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40% des enseignants ont déjà renoncé à aborder certains sujets en raison des convictions religieuses de leurs élèves. Des formations existent pour prévenir cette auto-censure, mais pour le MR, il faut aller plus loin.

Dans Sudpresse, les députés Stéphanie Cortisse et David Weytsman s’inquiètent de l’auto-censure qui règne dans l’enseignement francophone. Une enquête du Centre d’action laïque indique en effet que 40 % des enseignants interrogés ont déjà renoncé à aborder un sujet ou décidé d’en limiter le champ de réflexion, afin d’éviter des conflits liés aux convictions des élèves. Ces sujets sont par exemple historiques, biologiques ou philosophiques. Le phénomène est en croissance.

« Ces résultats démontrent que trop de professeurs s’autocensurent », déclarent à Sudpresse Stéphanie Cortisse et David Weytsman. « Parmi les sujets que les enseignants évitent, il y a le créationnisme et le rapport à l’autre dans ses différences culturelles, religieuses, de genre et/ou d’orientation sexuelle. Certains sujets politiques, comme des élections dans un pays dont les parents ou grands-parents sont originaires, peuvent aussi être source de tensions ».

La ministre de l’Éducation Caroline Désir (PS) a déjà pris des mesures pour mettre à disposition des enseignants des ressources spécifiques. Des formations sont également organisées. Au cours de l’année scolaire 2022-2023, il y a eu 29 sessions de formation en lien avec les discriminations (sexe, genre, radicalisation violente…) pour 497 participants ; 39 sessions sur l’éducation aux médias pour 695 inscrits ; 16 sessions en lien avec la citoyenneté pour 182 participants et 23 sessions liées à la diversité culturelle pour 315 participants. En tout, 1700 professeurs ont suivi une formation visant à prévenir l’auto-censure.

Pour Stéphanie Cortisse et David Weytsman, c’est insuffisant. « Nous devons faire plus, pour améliorer le vivre-ensemble et préserver notre démocratie. Nous devons réaliser un monitoring annuel afin de suivre ce phénomène dont l’assassinat de Samuel Paty en France est une tragique illustration. Il faut également mettre rapidement à la disposition des enseignants des ressources pédagogiques consultables pour les aider à aborder ces sujets en classe ».

Est-il possible préparer les élèves à devenir des citoyens éclairés et autonomes en évitant délibérément en classe certaines réalités et certains sujets ? Bien sûr que non. Pour le MR, l’autocensure, quelle que soit son origine, représente un abandon préoccupant. « Notre enseignement doit rester un endroit où s’ouvre l’esprit critique de nos jeunes. Nous devons accompagner les enseignants qui sont en difficulté. Ils doivent pouvoir s’exprimer librement et aborder tous les sujets avec leurs élèves sans aucune exception », concluent les députés MR.

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