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Les députées bruxelloises Aurélie Czekalski et Carla Dejonghe invitent le gouvernement bruxellois à mieux prendre en compte la situation des personnes qui vivent seules. Mais le message s’adresse également aux autres niveaux de pouvoir.

La société a beaucoup changé ces dernières années et de plus en plus de personnes vivent seules. Pourtant, la famille classique composée de deux parents et de deux enfants reste la norme aux yeux des décideurs politiques et souvent des médias. Cela mène à des mesures désavantageuses pour les personnes seules.

Vivre seul est très coûteux. Dans le contexte actuel de baisse du pouvoir d’achat, il est encore plus difficile pour les personnes seules de joindre les deux bouts. L’électricité ou le chauffage du logement d’une personne vivant seule coûte autant que celui d’une famille. Un célibataire sans enfant disposant d’un revenu moyen consacre environ 56,3 % de son salaire brut aux impôts et aux cotisations sociales. S’il a un salaire plus élevé, ce pourcentage peut atteindre 60 %. Ces mêmes personnes ont plus de difficultés à obtenir un prêt hypothécaire, à acheter une maison, ne peuvent se permettre une interruption de carrière, ont moins de pouvoir d’achat… Lorsqu’un ami proche ou un filleul hérite, il est soumis aux droits de succession maximaux, qui peuvent atteindre 80 % à Bruxelles et en Wallonie.

Les députées bruxelloises Aurélie Czekalski (MR) et Carla Dejonghe (Open-VLD) réclament une politique « single friendly ». Le législateur doit mieux tenir compte des conséquences de ses décisions pour les personnes vivant seules et veiller à ce qu’elles ne les pénalisent ou ne les discriminent pas. Il est également important d’identifier les problèmes existants afin de travailler à l’élaboration de politiques qui éliminent ce qui pénalise les personnes vivant seules.

Au total, 1,8 million de personnes vivent seules en Belgique et leur nombre va encore croître dans les années à venir. Dans notre pays, un ménage sur trois est actuellement composé d’une seule personne, et dans les grandes villes, le rapport est même de 1 à 2. Il n’y a pas d’âge pour vivre seul. Le groupe est très diversifié : célibataires, divorcés, veufs et veuves, familles monoparentales, etc. Au-delà de ces situations, il est utile de rappeler que le célibat est un choix de vie aussi respectable que les autres. Toutes ces personnes sont pourtant confrontées aux mêmes problèmes, souvent financiers, et aux mêmes préjugés. Il est temps de changer cela !

Carla Dejonghe a déjà déposé au Parlement bruxellois une note de discussion « Vivre seul à Bruxelles », consultable ici. Un groupe de travail devrait reprendre ses travaux à la rentrée au Parlement bruxellois.

« En 2022, on ne peut pas privilégier certains types de familles (les couples) par rapport aux personnes seules au motif que cet état serait temporaire », concluent les députées. « Une modernisation, une meilleure neutralité de notre système fiscal et une vision différente de la société d’aujourd’hui s’imposent. La famille traditionnelle ne peut plus être la norme pour élaborer de nouvelles lois surtout quand on se revendique comme une région inclusive ».