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Ce samedi, nous vous emmenons à Court-Saint-Etienne, à la rencontre de Steve De Wevere, Président du CPAS et Echevin de l’environnement.

Un investissement politique local renforcé par une expérience professionnelle d’avocat, on peut dire que notre mandataire de la semaine s’emploie à améliorer le bien-être de ses concitoyens.

Découvrons un peu plus le parcours de ce jeune élu brabançon.

 

 

En 2018, tu te présentes pour la première fois aux élections communales. Candidat sur la liste du Mayeur, tu obtiens le 5ème score de la liste. Fort de ce score, le Bourgmestre Michaël Goblet d’Alviella propose alors de te confier le CPAS. Quelle est ta réaction à ce moment-là ? Et surtout, comment as-tu fait pour trouver rapidement tes marques et te plonger dans cette toute nouvelle fonction ?

Au lendemain des élections, nous avons échangé à plusieurs reprises Michaël et moi. Lorsqu’il m’a fait part de son souhait que je reprenne la présidence du CPAS, je dois bien admettre que j’ai eu une réaction de surprise et de prudence. La gestion d’une institution telle qu’un CPAS nécessite énormément de compétences et de disponibilités, les rouages institutionnels sont complexes, l’institution est parfois perçue négativement par la population. C’était donc un sacré challenge…

Par ailleurs, étant avocat en droit de l’environnement, je souhaitais dynamiser l’action communale dans ce domaine et amorcer une véritable transition écologique. L’idée était de sortir de la vision très dogmatique de certains et faire œuvre de pragmatisme, concrétiser des projets rapidement.

Finalement, le Bourgmestre m’a proposé d’exercer les deux fonctions. Je devenais ainsi Président de CPAS avec les compétences scabinales de l’environnement.

Je me suis par la suite donné à fond afin de trouver mes marques, tant au CPAS qu’à la Commune. Etant donné que ce sont des fonctions passionnantes et extrêmement prenantes, je n’ai pas hésité à bosser dur dès le premier jour. Le sommeil en a pris un coup (et j’ai probablement quelques cheveux blancs supplémentaires) mais, au final, je n’ai aucun regret car j’ai pu apprendre énormément dans ces différentes matières, et ce, endéans un court laps de temps ainsi qu’en préservant au mieux ma carrière professionnelle.

Comme tu l’expliques, ton expérience d’avocat en droit de l’environnement est un atout dans le cadre de tes fonctions scabinales. Y-a-t-il un dossier dont tu es particulièrement satisfait pour ta commune en termes d’environnement et de transition énergétique ?

Effectivement, c’est assez complémentaire et j’ai la chance de pouvoir compter sur une formation qui me permet de jongler facilement entre les différents champs d’actions de la politique communale.

L’un des premiers projets que nous avons lancé à Court-Saint-Etienne est le Plan Communal de Développement Rural, qui comprend un volet environnemental important. Cela prend du temps mais c’est une vraie satisfaction de cogérer ce projet et d’y mêler le citoyen, des observateurs externes et de trouver des pistes de solution pour embellir ma commune.

En parallèle de cela, nous avons lancé un ambitieux projet de plantation d’arbres (« 1000 arbres par an »), centré sur le maillage écologique et les trames vertes. La participation des citoyens est centrale. Nous discutons avec les agriculteurs, les riverains, les autorités régionales. En 2021, nous avons planté plus de 2000 arbres rien que sur le domaine public. Court-Saint-Etienne est à présent l’une des seules communes pilotes en matière de biodiversité. C’est une vraie reconnaissance, c’est génial.

Il y a 2 mois, le Conseil communal a voté la mise en place d’un groupe de travail chargé d’établir un plan d’action pour lutter contre les violences faites aux femmes. Cette initiative pourra certainement intéresser d’autres communes, peux-tu nous en dire plus ?

Au départ c’est l’opposition qui a proposé cette motion. Nous l’avons amandée pour qu’elle puisse être votée à l’unanimité par le Conseil.

Lorsqu’on est confronté aux chiffres qui objectivent les violences faites aux femmes, le constat est sans appel, ce fléau systémique continue à toucher toutes les couches de notre société, et ce partout dans le monde, y compris dans chacune des communes de Belgique. Cependant, la collecte de données et de statistiques fiables dans ce cadre reste, à l’heure actuelle, un défi à surmonter. Pourtant, cela constitue un enjeu majeur dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Dans ce contexte, nous avons voulu mettre en place, à CSE, un groupe de travail qui aura pour objet de réaliser un état de la situation, notamment au regard des dossiers en cours auprès du parquet (on parle d’environ 45 000 dossiers enregistrés par les parquets en Belgique chaque année), des interventions de la police, des informations émanant des services sociaux du CPAS, des maisons médicales locales.

Suivant les informations collectées, nous ambitionnons de mettre en place un plan d’action visant à permettre une diminution des cas recensés, et, notamment, en prévoyant des solutions concrètes au niveau local pour prévenir, sensibiliser et former au sujet de cette problématique, mais également protéger et soutenir les victimes de violences.

Je suis bien conscient que le travail à réaliser pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes est immense et que ce groupe de travail à CSE n’est probablement qu’une goutte d’eau dans l’océan.  Je suis toutefois convaincu de l’impact que peuvent avoir les pouvoirs publics de proximité pour mener des actions au niveau local, et que, tel le Colibri, si nous voulons éteindre l’incendie, chacun doit faire sa part.

Court-Saint-Etienne, comme de nombreuses communes belges par l’intermédiaire de son CPAS, s’est mobilisée avec ses habitants pour accueillir les réfugiés fuyant les combats en Ukraine. Concrètement comment tout cela s’est-il déroulé et où en est-on aujourd’hui ?

Pour être honnête, on tâtonne pas mal depuis le début de la crise ukrainienne, la situation évoluant de manière complètement imprévisible. Dans un premier temps, nous avons mis sur place des hébergements temporaires chez les habitants de Court qui s’étaient portés volontaires.
Un suivi psychologique et social a été mis en place afin que les personnes arrivant dans notre commune puissent être accueillies de la meilleure des manières.

Nous avons également engagé un coordinateur qui assure le suivi administratif et social des familles arrivées sur notre sol. Il permet également de faire remonter vers les autorités communales l’ensemble des difficultés auxquelles elles font face.

La situation reste tendue aujourd’hui et nous éprouvons des difficultés à trouver des logements durables. On espère que des solutions seront trouvées rapidement.

Dans tous les cas, même si de nombreuses incertitudes persistent et qu’il est difficile d’établir des prévisions à long-terme, nous mettons tout en place pour accueillir les réfugiés ukrainiens de la meilleure manière possible.