bien changé.

Maintenant cet attrait n’est pas sans danger et il ne faudrait pas que le succès des communes rurales soit la cause de leur perte. Nous sommes nombreux par exemple en province de Luxembourg à nous réjouir de la mesure prise par le Ministre Willy Borsus permettant aux communes d’autoriser – ou non – la création d’un hébergement touristique.