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Cette semaine nous avons rendez-vous à Hamois dans la province de Namur avec Valérie Warzée-Caverenne.

Diplômée de régendat en mathématique, Valérie a été tour à tour employée, conjointe-aidante, députée régionale, communautaire et fédérale.

Aujourd’hui, vêtue de son écharpe mayorale, elle nous parle de sa commune, de la ruralité et des nombreux défis qu’elle souhaite relever avec succès.

 

 

Valérie, le nouveau conseil communal de Hamois est installé en 2018 et tu deviens la première hamoisienne à revêtir l’écharpe mayorale. Tu dois alors renoncer à ta fonction de députée régionale, le cumul étant désormais interdit. Est-ce que ton choix a été simple ? As-tu le moindre regret ?

Le choix a été fait sans hésitation et je n’ai jamais eu aucun regret.

La fonction de Bourgmestre est tout à fait particulière et avant tout pleinement de terrain. Le Bourgmestre reste, aux yeux des citoyens, le premier interlocuteur en matière de responsabilité sur l’ensemble des compétences communales mais aussi parfois bien au-delà, sans doute parce que nous représentons le maillon le plus accessible de la sphère politique.

Néanmoins, le travail parlementaire m’a passionnée et m’a convaincue de la nécessité de la présence d’élus locaux dans les différents hémicycles afin de relayer les réalités régulièrement méconnues de nos communes rurales et pouvoir ainsi influer sur les décisions nous impactant de près ou de loin.

Hamois compte un peu moins de 8.000 habitants mais elle séduit de nombreux nouveaux habitants en mal de campagne. Ce nouvel afflux nécessite la construction de nouveaux logements, l’aménagement de voiries et l’adaptation des services communaux. De nombreuses communes rurales connaissent cette situation. As-tu quelques conseils ou bonnes idées à partager ?

J’insisterais sur trois points.

Tout d’abord, nous veillons à l’intégration harmonieuse des constructions dans le bâti existant tout en permettant à tous, habitants ou activités diverses, de cohabiter. Nous sommes soucieux de la préservation du cadre rural des projets urbanistiques qui s’implantent dans notre entité (gabarit et matériaux des bâtiments, voiries adaptées aux charrois agricoles, …).

Ensuite, notre commune se veut accueillante. Nous aidons donc à favoriser les échanges afin de renforcer les liens sociaux et lutter ainsi contre le risque de « villages dortoirs » Cela se matérialise entre autres par la présentation de la commune aux nouveaux habitants, par la création d’espaces de convivialité dans nos sept villages, par la promotion de nos cinq écoles fondamentales ou encore par le développement d’activités culturelles, sportives ou festives à destination de toutes les générations.

Enfin, nous essayons de répondre aux besoins de toutes et tous, des plus jeunes aux ainés qu’importe leur situation. Ceci est un défi permanent et c’est pourquoi nous continuons à investir dans les infrastructures (crèches, bâtiments communaux, zoning, logements adaptés, maison rurale,…) et mettons à disposition de nos services des outils performants (e-guichet, logiciel imio) pour une administration efficiente et moderne. L’information envers les citoyens est aussi essentielle, sous forme principalement du site internet et de la page Facebook communale qui sont aujourd’hui incontournables.

Les zones rurales attirent de nouveaux habitants mais rencontrent certaines difficultés : problèmes de mobilité, diminution de l’offre commerciale, activités sportives et culturelles plus difficiles à maintenir, etc. L’éloignement des centres urbains représente aussi de nouveaux défis pour les communes. Quelles initiatives avez-vous ou allez-vous mettre en place ?

Dans la commune de Hamois, le cadre de vie au cœur du Condroz est enviable et la situation géographique à proximité des grands axes attractive mais cela engendre parfois un changement d’habitudes pour les nouveaux venus. A titre indicatif au niveau de l’accessibilité aux transports, afin de faciliter la mobilité des personnes isolées, le CPAS propose un taxi rural. Quant à la commune, elle sensibilise la population à la mobilité active et développe des aménagements afin d’encourager les déplacements en vélos vers les arrêts du TEC ou SNCB.

La collaboration avec les communes voisines est une force à ne pas négliger en ce qui concerne la complémentarité d’offre de services mais aussi de développement économique. Un exemple : la coopération au sein de la maison du tourisme et du GAL (Groupe d’action locale) qui œuvrent notamment pour soutenir dans leur développement les entreprises, les nombreux indépendants et le commerce local.

La RCA et le milieu associatif très dynamique sont chez nous des partenaires indispensables à l’action communale en matières sportives et culturelles.

Nous savons qu’Hamois a été approchée par sa voisine Ciney dans le cadre d’un projet de fusion des communes. Vous n’avez pas souhaité aller plus loin dans cette démarche mais la commune a mis en place une série de synergies et de mutualisation des services pour réaliser des économies d’échelle. A l’heure des économies et de la rationalisation, peux-tu nous en dire plus ?

La priorité pour nous est l’optimisation des synergies internes en partageant nos ressources humaines, patrimoniales ou matérielles afin que chaque structure puisse se recentrer sur ses missions propres.

Nous y travaillons dans tous les secteurs. La fusion des fabriques d’églises ainsi que l’affectation mixte de nos églises pour y organiser des expositions, concerts, … tout en conservant la pratique du culte est l’un de nos objectifs. Nous encourageons aussi les associations à s’unir pour des projets spécifiques. La création récente par nos 3 clubs de la Condroz Football Academy en est une parfaite illustration.

De plus, dans le cadre du PIC (Plan d’Investissement Communal) nous prévoyons l’extension de l’administration communale afin d’y accueillir les bureaux du CPAS et de notre police locale. Si on parle de fusion entre la commune et le CPAS, je suis partante pour être commune pilote…

Enfin, tu as été élue Présidente de la Fédération d’arrondissement de Dinant-Philippeville. Que représente concrètement cette fonction ?

Je suis intimement persuadée que les meilleurs ambassadeurs de notre parti auprès de la population sont les hommes et les femmes qui mènent au niveau local une action politique efficace. Quand un élu concrétise un projet qui rencontre l’adhésion des citoyens, cela permet de mettre en exergue l’investissement de nos représentants et d’y associer les valeurs défendues par le MR.  Mon rôle est de relayer ces initiatives dans le cadre du partage d’expériences de nos sections.

L’information et la communication sont aussi des vecteurs fondamentaux, c’est pourquoi lors des comités de notre Fédération d’arrondissement, je sollicite aussi la participation d’interlocuteurs externes pouvant apporter un éclairage particulier sur les compétences communales et sur les leviers dont nous disposons pour agir au quotidien. Être à l’écoute, être disponible pour soutenir et fédérer nos équipes est mon engagement durant cette présidence !