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Dans Le Soir, Georges-Louis Bouchez explique pourquoi miser sur des centrales au gaz polluantes pour remplacer le nucléaire est un non-sens climatique. Le MR souhaite prolonger deux réacteurs après 2025, comme le permet l’accord de gouvernement.

L’accord de gouvernement fédéral a certes confirmé la sortie du nucléaire en 2025, mais le MR a veillé à introduire des conditions. Ainsi, le gouvernement doit tenir compte de l’impact de cette sortie sur la sécurité d’approvisionnement, le prix de l’électricité, mais aussi sur les émissions de CO2 ou sur l’emploi. Il faut donc s’assurer que cette sortie du nucléaire ne provoquera pas une augmentation des prix spécifique à la Belgique, et qu’elle ne nous empêchera pas de respecter l’accord de Paris et de réduire de 55% nos émissions de CO2 à l’horizon 2030. Pour Georges-Louis Bouchez, tous les indicateurs démontrent qu’il est aujourd’hui nécessaire de prolonger deux réacteurs, comme le prévoit l’accord de gouvernement, car ces diverses conditions ne sont pas remplies.

Des centrales au gaz polluantes

La ministre fédérale de l’Energie Tinne Van der Straeten (Groen) mise en effet sur la construction de deux nouvelles centrales au gaz pour compenser la disparition du nucléaire. Mais pour Georges-Louis Bouchez, cela ne tient pas la route. « C’est impossible d’aller expliquer à Freya, à Gand, que quand elle va acheter sa nouvelle maison, c’est fini la chaudière au gaz parce que ça tue la planète. Alors qu’en parallèle, au fédéral, on va construire une grande usine de CO2 à Vilvorde avec le même gaz », explique-t-il dans les pages du Soir. Le président du MR propose donc de prolonger la durée de vie de deux réacteurs nucléaires, au moins pour dix ans. « Je ne dis pas que le nucléaire est formidable. C’est une mauvaise solution. Mais émettre plus de CO 2 avec des centrales au gaz, c’est une très mauvaise solution », dit-il.

Le MR est conscient d’être relativement isolé dans ce dossier, et aucun compromis ne semble possible. Mais si les Libéraux n’obtiennent pas gain de cause, au moins auront-ils fait entendre leur inquiétude. Georges-Louis Bouchez assume d’ailleurs que la ligne du MR a évolué sur le sujet, notamment en raison du rapport alarmant publié par le GIEC l’été dernier.

Georges-Louis Bouchez se dit d’ailleurs ouvert à la possibilité de construire de nouvelles centrales si nécessaire, afin de continuer à réduire nos émissions de CO2, vu le caractère intermittent des productions d’énergie renouvelables. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne prennent d’ailleurs cette direction. Il faut également tenir compte de l’évolution de la consommation. Georges-Louis Bouchez ne pense pas que notre consommation électrique va diminuer alors que notre parc automobile s’électrifie de plus en plus. Assurer cette augmentation de la consommation grâce au gaz est un non-sens climatique.

Une approche libérale positive

Georges-Louis Bouchez se rendra à la COP26 de Glasgow les 11 et 12 novembre, même s’il doute du réel impact de ce genre d’événements dont il dénonce l’approche catastrophiste. « Au MR, on est dans une approche positive, basée sur un triangle incontournable : le climat, l’enjeu socio-économique et celui des libertés fondamentales et individuelles », détaille-t-il. Le libéral rappelle également qu’il ne croit pas à la décroissance, un slogan facile et culpabilisant, mais fort peu concret. Quelles seront les conséquences sociales d’une société qui ne croît plus ?  Car il serait naïf de croire que la décroissance se limite à réduire sa consommation de viande ou ses déplacements. Pour Georges-Louis Bouchez, c’est au contraire la croissance, la recherche scientifique et les progrès technologiques qui nous aideront à faire face au défi climatique.

Pour le MR, il faut donc d’abord prolonger le nucléaire et viser un mix énergétique renouvelables/nucléaire. Ensuite, il faut étendre le marché européen des permis d’émissions de CO2 et réinstaurer un projet industriel en Europe. Aujourd’hui l’Europe est la région du monde qui a les plus hauts standards environnementaux. Relocaliser permettrait d’aller plus loin sur le plan mondial. Les entreprises seraient encouragées à changer leurs standards via une TVA modulée en fonction du choix industriel. L’impact serait positif pour le revenu net des consommateurs. Le président du MR est également favorable à des mesures plus incitatives pour encourager le développement des véhicules électriques et la rénovation des habitations.

Lire l’interview dans Le Soir