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En mai 2020, après que la Belgique ait atteint le pic de la première vague, le Conseil supérieur de santé déclarait que la crise aura des répercussions à long terme sur la santé mentale.

Les chiffres de Sciensano confirment globalement les perspectives du Conseil supérieur  de la Santé  sur la vulnérabilité de certains groupes de population: les 18-24 ans, les personnes isolées avec ou sans enfant(s) et les allocataires sociaux ont des difficultés à préserver leur santé mentale.

Il n’y a pas que la santé mentale des personnes âgées et des soignants qui est sur le déclin.

De nombreuses enquêtes et études démontrent, tant chez les enfants que chez les adolescents ou jeunes adultes, une amplification de l’anxiété et d’un certain mal-être.

De plus en plus de voix s’élèvent parmi les psychiatres, psychologues, services de pédiatrie pour dénoncer un nombre croissant de consultations et hospitalisations de jeunes en détresse.

Rappelons que le lien social est un pilier de l’épanouissement de l’individu. Sapiens est devenu sapiens car il a tissé des liens en communauté. Ce pilier est encore plus essentiel chez les jeunes pour qui c’est un élément de construction. Chez les plus jeunes enfants, il peut être source de troubles graves dans le développement physique, jusqu’à l’abandon de la vie comme le démontre le syndrome de l’hospitalisme de Spitz. Des syndromes similaires sont retrouvés chez les adolescents aujourd’hui !

Selon le Bureau fédéral du Plan, les problèmes de santé mentale freinent le potentiel de croissance de l’emploi et de la productivité et génèrent des coûts économiques directs sous la forme de dépenses de revenus de remplacement et de soins de santé. Le Bureau fédéral du plan appelle à une réflexion sur la stratégie à mener en Belgique en matière de santé mentale en période post-Covid-19.

L’évolution à long terme de la santé mentale avant la pandémie génère des coûts considérables, et pas uniquement sur le plan humain. L’OCDE estime le coût des problèmes de santé mentale dans l’UE28 en 2015 à 4,1% du PIB. En Belgique, ce coût est de 5,1%.

Nous nous concentrons sur les 3 groupes cibles sont les plus fragilisés avec cet état d’esprit :

Consulter et/ou demander de l’aide, c’est faire 50% du chemin. Nous voulons axer notre proposition sur la première moitié du chemin à accomplir :

  1. Les jeunes à partir de 13 ans jusqu’à 25 ans – il y’a les étudiants mais aussi ceux qui ne suivent pas de cursus et se retrouvent sans emploi car les jobs jeunes sont sacrifiés. Travailler sur une communication positive, cohérente et mettre en place des outils de communication digitaux par et pour des jeunes.
  2. Les familles et notamment les familles monoparentales, isolées et en détresse financière, matérielle (aide, relais) et psychologique.
  3. Les indépendants : renforcer les mécanismes de soutien aux indépendants particulièrement exposés aux conséquences de la crise économique par l’évaluation des mesures déjà prises et l’instauration de coaching certifié organisé à partir des secrétariats sociaux. À court terme, l’objectif de soutenir leur mental et leur affaire, à moyen terme de leur donner le droit au rebond afin d’offrir une alternative aux faillites en masse qui se profilent. Ainsi, l’entrepreneur en difficulté peut se réinventer en partant de de l’existant : développer sa résilience. Nous plaidons pour la mise en place d’une task-force holistique avec une équipe multidisciplinaire (psyché, physique, stratégie, perspectives, upcycling, digitalisation, networking).

Propositions

  • PMS : observateurs à mettre à profit. Mais avec des outils adaptés et surtout un lien avec les parents, les associations, consultations en dehors de l’école.
  • Outils de communication adaptés à la cible, en utilisant des relais d’influenceurs, de jeune à jeune (aujourd’hui TV, radio et d’adulte à jeune) Infor-jeunes n’a pas de communauté sur les réseaux sociaux. Instagram plutôt que FB !
  • Aider le parascolaire à garder le lien en attendant de rétablir le lien physique (secteur associatif, maisons de jeunes, mouvements de jeunesse, établissements sportifs,…) concours, engagement sur RS ?
  • 18-25 : rouvrir les auditoires dans le supérieur. Le témoignage de Victoria est glaçant : « j’ai 18 ans, je suis étudiante en première à l’ULB et je ne sais pas ce qu’est l’université ». On ne peut pas continuer à juste lui répondre : voilà le numéro d’appel de la ligne de soutien.
  • Faut-il un numéro de téléphone ou une hotline digitale ? les ados appellent peu mais échangent sur les RS (tik tok, instagram, snapchat,…)
  • Glatigny a communiqué sur des assouplissements : bulle de kot (6)
  • Avantage des communications positives, cohérentes et d’une hotline digitale :
  • « Cours de bienveillance »/ Lieu de dialogues entre jeunes sur la SM: Nos meilleurs outils de soutien aux jeunes restent les jeunes eux-mêmes. Si les adultes veillent à la qualité des interactions au sein d’un groupe constitué de jeunes, ce groupe devient un outil thérapeutique extrêmement performant. Il est actuellement essentiel de rouvrir aux jeunes des espaces de parole.

Indépendants

De par sa nature, un indépendant demandera difficilement de l’aide. Souvent, il voudra un accompagnement plus ciblé pour retrouver son essence, le sens de son travail.

Cet investissement sera nécessaire car sans eux, pas de reprise ni de relance.

Pour ce faire, les modèles de coaching certifies peuvent être recommandés en créant des pools par spécialité et besoin. Ils pourront ainsi travailler à la fois leur mental et leurs affaires.

« On a vu des terres brûlées donner plus de blé qu’un meilleur avril » chantait Brel. Travailler sur une dynamique de changement afin de trouver des alternatives aux faillites qui se profilent en masse.

En profiter pour se réinventer, aider l’entrepreneur qui est une personne et non un numéro de TVA à retrouver le sens de ce qu’il entreprend.

Repenser la stratégie, développer de nouveaux réseaux, se réinventer dans un marché du travail qui a changé (proximité, digitalisation, habitudes de consommation,…)

  • Mise en place d’une task-force pour répondre à une question centrale: des psy, coaches physiques, coach entreprise, administration (fiscale, tva, lois sociales,…), incubateurs, business angels,….
  • Une approche coordonnée, holistique avec l’équipe multidisciplinaire : psychologique, physique, nouvelles approches, digitalisation, transformation.
  • Aujourd’hui ces approches sont en silos : les réunir sous une même égide et les reconnaître comme d’utilité première pour la performance leur permettront d’être prises comme des biens de première nécessité dans le développement des affaires et non un accessoire.

Propositions portées par Diana Nikolic et David Weystman

Stratégie interfédérale Santé mentale

Le comité de concertation spécial jeunesse ne doit pas envisager les choses uniquement sous l’angle sanitaire. Il faut une réponse coordonnée au niveau santé mentale aussi. En plénière ce mercredi à la Fédération Wallonie-Bruxelles, Diana Nikolic plaidera pour une approche interfédérale de la santé mentale, avec un focus sur les jeunes, plus touchés selon les études.

La KUL et l’Université d’Anvers ont mené une étude tout au long de la crise qui démontre que les jeunes ont connu un plus grand nombre d’états de détresse psychologique que le reste de la population. Le premier message a leur envoyer est que leur souffrance est légitime et doit pouvoir être entendue.

Focus sur la famille

La souffrance d’un enfant est aussi souvent celle de ses parents (par effet de vases communicants), comme la sienne propre peut devenir préoccupation ou tourment chez ses parents.

Les parents sont en première ligne pour détecter les signes d’un mal-être. Or ils sont dépourvus, pas préparés, pas soutenus… Les lignes d’écoute sont méconnues. Parfois l’entourage du jeune souffre aussi et peut être porteur de stress supplémentaire : activité à l’arrêt, chômage, télé-travail, situation familiale…

Il y a là une inégalité sociale qui peut faire la différence aussi. Diana Nikolic plaide pour un meilleur soutien à la parentalité.

Création de plus de lieux d’hébergement en dehors du milieu familial lorsque celui-ci est débordé, qui permettent d’accueillir très rapidement un jeune en souffrance. (cf. Jeunes Aidants Proches).

Mesures d’urgence : Il s’agit maintenant, en urgence, d’organiser la prise en charge des jeunes qui ne tiennent plus, et aménager des mesures préventives radicales pour tous les autres.”

Une stratégie est nécessaire

  • Sur la base des perspectives du Conseil supérieur de la santé et des constats de Sciensano, on peut supposer que la demande de soins de santé mentale augmentera à long terme.

Propositions du MR

  1. Le MR souhaite qu’un état des lieux soit réalisé asap afin de partir de données chiffrées pour définir
  2. Le MR plaide pour que chaque mesure, chaque annonce d’experts, soit passée par le spectre psychologique.
  3. Le MR souhaite renforcer la première ligne en particulier de la médecine généraliste « de premiers recours »  et augmenter les capacités pour intégrer la prise en charge de la santé mentale dans une approche de proximité, de collaboration et de manière non stigmatisante.
  4. Le MR souhaite une campagne générale de communication beaucoup plus forte afin de permettre de mieux détecter les personnes qui souffrent de troubles auprès des professionnels de la santé et auprès du grand public et de communiquer positivement sur des mesures à adopter pour maintenir une bonne santé mentale auprès du grand public. Cette campagne doit être mise en place en coordination Région/fédéral/acteur de terrain.

Lire l’article du Soir 

Lire l’article dans La Libre

Revoir l’intervention du Président du MR sur Bel RTL