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A deux ans de la fin de cette mandature, le MR réaffirme que l’enseignement est et restera une de ses priorités.

L’enseignement est un socle inconditionnel de la démocratie : il fonde toute forme de développement, qu’il soit scientifique, social, économique, technique ou culturel. Sans un enseignement de qualité, nul progrès n’est possible. Pour le MR, l’éducation est un vecteur d’émancipation et un véritable escalier social.

Les constats sont plus qu’interpellants. A l’âge de 15 ans, près d’un élève sur deux a déjà redoublé, ce qui rend la Fédération Wallonie-Bruxelles championne des pays de l’OCDE en matière de retard scolaire. De plus, en première année de l’enseignement supérieur, plus d’un étudiant sur deux rate son année.

Les libéraux veulent rendre le goût de l’effort et du travail et le plaisir d’apprendre, dans un climat de respect et de bienveillance. Relever le niveau de l’enseignement implique d’augmenter le niveau de chaque élève. L’enseignement obligatoire doit mieux préparer à l’enseignement supérieur ainsi qu’à une entrée épanouie dans le monde du travail.

Les députées Stéphanie Cortisse, membre effective de la Commission Éducation, et Diana Nikolic, cheffe de groupe au Parlement de la FWB, mettent l’accent sur trois des chantiers prioritaires pour le MR.

  1. La maîtrise des savoirs de base (lire, écrire, calculer) au sortir de la 3e primaire et un « CEB vérité » en 6e primaire

Le MR milite pour que les savoirs de base (lire, écrire, calculer) soient maîtrisés au sortir de la 3e primaire, avec des programmes clairs sur ce qui doit être appris et quand (structuration, planification et progressivité des apprentissages), des devoirs et des évaluations réguliers et des remédiations immédiates et personnalisées.

Nous estimons que les évaluations régulières (formatives et sommatives) des élèves tout au long de l’année et de leur parcours sont un apprentissage en soi et sont essentielles pour apprendre à étudier et avoir le sens de l’effort, mais aussi pour que l’élève puisse se situer dans l’acquisition des savoirs et compétences et visualiser sa progression dans les apprentissages. Les évaluations sont utiles tant à l’élève qu’à l’enseignant qui, tous deux, mesurent ainsi le travail accompli et celui qu’il reste à faire. L’essentiel des évaluations, c’est de pouvoir détecter les lacunes dans les apprentissages pour pouvoir y remédier sans attendre et progresser.

Nous sommes profondément en désaccord avec ceux qui prétendent que les devoirs, les punitions, les évaluations et les cotations seraient des formes de violences éducatives !

Les résultats de la dernière enquête PISA menée en 2018 nous interpellent fortement. Cette enquête internationale, menée tous les trois ans dans les 79 pays de l’OCDE, évalue la compréhension des élèves de 15 ans en lecture, mathématiques et sciences. En lecture, les résultats de 2018 sont en recul par rapport à ceux de 2015 : avec un score de 481, la FWB est en-dessous de la moyenne OCDE de 487. Les pratiques de lecture traditionnelles sont moins fréquentes qu’il y a dix ans et l’intérêt pour la lecture est en diminution. Les résultats en mathématiques (495) sont en légère augmentation et désormais un peu supérieurs à ceux de la moyenne des pays de l’OCDE (489).

Ce sont les raisons pour lesquelles dans le cadre de l’arrivée des nouveaux référentiels[1] du tronc commun qui seront débattus en Commission de l’Éducation du 7 juin et votés en séance plénière deux semaines plus tard le 22 juin, le MR veillera au renforcement des fondamentaux en français (lecture, grammaire, orthographe, analyse, compréhension, mémoire,…) et en mathématiques (opérations de base, tables de multiplications, développement de la rigueur mathématique et du raisonnement…) et ce dès le plus jeune âge et particulièrement jusqu’à la 3e année primaire. L’expression orale et les compétences communicationnelles sont également importantes, notamment en vue de l’apprentissage des langues étrangères.

Plus précisément au niveau de l’apprentissage de la compréhension à la lecture, nous estimons qu’il faut apprendre une méthodologie pour appréhender des textes différents, de manière transversale dans tous les cours et pas seulement au cours de français, et ce tout au long du parcours scolaire, de la maternelle au secondaire, voire dans le supérieur. Contrairement aux pays anglophones, les pays francophones arrêtent trop tôt l’apprentissage de la lecture.

Par ailleurs, nous nous interrogeons sur la pertinence des épreuves et des résultats du CEB en 6e primaire. Depuis son instauration en 1999, les résultats dépassent quasiment toujours les 90 %, ce qui détone avec le niveau des élèves dans le 1er degré du secondaire, qui est dramatiquement confirmé par les résultats du CE1D (près de 50% d’échec). La question de l’adéquation du CEB avec les prérequis nécessaires pour réussir le 1er degré du secondaire doit donc être posée.

Il convient aussi de s’interroger sur le niveau à atteindre pour réussir le CEB. Un élève qui réussit l’épreuve avec 51% n’est-il pas plus proche d’un élève qui a obtenu 49% que d’un élève ayant réussi avec 85% ? Il nous semble donc nécessaire de revoir le CEB pour qu’il corresponde mieux aux exigences du 1er degré du secondaire et de relever à un taux entre 60 et 70% le résultat à atteindre par chaque élève, au lieu de 50% comme aujourd’hui (« CEB vérité »). Ce travail doit nécessairement associer l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire, et nous veillerons à ce que les nouveaux référentiels soient bien articulés pour faire face à la charnière entre ces deux niveaux d’enseignement.

  1. L’orientation positive des élèves

La thématique de l’orientation positive doit être une des grandes priorités de cette seconde partie de mandature, que ce soit dans l’enseignement obligatoire ou à l’entrée de l’enseignement supérieur.

Des expériences probantes existent. Il est temps de rassurer et d’outiller les écoles afin qu’elles concrétisent cette dynamique. Un changement de culture est nécessaire pour passer d’une école de la relégation à une école de la reconnaissance de toutes les compétences et types d’intelligence, et permettre à chaque élève de déployer tous ses potentiels (ex : le PECA).

Outre l’arrivée d’un nouveau tronc commun qualifié de « polytechnique et pluridisciplinaire » qui valorise l’orientation positive (ce à quoi nous veillerons lors de l’adoption des nouveaux référentiels), le MR estime essentiel de renforcer les activités orientantes en troisième année secondaire via des périodes exclusivement réservées à cela.

Nous plaidons également pour l’instauration d’un test d’orientation (non contraignant) au terme du tronc commun avant la poursuite du parcours scolaire obligatoire et le choix de la filière de transition ou d’une filière qualifiante de qualité et porteuse d’emploi (métiers en pénurie, métiers émergents…).

A noter que la réforme de l’enseignement qualifiant et en alternance, qui mériterait à elle seule un article entier, est un autre chantier majeur pour le MR qui est d’ailleurs, via le Ministre-Président de la FWB, Pierre-Yves Jeholet, à l’initiative d’une note d’orientation ambitieuse pour l’adoption d’une stratégie commune avec les régions wallonne et bruxelloise. L’enseignement qualifiant ne doit plus être une filière de relégation, il faut en faire un parcours d’excellence à la suite d’un choix posé positivement par l’élève. Si le Pacte a balisé le parcours des élèves de la maternelle à la 3e année secondaire, le flou total règne encore sur l’après tronc commun. Nous ne manquerons pas de mettre sans tarder ce dossier crucial à l’agenda.

Le MR travaille enfin à l’instauration d’un test d’orientation en rhéto avant l’entame d’études supérieures, projet sur lequel la Ministre Valérie Glatigny en charge de l’enseignement supérieur s’attèle déjà en vue de la rentrée académique de 2023-2024.

  1. La diminution de la charge administrative des directions et équipes éducatives

Si le MR n’a loyalement pas remis en cause les grands principes du Pacte pour un Enseignement d’Excellence conclu sous la précédente mandature, il regrette toutefois la surcharge de travail que certaines réformes peuvent entraîner pour les directeurs d’écoles et équipes éducatives au détriment de la vocation pédagogique de l’école.

Le Pacte insiste sur l’allègement de la charge administrative des directions d’école, mais paradoxalement, les directeurs que nous rencontrons sur le terrain sont quasiment unanimes pour dire que cette charge ne cesse d’augmenter. Ils se disent noyés dans la paperasse, ce qui les amène à délaisser leur fonction première, assurer un leadership éducatif et pédagogique. Il en va de même pour les équipes éducatives qui devraient plutôt se consacrer pleinement aux élèves et leurs apprentissages.

Nous n’avons de cesse de réclamer une augmentation de l’aide administrative aux directions du fondamental, qui se trouvent bien moins soutenues que les directions du secondaire. Nous nous réjouissons qu’un premier pas important soit franchi à cet égard dans le cadre du projet d’accord sectoriel qui prévoit une augmentation du soutien administratif à ces directions à hauteur de 2,6 millions d’euros en 2022 au démarrage, puis à hauteur de 7,8 millions d’euros à partir de 2023.

Le MR plaide également pour une diminution d’au moins 30% de la charge administrative des écoles.

A cet égard, nous sollicitons notamment :

  • l’édition d’un guide de bonnes pratiques relatif à l’élaboration et la mise en œuvre des plans de pilotage afin d’éviter toute surcharge excessive de travail comme cela a été le cas pour beaucoup d’écoles ;
  • la poursuite de la modernisation, la numérisation et la simplification des processus administratifs concernant la gestion du personnel enseignant et des autres membres du personnel (la signalétique, le processus de paie, les désignations, les congés, les absences, les disponibilités, les nominations, les fins de carrière…) ;
  • de mener une réflexion sur la pertinence de la multiplication des appels à projets qui alourdissent considérablement la charge administrative et qui amènent les équipes pédagogiques à s’éloigner parfois des missions premières de l’école ;
  • de veiller à une lisibilité accrue des circulaires ;
  • de développer un canal de communication direct avec les enseignants.

[1] Le programme aide les enseignants à construire leur leçon, il donne des conseils pédagogiques sur « comment apprendre », comment préparer les leçons en classe. Il est différent selon chaque réseau. Par contre le référentiel explique les attendus, ce qui doit être appris, le « quoi apprendre ». Le référentiel, lui, est commun à tous les réseaux et garantit l’égalité des acquis de base pour tous. Il a valeur de loi, ce qui lui confère un statut contractuel entre l’école et la société (les parents y compris) (http://www.fapeo.be/la-difference-entre-un-referentiel-et-un-programme/).

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