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Cette semaine, nous allons du côté de la ville francophone à facilités linguistiques : Comines-Warneton.

A sa tête, l’une des plus jeunes bourgmestres de Wallonie : Alice Leeuwerck.

Elle vient d’être élue au Conseil des Bourgmestres au niveau fédéral. On vous explique tout cela.

 

 

 

En 2018, tu renverses la majorité en place à Comines-Warneton et tu deviens, à 27 ans, la plus jeune bourgmestre. Près de cinq ans plus tard, avec un peu de recul, comment as-tu vécu cette surprise et cette prise de fonction ?

Les jours qui ont suivi l’annonce du pacte de majorité, j’étais littéralement en « pilote automatique ». Il faut prendre des décisions importantes, vite. Notre petit monde bascule, notre carrière, notre équilibre et vie privée aussi. La toute première fois qu’on m’a appelée « Madame la Bourgmestre », j’en ai vraiment réalisé l’ampleur. Avec le recul, je suis admirative de ce que cette « jeune femme » a osé accomplir.

Comines-Warneton est une commune à statut particulier, nichée entre la Flandre, la France, la Wallonie Picarde, avec en prime une élection directe des conseillers CPAS. En quelques mots, peux-tu nous expliquer tout cela ?

C’est le « statut spécial », unique en Wallonie ! Les candidats réalisant les plus hauts scores personnels deviennent automatiquement membres du Collège, peu importe le parti et la majorité qui se constitue. Idem au CPAS. Même si ça paraît plus démocratique, sur le terrain, c’est difficile à gérer : 3 des 6 membres du Collège sont issus de l’opposition, certains ont même refusé leurs attributions. Le quorum est pourtant de 4/6 et nous devons obligatoirement statuer à l’unanimité. Sans consensus, le point est renvoyé au Conseil communal.

Ici, aux élections locales, nous complétons un bulletin « Ville » et un bulletin « CPAS ». L’électeur a voté différemment au CPAS, qui est donc dirigé par une majorité différente (l’opposition à la Ville). Le Président de CPAS ne siège pas non plus au Collège. Conséquence : je sens que Ville et le CPAS s’éloignent, c’est malheureux et dangereux.

Dernièrement, tu as été élue au Conseil des bourgmestres, mis en place par la Ministre de l’Intérieur. L’idée étant de donner des avis sur les matières de sécurité et de police. Après quelques mois, es-tu satisfaite de ce rôle de concertation ?

A titre personnel, c’est très enrichissant. On se rend compte des disparités entre petites, moyennes et grandes villes. Certains dossiers sont primordiaux et urgents pour certaines zones de police et inexistants chez d’autres. Je prends à cœur de défendre les zones mono-communales, comme Comines-Warneton (indispensable vu notre localisation géographique).

Tu es maman de deux enfants et tu as été choquée de ne plus pouvoir siéger comme bourgmestre pendant ton congé de maternité : comment cela se passe ? As-tu espoir que la législation change à ce sujet ?

Il faut croire que le législateur n’avait jamais imaginé qu’un jour, il y aurait des femmes bourgmestres, en âge d’enfanter et avec le souhait d’en avoir. Hector a 2 ans, et j’attends encore la réponse du Ministre Collignon sur le sujet : ai-je droit à un congé de maternité ? Sous quelles conditions ? Il est urgent de légiférer. Comment attirer davantage de femmes dans la politique dans ces conditions ?

Une dernière question plus touristique, si tu devais nous convaincre de venir passer du bon temps dans ta commune, que mettrais-tu en valeur ?

Comines-Warneton, c’est là où commence la Wallonie ! Vous aimez le vélo, le ski, la nature et l’Histoire ? Vous serez conquis. Découvrez la R.N.O.P., une réserve naturelle et ornithologique unique en Europe, revivez 1914-1918 à Plugstreet Experience et replongez-vous dans notre très riche passé textile au musée de la Rubanerie cominoise. Terminez votre weekend en dévalant les pistes enneigées à Ice Mountain.