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Dans Sudpresse, Georges-Louis Bouchez plaide pour davantage de sévérité en matière de justice. Le sentiment d’impunité des délinquants doit disparaître. La justice doit être plus efficace et mieux contrôlée.

Georges-Louis Bouchez revient d’abord sur ses propositions en matière de contrôle externe de la magistrature. L’affaire du policier tué par Yassine Mahi démontre que c’est nécessaire. « Il faut réformer la justice pour que la séparation des pouvoirs et l’indépendance, des fondements de la démocratie, ne se transforment pas en irresponsabilité. Je crains que ce soit parfois le cas aujourd’hui », déclare Georges-Louis Bouchez, pour qui contrôler ne veut pas dire automatiquement sanctionner.

Pour le président du MR, ce drame n’est pas le résultat d’un manque de moyens. « On peut revoir les effectifs, mais sans réforme du mode de fonctionnement de la magistrature, cela n’ira pas : plus de possibilités de contrôle, une meilleure cartographie de la charge de travail, ce qui est impossible depuis toujours : on doit l’objectiver. L’arriéré n’est pas le même partout… Il y a un enjeu d’organisation. La magistrature n’est gérée que par des juristes. La gestion du personnel, l’achat de matériel, ça doit peut- être revenir à quelqu’un dont le boulot est le management et la gestion », explique-t-il.

Georges-Louis Bouchez souhaite également renforcer les effectifs de la police. « Le gouvernement a pris des décisions en ce sens, mais il faut aussi mieux utiliser les policiers : il y a une déperdition énorme en matière de traitement administratif. On peut simplifier cela via la technologie ».

Le MR souhaite également augmenter le nombre de procédures accélérées en justice. « Aux Pays-Bas, on juge immédiatement et toutes les sanctions sont purgées. Chez nous, le caractère d’impunité domine : qui se rend coupable d’un vol, comparaît un an plus tard, va potentiellement s’en sortir avec une peine légère car non récidiviste, même s’il a commis d’autres faits pendant l’année de délai. Et il y a de bonnes chances que sa peine ne soit pas purgée, car on n’a pas trouvé de place en prison ou de solution si c’est une peine de travail. Renforcer les effectifs, c’est très bien, mais si la procédure ne change pas, vous allez juste continuer à remettre de l’argent dans un système à la structure défaillante ».

En matière de sanctions renforcées contre les policiers, le MR a enfin obtenu gain de cause via la réforme du Code pénal mais il faut maintenant que les plaintes soient suivies d’effet. Georges-Louis Bouchez souhaite également anticiper l’entrée en vigueur de la revalorisation salariale des policiers, ainsi que l’aménagement de leur fin de carrière. Le président du MR rappelle que son parti est le seul à prôner une certaine sévérité. « Certains voulaient sortir du code pénal la polygamie, la récidive, la loi burqa. C’est le MR qui a obtenu que cela y reste. Comme pour l’apologie du terrorisme d’ailleurs. Le problème du droit pénal, c’est qu’une série de grands intellectuels ont plein d’idées sur la réinsertion, sur la bonté d’âme… Mais ça ne correspond pas à la réalité : à un moment donné, il faut renforcer la sévérité ».

En conclusion, Georges-Louis Bouchez estime que la peur doit changer de camp. « Ce ne sont pas les gens honnêtes qui doivent avoir peur, mais les délinquants, les criminels. La police doit à nouveau leur faire peur et pour cela, elle doit être soutenue par la justice ».

Dans cette interview, Georges-Louis Bouchez évoque également la lutte contre la drogue et le crime organisé, ainsi que la Coupe du Monde de football.

Lire l’interview dans Sudpresse