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Direction Braine-le-Comte cette semaine avec Bénédicte Thibaut, Présidente du CPAS. Un CPAS qu’elle connaît bien pour avoir débuté sa carrière politique comme conseillère de l’action sociale. Les défis sont nombreux et souvent méconnus. Faisons le point avec elle.

Bénédicte, tu as eu plusieurs rôles dans ta carrière politique locale : conseillère CPAS, conseillère communale, échevine, présidente du CPAS… Comment as-tu ressenti ton évolution, quelles différences notoires vois-tu entre toutes ces fonctions ?

Les fonctions sont radicalement différentes entre les fonctions d’échevine et de Présidente de CPAS. Quand on est Présidente c’est prendre tous les jours des décisions qui ont un impact direct sur l’humain, on n’a jamais le droit à l’erreur ! Les décisions doivent souvent se prendre en urgence et il faut être très réactif. Cela ne veut pas du tout dévaloriser le rôle des autres mandats d’échevins mais c’est très différent.

Tu présides le CPAS de Braine-le-Comte. On sait à quel point les défis sociaux sont nombreux. Si tu devais en citer quelques-uns, quels seraient-ils ?

1- Augmenter la capacité de logements

2- Adapter mieux la législation à la réalité

3- La société évolue très fort et crée un fossé de plus en plus important entre les couches sociales : tout le monde doit y trouver sa place. La pauvreté devient de plus en plus forte, les profils changent (aujourd’hui des couples qui travaillent tous les deux ne parviennent plus à payer les factures, frais scolaires et culturels pour la famille…), il faudrait une société plus juste et équilibrée, je vois ce changement sur ces 10 dernières années !

Ton CPAS gère aussi une maison de repos, des crèches, des résidences-services. Comment arriver à maintenir un service public de telle qualité à un prix raisonnable ?

Nous ne sommes pas peu fiers d’avoir tous ces services dans notre commune, la résidence services n’a pas une vocation « sociale » au niveau de sa tarification ce qui nous permet de dégager un léger bénéfice qui comble l’investissement de la création de cette résidence et une partie des pertes de la maison de repos et nous donne un équilibre financier.

En revanche les crèches restent déficitaires mais la volonté politique est de continuer cet investissement et la ville nous aide au travers de sa dotation communale à maintenir cette aide. Nous avons très peu de leviers pour améliorer les rentrées financières compte tenu des règles imposées par l’ONE (montant calculé en fonction des revenus des parents) mais c’est une aide concrète que nous offrons à notre population.

Si tu avais une baguette magique pour améliorer les CPAS, quelle décision prendrais-tu ?

Donner réellement les moyens aux CPAS, si vous n’avez jamais eu un mandat au CPAS jamais vous ne pouvez vous imaginer le travail colossal qui y est fait ! Nous avons un manque de reconnaissance criant par rapport à cela et aussi au niveau des mandataires. Un Président de CPAS n’a pas les mêmes avantages qu’un échevin (il ne peut pas remplacer le Bourgmestre, a toujours une image négative car « il coûte cher » …) et pourtant il a le double de réunions, de conseils : action sociale et communale.

Les CPAS sont souvent méconnus car le travail s’y fait à huis clos. Que penses-tu de rendre public le Conseil de l’action sociale ?

Le gros avantage que l’on a c’est qu’il n’y a pas de show comme ce n’est pas public et, qu’il faut bien le dire, il y règne une ambiance conviviale où tout le monde travaille dans l’intérêt de l’institution et non dans une démagogie comme c’est parfois le cas lors des conseils communaux qui sont rendus publics.

Si un jour cela devait être imposé, je n’y serais pas opposée car pour moi, le CPAS doit être une maison de verre avec la transparence nécessaire (à l’exception des dossiers sociaux et confidentiels).