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Il y a un an, Samuel Paty était décapité par un islamiste.

Qui aurait pu croire, il y a dix ans, il y cinq ans, il y a un an, qu’un enseignant serait décapité en pleine rue, en 2021, au cœur de l’Europe ?

Hélas, ce n’est pas un acte isolé. Le terrorisme islamique, désormais, frappe régulièrement. Charlie Hebdo, le Bataclan, le Musée juif, Maelbeek, l’aéroport de Bruxelles-national… Sans même parler d’Istanbul, de Damas, duu Caire, de New-York, de Ouagadougou, de Madrid, de Jalalabad, de Jakarta, de Bamako, de Londres ou de Tunis.

Et les victimes sont les dessinateurs, les journalistes, les policiers, les enseignants, les Juifs, les femmes « trop libres », les homosexuels, comme tous ces hommes et ces femmes qui étaient au mauvais endroit, au mauvais moment.

La lutte contre ce fléau devrait être notre priorité aujourd’hui. Nous devons, de toute urgence, revivifier la démocratie. Dénoncer le relativisme culturel. Réaffirmer sans fausse honte notre attachement aux valeurs héritées des Lumières qui fondent nos démocraties libérales. Refuser les « oui, mais » qui d’une manière ou d’une autre, légitiment l’injustifiable. Nommer le fléau qu’est l’islam politique, simplement parce qu’on ne peut penser ce qu’on n’a pas nommé.

Nous devons aussi faire en sorte que l’école redevienne un lieu de liberté, où élèves et enseignants peuvent, dans la sérénité que confère la certitude d’être en sécurité, débattre librement de tous les sujets, surtout des plus difficiles, ceux qui divisent, ceux qui fâchent. Parmi ces idées figurent plus que jamais, hélas, les convictions religieuses. Celles-ci, cependant, n’occupent pas une place à part. Elles peuvent, comme toute autre idée, être critiquées, moquées, caricaturées.

Trop d’enseignants, aujourd’hui, se censurent pour éviter les tensions et les conflits. Or, ce n’est qu’en ne s’interdisant aucun champ du savoir que l’école jouera pleinement son rôle émancipateur et contribuera à former les citoyens de demain : des citoyens libres et responsables, capables de faire prévaloir leur commune identité citoyenne sur leurs diverses appartenances communautaires.

Pour accomplir cette délicate mission, les enseignants doivent être épaulés. Les pressions et intimidations que d’aucuns subissent doivent être condamnées dans détour. Ce n’est qu’ainsi que l’école retrouvera son rôle de temple du savoir, où les idées circulent et sont débattues, en toute liberté, en toute sécurité.