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Une fois n’est pas coutume, c’est un élu provincial que nous mettons en avant cette semaine.

Richard Fournaux est connu pour avoir été bourgmestre de Dinant pendant 24 ans.

Il est Député provincial depuis 2018 et vient de lancer un bachelier de conseiller en gestion de crise.

 

 

En 2018, tu es passé du rôle de municipaliste au rôle de député provincial : un changement important même si cela reste une action au sein des pouvoirs locaux. Comment vis-tu cette nouvelle fonction ?

Être Député provincial est une toute autre expérience. Les compétences qui m’ont été dévolues (enseignement, GRH et zones de secours) me permettent de réaliser des projets très concrets. J’ai de suite pris pied dans ma nouvelle fonction, la voyant aussi comme une opportunité d’appréhender une autre manière de travailler, avec d’autres collègues. Je vis donc cela comme un véritable enrichissement personnel. La Province de Namur a un fonctionnement très moderne qui répond aux exigences d’économie, de développement durable et de bien-être au travail, et présente des comptes en boni.

On pense souvent qu’un député provincial est plus éloigné du terrain qu’un élu communal. Comment assures-tu ta fonction au plus près des citoyens ?

Un mandat n’est pas ce qu’il est, il est ce qu’on en fait ! Je me force d’être proche du personnel provincial, des bénéficiaires des services provinciaux, et je n’ai jamais arrêté d’être présent sur le terrain dinantais ou beaucoup plus largement.

Tu as récemment créé un bachelier conseiller en gestion de crise au sein de la Province de Namur. Quel était ton constat ? Comment as-tu réussi à mettre cela sur pied ? Les inscriptions sont-elles au rendez-vous ?

Cette idée est le prolongement de mon expérience de bourgmestre où j’ai pu constater que dans le panel des formations en FWB ou en Belgique, il y avait une carence. Personne n’était véritablement formé pour appréhender des faits inhabituels à la gestion courante d’une Ville, d’une société privée, d’un hôpital,… Bref, pour gérer une crise.

J’ai d’abord réuni une table ronde d’experts et de top managers du privé et du public pour vérifier de l’employabilité des futurs diplômés. À partir de ce moment-là, c’est la HEPN qui a pris le dossier en main pour le défendre au sein de l’ARES. Nous venons d’inaugurer le bachelier par une très belle matinée à laquelle étaient présentes des personnalités belges habituées à la gestion de crise.

De nombreuses personnes marquent un intérêt certain et il y a déjà quelques inscriptions enregistrées à ce jour.

Toujours au niveau de la gestion de crise, que penses-tu que les pouvoirs locaux pourraient ou devraient faire de plus pour améliorer les choses ?

Je pense que le maître mot est ANTICIPATION. Les personnes diplômées d’un bachelier conseiller en gestion de crise pourront être intégrées dans des équipes d’entreprises publiques ou privées, certes pour gérer une crise ponctuelle, mais aussi pour collaborer à tout ce qui doit être mis en œuvre en amont pour prévenir ou diminuer les impacts d’une crise.

Enfin, une petite question taquine pour clôturer cette interview : pour ou contre la suppression des provinces ?

Pour moi, la question ne se pose plus, depuis que le Gouvernement wallon a positionné les provinces comme étant un acteur majeur de la pluri-communalité, à travers le financement des zones de secours. Cet élément s’ajoute aux missions historiques des provinces en matière de formation, initiale et continuée, des policiers, pompiers et ambulanciers, mais aussi des métiers de soins et d’aide aux personnes.

Parmi les autres missions des provinces, se trouvent des services ou compétences extrêmement spécifiques, même dans l’enseignement, difficilement « reprenables » par d’autres niveaux de pouvoirs. Je voudrais insister sur un élément : si l’objectif de certain est de supprimer les provinces, qui sont une institution démocratique, pour les remplacer par des bassins de vie ou autre création institutionnelle, sans véritable contrôle démocratique, je m’y opposerai fermement.