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Ce vendredi 3 décembre, suite à la perspective négative déjà annoncée le 9 décembre 2020, l’agence de notation Moody’s a pris la décision de dégrader d’un cran la note de la Wallonie qui passe de A2 à A3.

Les conséquences budgétaires de la crise sanitaire et des inondations étaient inévitables et allaient avoir des conséquences auprès des agences de notation. Même si la décision était attendue, elle nous rappelle également que nous devons continuer les efforts entamés et annoncés, notamment dans le budget 2022.

En effet, pour permettre les investissements liés à la relance et à la lutte contre le réchauffement climatique mais également rester solidaire face aux générations futures qui ne devront pas porter le poids d’une dette paralysante, l’accent du budget initial 2022 a été mis sur la soutenabilité de la dette wallonne. Une stratégie crédible de retour à une trajectoire de dette soutenable évitera, à terme, une austérité aussi inéluctable que brutale qui pénaliserait la croissance, augmenterait les inégalités sociales et mettrait en péril les nécessaires investissements dans la transition climatique. Concrètement, un effort structurel cumulatif de réduction du déficit à 1% des recettes (environ 150 millions par an) doit être fait par la Wallonie.

Dans son analyse, Moody’s accompagne la note de la Wallonie d’une perspective stable. Cette perspective prend notamment en compte cette amélioration récurrente de 150 millions par an, effort qui permettrait à la Wallonie de voir son ratio dettes/recettes se stabiliser à partir de 2025 et de s’infléchir à partir de 2026. Moody’s rappelle aussi que notre gouvernance financière est un élément très apprécié dans notre notation. Nous devons continuer à nous développer dans ce domaine et continuer à renforcer nos équipes et nos processus.

Les éléments positifs repris par Moody’s sont les suivants :

  • Une gestion très active de la dette et des charges d’intérêts sous contrôle
  • Un accès aux marchés incontesté
  • Un budget base zéro qui devrait augmenter la qualité des dépenses de la Région
  • Une trajectoire de dette réaliste suite aux conclusions de la Commission de la dette et des finances publiques

Les éléments négatifs prioritaires pointé par Moody’s sont :

  • Une dette trop importante et non suffisamment contenue
  • Un équilibre budgétaire qui s’éloigne
  • Des dépenses publiques non maitrisées

Pour le Ministre Jean-Luc Crucke : « suite aux conséquences budgétaires du Covid-19 et des inondations et donc à l’impact sur notre trajectoire de dette, la dégradation n’est pas une surprise. Elle est une conséquence de ces évènements exceptionnels et, en ce qui concerne les volets financiers et budgétaires de la gestion des crises, je referai la même chose que ces derniers mois. Entre les perspectives d’une notation et une aide urgente à apporter à la population, le choix me parait limpide. Nous n’avons pas attendu la dégradation pour prendre des mesures. La Commission de la dette a indiqué qu’un effort structurel de 150 millions était nécessaire pour avoir une dette soutenable. Moody’s intègre déjà les décisions du Gouvernement wallon dans la notation et c’est un élément très important, qui devra perdurer dans les prochaines législatures. Dans les comparaisons internationales, on voit également que les entités fédérées ont été davantage touchées en Belgique que dans d’autres pays fédéraux. C’est aussi un point qui attire particulièrement mon attention. Il faut faire en sorte que les efforts soient mieux répartis entre l’Etat fédéral et les Régions, comme l’exemple allemand nous l’a démontré après les inondations de juillet ».