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Cette semaine, la Commission Environnement du Parlement Bruxellois analysait le budget alloué aux matières environnementales et d’énergie par le Gouvernement. Aurélie Czekalski et Viviane Teitelbaum, députées MR dénoncent les défaillances de ce budget, notamment concernant Bruxelles Propreté, l’agriculture et l’isolation du bâti.

Concernant la situation financière de l’Agence Bruxelles-Propreté, celle-ci continue de préoccuper le MR. Il semble n’y avoir aucun progrès. « Depuis de nombreuses années, le déficit structurel de l’Agence ne cesse de se creuser et, à l’analyse, ce projet de budget 2021 n’est pas de nature à rassurer.  Pour rappel, en 2019, le déficit se creusait pour s’établir à
-37,5 millions d’euros. En 2020, le déficit s’accroit encore pour s’établir à -12,1 millions d’euros. Enfin, dans le projet de budget 2021, le déficit s’établit à -12,5 millions d’euros. Et encore, il est certain que celui-ci se creusera davantage lors de l’ajustement.

En effet, les déficits ne cessent de croitre malgré les sempiternelles tentatives de trouver des artifices pour les limiter, sur papier seulement. Des artifices comme par exemple, le maintien des crédits relatifs aux rémunérations du personnel statutaire et non statutaire au niveau des crédits du projet de budget ajusté 2020 sans tenir compte, donc, ni de l’indexation des salaires ni de l’ancienneté pécuniaire. Des artifices qui font qu’en définitive le projet de Budget ne reflète pas la réalité.

En somme, les mauvaises habitudes qui consistent à engager systématiquement des dépenses structurelles (des dépenses de personnel notamment) sans qu’elles soient assurément couvertes par des recettes suffisantes ont la vie dure.

Il est temps d’avoir une gestion saine et équilibrée pour cette Agence à la dérive. » explique la députée Viviane Teitelbaum. Le MR a plaidé à de nombreuses reprises pour que la réforme de la gouvernance à l’ABP indispensable et tant attendue voit enfin le jour.

Ces derniers jours ont également été rythmés par l’annonce du Ministre Maron (Ecolo). Celui-ci déclarait lundi matin sur LN24 son idée de racheter des terrains agricoles en Wallonie et en Flandre. En Commission ce matin, le Ministre a rétropédalé en déclarant qu’il s’agissait d’une « erreur de communication ».

Sur le fond du dossier, Aurélie Czekalski pointe également des carences en matière de vision et d’investissements : « Au-delà des déclarations maladroites du Ministre Maron, il y a des projets concrets et porteurs qui mériteraient de recevoir davantage de soutien de la Région bruxelloise sur des terrains publics ou privés. Je pense notamment à l’agriculture urbaine, avec des projets de fermes verticales. Cela se fait dans d’autres grandes villes comme Lyon, New-York,… alors pourquoi pas à Bruxelles ? C’est un moyen de réintégrer la nature au cœur des villes. Sachant que 60 à 70 % des terres en Région bruxelloise appartiendraient déjà à un pouvoir public : communes, CPAS, Région, les possibilités d’activités ne manquent pas. Mais pour arriver à des résultats en la matière il faut des projets et une vraie vision. »

Concernant l’isolation du bâti, le Gouvernement bruxellois ne semble pas prendre la mesure de l’urgence. Pourtant, la déclaration de politique générale visait des « objectifs ambitieux » de réduction d’au moins 40% les émissions directes de CO2 en 2030 par rapport à 2005.

Pour répondre aux enjeux climatiques, il est urgent de prendre des mesures d’ordre régulatoires et financières traduites dans une stratégie claire, forte et ambitieuse. Les bâtiments sont responsables de plus de 60 % des émissions directes de CO2 en Région bruxelloise. L’isolation du bâti doit devenir LA priorité en matière d’environnement à Bruxelles.

En la matière, la seule mesure concrète prise par Alain Maron en faveur des ménages bruxellois est de dégager 30 millions d’euros pour les primes énergie. C’est un premier pas mais qui, sans les réformes adéquates, risque fort de ne pas avoir d’impact : « Augmenter le budget des primes pour les bas revenus et les copropriété sans modifier en profondeur le système pour le rendre plus attractif, cela  risque de ne produire aucun effet significatif » s’insurge Viviane Teitelbaum.

« Les Bruxellois.es n’utilisent déjà pas toute l’enveloppe prévue. La lourdeur des procédures n’encourage pas les bruxellois à bénéficier d’un système, qui plus est, nécessite de disposer des moyens financiers avant d’entamer les travaux. Selon les chiffres dont nous disposons entre 2012 et 2017,  12.760 logements loués ont été concernés par une prime, soit 4% des logements mis en location… sur 5 ans. Bref, les vraies réformes se font attendre. » 

Alain Maron augmente le budget consacré aux primes énergie mais ne fait rien pour rendre le système plus attractif.

« Augmenter le montant de la  prime de quelques euros ne suffira pas. Le secteur du bâtiment se voit certes consacrer une stratégie à part entière mais il faut encore en préciser les différentes composantes et les mettre en œuvre. Le Gouvernement en est toujours au stade « ETUDE ».  Il est temps d’AGIR, plutôt que de continuer simplement à poursuivre la politique d’aide à l’investissement via un mécanisme de prime énergie sans mettre en œuvre une stratégie globale » déclare Viviane Teitelbaum.