Respectivement tête de liste et 3e sur la liste européenne, Sophie Wilmès et Benoît Cassart placent l’agriculture en tête des priorités du MR pour ce scrutin. Ils expliquent pourquoi dans les pages de l’Avenir, lors d’une visite à une exploitation locale en province de Luxembourg.
Pour Benoît Cassart, il y a un décalage entre l’image que la population a de l’agriculture et l’agriculture d’aujourd’hui, qui a déjà fortement évolué. Il dénonce l’agribashing mené par des associations déconnectées du terrain et des réalités scientifiques. Il évoque notamment la réduction de l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage et des produits phytos. « Pour rendre la confiance aux agriculteurs, il faut se dire que ce sont d’abord eux qui gèrent le territoire avec un minimum de libertés ». Le MR estime que la transition environnementale doit se faire avec les agriculteurs et qu’elle doit garantir notre autonomie alimentaire.
Cette autonomie stratégique, c’est le mantra de Sophie Wilmès. « C’est d’abord un constat général, mais c’est aussi une expérience personnelle. Pendant la crise sanitaire, on s’est rapidement rendu compte que l’on était vulnérable. Nous n’avions pas assez de masques, ni d’usines de production pour en fabriquer. On avait des problèmes en termes de matériel médical ou de médicaments. Avec la guerre en Ukraine, on a de nouveau été fragilisés par notre dépendance à la Russie en matière d’approvisionnement en gaz et en pétrole. Et les prix ont explosé. On s’est également réveillé face au constat qu’une guerre sur le continent européen était encore possible. Nous devons donc absolument prendre notre destin en main », dit-elle. C’est bien sûr également valable sur le plan agricole.
Benoît Cassart n’est cependant pas opposé aux traités de libre-échange tant critiqués par la gauche, mais il met des balises : « Contrairement à ce que Magnette a crié au Parlement wallon, on n’a eu aucune conséquence négative suite aux accords du CETA. Et des conséquences positives, j’ai appris qu’il y en avait eu beaucoup. Mais le Mercorsur, je dis clairement non. Importer en Europe et en Wallonie 100 000 tonnes de viande bovine, surtout que ce sont des morceaux nobles, on déstabilise complètement la filière. Il faut donc analyser systématiquement chaque traité en mettant en avant les clauses miroirs. Ça n’a aucun sens d’accepter chez nous ce qu’on ne veut pas que nos producteurs fassent ».
Sophie Wilmès abonde : « La première réponse, c’est produire sur notre territoire, mais il faut aussi diversifier les sources d’approvisionnement, car nous devons garder une économie ouverte. C’est parce qu’on constate qu’il y a énormément de freins à la production européenne que l’Union a élaboré le plan industriel vert avec quatre points d’attention. C’est un énorme chantier sur lequel, à mon avis, il faut appuyer sur l’accélérateur ».
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