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L’investiture de Joe Biden doit nous permettre de réaffirmer nos relations avec les Etats-Unis. L’Europe doit prendre les devants.

Joe Biden deviendra aujourd’hui le 46e président des Etats-Unis, dans un contexte triplement particulier : tout d’abord, en raison de la pandémie de Covid-19, l’événement ne sera pas un grand rassemblement populaire. Ensuite, l’encadrement sécuritaire sera exceptionnel, après l’envahissement du Capitole il y a 10 jours par des militants pro-Trump. Enfin, le président sortant n’assistera pas à cette investiture.

Joe Biden n’est pas un homme providentiel mais son investiture apporte une lueur d’espoir. Comme le souligne notre ministre des Affaires Etrangères Sophie Wilmès, le président Donald Trump n’était pas friand du multilatéralisme, doctrine à laquelle la Belgique et l’Union européenne sont très attachés. Pour Sophie Wilmès, l’élection de Joe Biden ouvre donc « une fenêtre d’opportunité pour réaffirmer notre relation avec les États-Unis qui, par la force de notre histoire et de nos valeurs partagées, restent un allié primordial. Ce n’est pas pour autant que nous devons adopter un enthousiasme naïf. Cette nouvelle ère pourra probablement nous permettre d’aborder la question de l’engagement international et du multilatéralisme (Accords de Paris, Organisation Mondiale du Commerce, Accord nucléaire avec l’Iran, Organisation Mondiale de la Santé, Unesco, …) mais aussi d’autres points plus ponctuels, comme celui de la Cour pénale internationale. Dans tous les cas, nous sommes prêts à travailler en bonne collaboration pour atteindre nos objectifs communs ».

C’est dans ce contexte que les députés MR Kattrin Jadin, Michel De Maegd et Benoît Piedboeuf déposent au Parlement fédéral une proposition de résolution invitant le gouvernement fédéral à relancer les relations transatlantiques.

Pour les députés, les Européens doivent prendre les devants et avancer leurs propres idées, voire prendre des initiatives afin de mettre en œuvre un « reset », pour reprendre l’expression de l’ancien président Barak Obama, sur les thèmes à partager avec la nouvelle administration américaine.

Cette proposition de résolution s’inscrit dans la continuité de l’accord de gouvernement fédéral, qui rappelle que la relation transatlantique reste d’une importance stratégique pour notre pays et pour l’Europe, et prévoit que la Belgique continuer à travailler au renforcement de relations économiques et de sécurité équilibrées avec les États-Unis par le biais de structures multilatérales communes, en particulier l’OTAN. Mais les domaines de coopération possibles sont nombreux. Les relations commerciales en sont l’exemple le plus illustratif, mais les thématiques du climat, de la santé ou les relations internationales avec la Chine et la Russie sont également prioritaires.

Pour proposer à Washington des sujets de coopération et des positions constructives à défendre dans les cénacles mondiaux, les Européens doivent renforcer leurs capacités institutionnelles et leur volonté politique collective afin de créer un consensus européen exigeant et d’éviter de subir les positions américaines.

De plus, les Européens doivent être lucides. Certains sujets restent très sensibles entre l’Europe et les États-Unis, comme certaines questions commerciales, la taxation des GAFA ou la portée extraterritoriale de certaines lois américaines. Sur certains sujets, nous sommes en concurrence ou en opposition avec Washington, comme l’industrie de la défense ou notre vision du processus de paix au Proche-Orient.

Il faut néanmoins être ambitieux. Les députés proposent donc que cette relance des relations transatlantiques repose sur l’adoption, lors d’un sommet transatlantique, d’un document politique traçant de nouvelles perspectives pour la coopération transatlantique, complétée par un véritable mécanisme de consultation et de coopération politique.

 

Découvrez la proposition de résolution visant la relance des relations transatlantiques après les élections américaines