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Pour David Weytsman, député bruxellois, ce n’est pas un hasard mais « une stratégie de dégoût »

Depuis plusieurs années, la mobilité à Bruxelles est au cœur des préoccupations des habitants et des navetteurs.

Vous êtes vice-président de la commission Mobilité au Parlement bruxellois, quel est votre regard sur cette thématique ?

Il faut dire les choses comme elles sont : la mobilité est parfois un réel enfer à Bruxelles pour les habitants comme pour les navetteurs. Tous ceux qui ont dû prendre leur voiture dans la capitale ces dernières années ont pu constater que se déplacer dans la capitale devient de plus en plus compliqué. Il y a des tas de travaux qui sont faits sans concertation avec les habitants, mais surtout sans coordination. Par exemple, le Nord de Bruxelles (Neder-Over-Heembeek et Laeken) et ses entrées sont plongés dans le chaos depuis 2 semaines . En cause : Une ministre qui décide de faire des travaux totalement non coordonnées. Certains riverains mettent désormais une heure de plus pour faire 3 km en transport en commun comme en voiture. C’est situation inacceptable durera jusque septembre.  La ministre parle de « concours de circonstance ».  Je parle “d’incompétence et de volonté de bloquer Bruxelles ” !

Vous n’êtes pas tendre avec les Ecolos/Groen sur leur stratégie de mobilité.

Nous avions déjà eu beaucoup de difficultés avec la vision de Pascal Smet, l’ancien Ministre de la mobilité. Mais depuis 4 ans et demi, nous avons affaire à des décisions dogmatiques. La Ministre Elke Van den Brandt crée volontairement des embouteillages. Elle bloque les entrées de la ville à dessein. C’est une stratégie de dégoût pour les automobilistes qui sont confrontés à des travaux, à des plans de mobilité contraignants imposés sans concertation du jour au lendemain, à des augmentations scandaleuses de tarifs pour se garer, à des diminutions de places de parking… C’est une attitude sectaire.

Et concernant les autres mobilités ?

Il faut arrêter d’opposer les Bruxellois. L’idée n’est pas d’être pro ou anti-voiture, mais de penser à une mobilité plurielle. On peut utiliser les transports en commun le matin pour aller au travail, la voiture le soir pour faire des courses, et un vélo avec ses enfants le week-end. Ecolo-Groen oppose les Bruxellois, c’est dangereux.

Repenser la mobilité, c’est aussi offrir des alternatives crédibles, à savoir, des transports en commun nombreux, propres et sécurisés ; des rues où on peut être piétonne sans craindre d’être harcelée ou agressée. Ces dernières années, le gouvernement bruxellois n’est pas arrivé à mettre en place cette mobilité alternative. C’est un échec total.

Les conséquences sont nombreuses et importantes pour Bruxelles ? 

Bruxelles est entrée début janvier dans le top 10 des villes les plus embouteillées… du monde. Les Bruxellois passent 37% de leur trajet dans des bouchons. Sur l’ensemble de 2023, les Bruxellois ont passé 257 heures au volant, dont 104 heures liées aux embouteillages. C’est terrible à plusieurs titres. D’abord, ça décourage les gens d’aller faire des courses dans certains quartiers devenus quasi inaccessibles. Il y a aussi l’impact sur le stress et l’anxiété. Ensuite, ça isole Bruxelles. Un plombier de Wavre m’a dit qu’il n’allait plus sur Bruxelles, car ça le rendait fou. Et il y a aussi tout l’impact économique plus global pour les entreprises bruxelloises. Les embouteillages coûtent des milliards à l’économie bruxelloise.

Retrouvez le dernier échange en vidéo entre David Weytsman et Elke Van Den Brandt ici