Skip to main content
AgricultureÉconomie & FiscalitéEurope & International

Embargo russe : baisse des prix des exportations de produits agricoles

Par 04/06/2015avril 9th, 2018Pas de commentaire

L’embargo russe a eu un impact significatif sur l’évolution des prix et des exportations pour les poires, les pommes, la viande porcine et le lait.

C’est ce que révèle une étude demandée par le Ministre de l’Agriculture Willy BORSUS au SPF Economie afin de suivre de près les conséquences du boycott russe sur l’agriculture belge.
A la demande du Ministre de l’Agriculture Willy BORSUS, le SPF Economie a effectué une analyse de l’impact de l’embargo russe. Dans cette étude, le SPF Economie a mis le focus sur des produits agricoles pour lesquels la Russie constitue une importante destination à l’exportation (poires, pommes, tomates, viande de porc et produits laitiers).
Les résultats de l’analyse (qui se focalise sur la période entre le dernier trimestre 2013 et le dernier trimestre 2014) montrent qu’il y a un impact significatif à la baisse sur les prix et sur les exportations des poires, des pommes, de la viande de porc et du lait. Pour ce dernier, l’embargo russe n’est pas le seul élément explicatif (parmi les éléments, on pointe aussi sans doute la fin des quotas, l’offre et la demande mondiales…).
Evolution des prix
Au dernier trimestre 2014, les poires ont connu des diminutions allant de 23,7 % (poire Conférence) à 41,7 % (poire Doyenné du Comice) par rapport à la même période 2013.
Au quatrième trimestre 2014, le prix moyen des pommes Jonagold a chuté de 34,5 % comparé à la période correspondante en 2013.
En ce qui concerne les tomates, les prix moyens calculés au quatrième trimestre de 2014 étaient 20,8 % plus élevés par rapport à la période correspondante en 2013.
Cependant en moyenne annuelle, les prix ont toutefois légèrement baissé de 1,9 % entre 2013 et 2014. Le prix de la viande de porc en janvier 2015 est quant à lui 15 % plus bas qu’en janvier 2014. Au quatrième trimestre de 2014, le prix moyen de lait payé au producteur était 23,9 % plus faible par rapport à la période correspondante en 2013. Le prix s’élevait en moyenne à 0,33 cents par litre. La diminution du prix du lait pourrait bien être indirectement une conséquence de cet embargo commercial. Le prix payé au producteur de lait est en effet influencé par l’offre et la demande de produits laitiers sur le marché mondial et au cours du dernier trimestre de 2014, les prix mondiaux du beurre, du lait en poudre maigre et du lait en poudre entier ont également fortement diminué. Pour information, le prix réel du lait était de 29,80 euros/100 litres en mars 2015.
Evolution des exportations
L’impact sur les exportations belges a lui aussi été considérable. Entre le dernier trimestre 2013 et le même trimestre en 2014 les exportations totales ont diminué de 20,6 % pour les poires, de 19 % pour les pommes1, et de 19,8 % pour la viande de porc. Pour les tomates, les exportations totales sont en hausse (+16,7 % entre le dernier trimestre 2013 et le même trimestre en 2014) et le prix moyen également (+20,8 % entre le dernier trimestre 2013 et le même trimestre en 2014).
Pour le lait, les exportations de lait en poudre vers la Russie ne représentent qu’une faible part des exportations belges totales de lait en poudre, le boycott russe a eu un impact plutôt limité sur les exportations belges de lait en poudre. Ainsi, les exportation de lait en poudre ont augmenté de plus de 26 %.
Cette analyse du SPF Economie sera actualisée trimestriellement, de façon à objectiver le dossier belge dans les démarches engagées conjointement par les Ministres fédéral et régionaux de l’Agriculture auprès des instances européennes pour justifier un soutien aux producteurs.
Pour Willy BORSUS : « Il était nécessaire d’objectiver via une analyse sérieuse les difficultés que nos producteurs ressentaient depuis des mois. Cette étude va notamment me permettre de plaider auprès de la Commission européenne pour négocier des mesures favorables pour les producteurs belges, afin de développer davantage la valorisation et l’exportation de nos produits. »