La ville de Bruxelles a voté une motion pour un cessez- le-feu immédiat à Gaza. Le MR s’est abstenu pour plusieurs raisons évidentes.
David Weytsman dénonce le fond, la forme, et la récupération politique.
David Weytsman, chef de file libréal à la ville de Bruxelles revient sur le vote de lundi dernier.
Pourquoi cette abstention ?
Tout d’abord, je regrette cette stratégie consistant à importer un conflit dans nos écoles, dans nos rues et nos conseils communaux. C’est dangereux pour notre démocratie. Tout le groupe MR veut prendre de la hauteur et fait part de sa solidarité avec les familles des victimes, avec les familles des otages, avec toutes les populations civiles.
Ensuite, nous souhaitons de la nuance. Nous recevons toutes et tous des images terribles de vies perdues. Des images d’une rare violence. On ne sait pas toujours ce qui est vrai ou pas. Beaucoup de fake news circulent, il faut le rappeler.
Enfin, contrairement à ce que veut nous faire croire la gauche, on ne peut pas résumer un conflit aussi compliqué en quelques lignes sur twitter ou en un statut Facebook. On ne s’improvise pas historien ou géopolitologue du jour au lendemain.
Vous dénoncez aussi la forme avec laquelle ce dossier à été traité.
Totalement. La motion a été envoyée à 16h30, alors que les chefs de groupe sont en réunion et que le conseil communal commence à 17h. Nous ne pouvons pas discuter dans l’urgence d’un sujet aussi sensible. Par ailleurs, nous avons demandé depuis plusieurs semaines une réunion sur ce sujet précis. Elle nous a été refusée.
Et ce n’est pas une compétence communale.
Quand Georges-Louis rappelle que les enjeux pour le Collège de Bruxelles, ce n’est pas de jouer à l’ONU, mais de trouver des solutions pour les Bruxelloises et les Bruxelloises, il a complètement raison. Discuter d’un texte sans aucune compétence en lien avec la commune ne nous convient pas. Le MR-Vld s’est toujours opposé à cette stratégie qui vise à importer les problèmes en se déresponsabilisant. Si au moins la motion évoquait des problèmes locaux comme les risques de dérapages contre les juifs ou les musulmans ici, l’importation du conflit dans les écoles, la gestion des manifestations avec des dérapages antisémites, on pourrait comprendre la démarche. Mais la motion n’aborde presque rien en lien avec les compétences locales.
Et vous dénoncez aussi les mots choisis.
La motion appelle à un cessez-le-feu immédiat sans condition: ce n’est pas ce que le gouvernement fédéral prône. Philippe Close le sait parfaitement. Nous prônons un cessez-le-feu humanitaire pour garantir la protection des civils. C’est la position de la Belgique.
Sous influence du PTB, la motion ne prévoit aucune mesure contre le Hamas. La motion telle que formulée, et sans mesures ou sanctions contre le Hamas, favorise l’impunité. Par ailleurs, toujours sous l’influence du PTB, la motion met sur un pied d’égalité une démocratie et une organisation terroriste. Même si je suis profondément heurté par la mort de tous les civils de part et d’autre de la frontière, on ne peut pas mettre Israël et le Hamas sur un pied d’égalité.
Notre volonté est de laisser la diplomatie faire son travail, et c’est ce que la Ministre des Affaires étrangères fait. Le travail d’Hadja Lahbib est reconnu en Belgique et en Europe. Laissons-la travailler.