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La paix sociale passe aussi par l’affirmation claire d’un droit à exercer son travail. C’est tout le sens de la proposition de loi déposée par le député libéral Denis Ducarme. 

La liberté de protester fait partie intégrante des libertés fondamentales. Elle a été conquise de haute lutte et ne sera jamais remise en cause. Selon le même principe, la liberté de travailler doit pouvoir être assurée et garantie par le législateur.

« La jurisprudence sanctifie le droit de grève en Belgique mais, a contrario, protège très peu ceux qui veulent aller travailler, et qui doivent avoir le droit le faire. Il est essentiel de garantir un équilibre entre ces deux droits. La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres, » expose, pour le MR, Denis Ducarme.

Si la majorité des mouvements sociaux ou des grèves s’organisent dans le respect des différents acteurs et dans la sérénité, ce n’est pas toujours le cas. Par le passé, la tenue de piquets de grève syndicaux a abouti à des condamnations et à des sanctions pénales, notamment pour mise en danger d’autrui. Des cas de séquestrations, de violences ou de dégradations de biens privés ont également émaillé certains mouvements sociaux.

Récemment, en octobre dernier, une grève menée par un sous-traitant de BSCA security à l’aéroport de Charleroi a eu pour conséquence l’annulation de plusieurs dizaines de vols, ce qui a empêché près de 25.000 passagers de voyager. Quant aux autres travailleurs de l’aéroport, ils se sont retrouvés dans l’incapacité d’exercer pleinement leur liberté de travailler ou d’accéder à leur lieu de travail.

« Certains estiment encore trop souvent que, parce qu’ils protestent, les autres travailleurs ont l’obligation de leur emboîter le pas, ou a minima se soumettre aux entraves imposées à leur liberté de circulation. S’il est légitime pour certains d’exercer leur droit de grève, il est tout aussi légitime pour d’autres de décider librement d’exercer leur droit de travailler en temps de grève. C’est déjà le cas dans plusieurs pays européen, » enchaine le député libéral.

L’Espagne a en effet inscrit dans une loi la protection des travailleurs non-grévistes. L’Italie, en plus d’avoir inscrit le droit de grève dans sa Constitution, a également reconnu la liberté de travail et d’accéder à son lieu de travail. La France interdit les piquets et l’occupation de locaux.

« Seul le respect équilibré des droits en présence permettra une coexistence durable et pérenne de cette paix sociale. On peut très bien respecter le droit de grève tout en consacrant le droit de travailler, il serait très préjudiciable de les opposer, » conclut Denis Ducarme.

La proposition de loi, déposée en séance plénière ce jeudi, sera débattue prochainement en commission.

Vers la proposition : https://bit.ly/3FrRcxC