Voici un an, des inondations catastrophiques s’abattaient sur nos régions.
Les communes de l’Ourthe-Vesdre-Amblève étaient particulièrement sinistrées.
Un an plus tard, nous faisons le point avec Daniel Bacquelaine, le Député-Bourgmestre de Chaudfontaine.
Daniel Bacquelaine, quelle est la situation un an après la catastrophe à Chaudfontaine ?
Ces inondations de juillet 2021 sont les pires que nous n’ayons jamais connues. Le bilan est terrible : 4 personnes sont décédées ; Nous comptons 3800 habitants sinistrés et plus de 1800 maisons impactées. Un formidable élan de solidarité venu de toutes les régions du pays, mais aussi de l’étranger s’est tout de suite mis en place. Dès le mercredi 14 juillet matin, nous avons réuni une cellule communale de crise. A 14h30, nous avons décidé l’évacuation des populations menacées. Dès la décrue, tant le personnel communal que celui du CPAS a été mobilisé pour centraliser toutes les actions de soutien possibles. Une « Cellule Inondations » a été mise en place. Ce sont des milliers de tonnes de boue, de gravats, de carcasses de voitures et de plein d’autres décombres qu’il a fallu évacuer. Nous avons distribué des dizaines de milliers de repas jusqu’au mois d’avril dernier. Il a fallu reloger des dizaines de familles dont l’habitation était totalement dévastée. Une aide psycho-sociale a été organisée. Les écoles de la vallée étaient complètement hors d’usage. En moins de 6 semaines, nous avons mis sur pied des classes modulaires. La rentrée scolaire s’est déroulée sans encombre le 1er septembre. Avec la Région wallonne, on s’active à refaire les berges qui ont été arrachées par la crue. Les services de la Province de Liège nous ont aidés à recréer le Parc Hauster, le poumon vert de la vallée de la Vesdre, là où nous rendrons hommage aux victimes le 15 juillet en dévoilant une œuvre monumentale de Catherine Lhoir intitulée « La Cordée ».
Un an plus tard, la vie reprend à Chaudfontaine…
Oui, même s’il reste pas mal de problèmes et de choses à faire. Beaucoup de maisons sont toujours en chantier. Les indemnisations des assurances ont parfois tardé. Et je ne parle pas du Fonds des Calamités qui se fait toujours attendre. La disponibilité des corps de métier et la hausse du prix des matériaux sont autant de difficultés que nous rencontrons sur le terrain. Un an plus tard, la Cellule Inondations est encore très active pour aider les gens dans leurs démarches et pour leur prodiguer des conseils. Mais chaque semaine, on constate des améliorations. Les commerces rouvrent progressivement. Des habitants reviennent vivre dans leur maison. La vie associative, culturelle et sportive reprend. Notre politique s’articule autour de trois axes : Reconstruire, Rebondir, Revivre. Nous voulions absolument éviter que nos quartiers dévastés dans les vallées de l’Ourthe et de la Vesdre deviennent des quartiers fantômes. Nous sommes occupés à gagner la bataille.
Pourtant, tout ne sera plus jamais comme avant ?
C’est évident, la façon d’habiter dans les vallées va devoir être repensée. On va devoir privilégier les maisons « bel-étage », les constructions sur pilotis. Les règles urbanistiques seront renforcées dans les vallées, mais aussi sur les plateaux versants où l’imperméabilisation des sols sera encore plus combattue que par le passé. Nous travaillons aussi à Chaudfontaine sur deux projets d’envergure. D’une part par l’élargissement du lit de la Vesdre en procédant à la démolition de 27 maisons gravement endommagées construites sur la rive gauche de la rivière et, d’autre part, en aménageant une parcelle de plusieurs hectares en zone d’immersion temporaire, nous voulons absorber des volumes d’eau très importants qui, autrement, en cas de crue, se retrouveraient dans les rues et les maisons.
C’est un travail de longue haleine…
C’est un formidable défi. J’ai la chance de pouvoir compter sur des équipes compétentes et motivées. Nous ferons de Chaudfontaine une commune encore plus belle qu’avant !