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Actuellement, l’âge de l’obligation scolaire est fixé à 5 ans. Le MR souhaite l’abaisser à 3 ans, notamment pour lutter contre le décrochage scolaire. Une proposition de résolution a été déposée au Sénat.

L’enseignement est une compétence communautaire, mais l’obligation scolaire reste décidée au niveau fédéral. C’est pourquoi le MR a choisi le Sénat pour y déposer une proposition de résolution visant à rendre l’école obligatoire dès la 1e maternelle, l’année où l’enfant atteint l’âge de trois ans. Cette assemblée est en effet un lieu de rencontre entre les différents niveaux de pouvoir de notre pays.

Dans La Libre, les Libéraux à la base de cette initiative expliquent l’importance de ce projet. « On se penche trop souvent sur l’échec scolaire et le décrochage quand ils sont déjà là », explique le président du MR Georges-Louis Bouchez, qui souhaite donc travailler en amont.

A trois ans, la très grande majorité des enfants va déjà à l’école. Le taux d’inscription à l’école à cet âge est de 96,6% en Wallonie et à 85,5% à Bruxelles. Mais ces moyennes cachent d’importantes différences locales.  « On ne dépasse pas 70 % à certains endroits », explique la députée communautaire Stéphanie Cortisse, qui voit de nombreux avantages à cet abaissement de l’âge de l’obligation scolaire. « D’abord, la diminution des inégalités sociales et l’augmentation des chances de réussite pour tous. Ensuite, une action favorable sur le développement social, affectif et cognitif de l’enfant. La scolarité dès trois ans favoriserait aussi le développement langagier et des apprentissages, surtout chez les enfants qui ne parlent pas français à la maison. Elle faciliterait également l’acquisition des codes de l’école indispensables au passage en primaire, que certaines familles n’acquièrent pas assez tôt. En outre, l’abaissement serait particulièrement bénéfique aux enfants issus des milieux les plus défavorisés qui accumulent plus de retard que les autres. Enfin, il participerait à créer le lien de confiance entre les parents et l’école ».

Pour Gaëtan Van Goidsenhoven, chef de groupe MR au Sénat, ce projet de réforme aurait un impact particulièrement positif dans la capitale. « À Bruxelles, 37 % des enfants ne parlent pas la langue d’enseignement à la maison. Avec une obligation légale, on peut aller chercher ces enfants, renforcer l’égalité des chances et la cohésion sociale », explique-t-il.

Le MR souhaite financer cette réforme via des transferts de budget. « Nous avons un des enseignements secondaires les plus chers par élève de l’OCDE », explique Georges-Louis Bouchez. « A cause de la profusion d’options qu’il faut rationaliser et à cause du redoublement. Si on prend le problème à la racine dès le début du parcours, on pourra progressivement transférer des budgets du secondaire où l’échec aura reculé vers la maternelle ». Des discussions budgétaires seront nécessaires pour recruter des encadrants et ouvrir de nouvelles places.

L’objectif du MR est que, grâce à cette réforme, tous les élèves soient capables de lire, écrire et compter dès la 3e primaire, objectif qui est normalement celui du CEB en fin de 6e primaire. Le tronc commun mis en place par le Pacte d’Excellence profiterait ainsi véritablement à l’ensemble des élèves.

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