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73 millions € sont inscrits aux budgets totaux de la COCOM et de la COCOF pour venir en aide aux personnes sans-abris. Un budget qui aura doublé au cours de cette législature 2019-2024 conduite par la coalition PS-DéFI-Ecolo en Région de Bruxelles-Capitale. Dans le même temps, le nombre de personnes sans-abris a doublé, lui aussi.

Faire reculer le sans-abrisme, vraiment une priorité pour ce gouvernement ?  Selon Bruss’Help ce sont quelques 7200 personnes qui sont aujourd’hui sans chez-soi au sein de notre Région dont 18% de femmes et 13,7% de mineurs.

Comme à l’accoutumée,  le gouvernement bruxellois tente de se dédouaner de ses responsabilités. Cette majorité agite l’épouvantail fédéral pour masquer l’échec de ses propres politiques, en invoquant la crise de l’accueil. Or, il omet de rappeler que 43% des sans-abris sont de nationalité belge, pour lesquels la question du statut ne se pose pas. Et pourtant aucune solution pérenne ne voit le jour. Sans oublier l’aide substantielle de 20 millions € du fédéral.

Tous les indicateurs sont au rouge. A cet égard, l’OCDE vient de rendre un rapport cinglant sur les politiques régionales bruxelloises, notamment en matière de gestion des finances publiques, de mobilité, de gouvernance et d’accès à un logement décent et abordable. Cette étude pointe du doigt l’échec de la gestion du parc immobilier social. Faut-il rappeler aux 50 nuances de gauche, que la dignité humaine ne saurait se contenter d’une gestion calamiteuse de logements sociaux insalubres ?  De trop nombreuses situations apparentent l’autorité publique à un marchand de sommeil !

Certes, le gouvernement bruxellois a investi dans des solutions temporaires telles que l’accueil d’urgence, les occupations temporaires de bâtiments vides, les logements de transit et les dispositifs d’hébergement en hôtel depuis 2019. Ces solutions temporaires laissent non seulement les personnes dans une précarité, mais, à plus long terme, impactent leur bien-être psychomédicosocial.

En région de Bruxelles-Capitale, 53,8% des sans-abris le sont depuis un an ou plus et 34,5% le sont depuis plus de deux ans ! Les chiffres et la durée sont en augmentation et m’interpellent.

Selon les conclusions d’une étude du Département d’économie appliquée de l’ULB (DULBEA) réalisée en 2022, reloger les personnes sans-abris ne serait pas plus cher que de continuer à gérer le sans-abrisme. D’autres politiques publiques sont possibles. Encore faut-il la volonté et ensuite l’impulsion politique !

Les nuances de gauche entonnent au diapason que la solution serait l’encadrement des loyers. Ce dernier permettrait, comme par magie, de solutionner toute la question de l’accès à un logement abordable. Et tant pis pour le droit de propriété et les charges des bailleurs. Autant en ajouter une couche pour faire fuir les classes moyennes, celles qui alimentent les caisses de la région, mais pour combien de temps encore ?

Le sans-abrisme n’est pas une fatalité. Nous devons travailler sur les causes, dans un contexte de paupérisation et de pression immobilière. Le droit au logement est une question de dignité humaine. Il est inscrit dans notre constitution. Le MR porte des solutions. Voilà 15 ans que les libéraux plaidaient pour l’allocation-loyer, à laquelle accède enfin cette majorité. Elle permet aujourd’hui à 11000 d’en bénéficier dans une logique win-win pour le locataire et le propriétaire.

Ce ne sont pas les bâtiments qui manquent à Bruxelles. Les partenariats publics-privés ont fait la démonstration de leur efficacité. La région compte 2,5 millions de m2 d’espaces vides. Ce sont les priorités politiques qui ne sont pas en phase avec les attentes des citoyens et les enjeux du moment et à venir. Il faut s’en donner les moyens malgré les difficultés financières abyssales dans lesquelles le gouvernement a plongé la région.

Après 20 ans de mal gouvernance, il est plus que temps de fermer l’encyclopédie des échecs des politiques de gauche.

 

 

Latifa Aït-Baala

Députée bruxelloise