Skip to main content

Élaborée par Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, celle-ci permettra de lutter contre l’allongement des études sans hausse des diplomations constaté dans le système actuel. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur dès la rentrée 2022, puisque le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient de les adopter.

« Dès mon entrée en fonction en septembre 2019, j’ai été interpellée par des parents, mais aussi par des étudiants qui ne savaient pas s’ils se trouvaient bien sur une trajectoire de réussite. De trop nombreux étudiants quittent l’enseignement supérieur sans diplôme, après y avoir pourtant passé plusieurs années. Cette situation ne pouvait pas perdurer. Les nouvelles règles permettront de remettre de la clarté dans le parcours des étudiants francophones et de mieux les accompagner vers la réussite » souligne d’emblée Valérie Glatigny.

L’absence de balises claires et l’allongement de la durée des études pénalisent les étudiants, particulièrement les plus fragiles, pour qui il est plus difficile de financer un nombre d’années plus élevé dans l’enseignement supérieur.

« Des changements étaient nécessaires pour inciter les étudiants à réussir les premiers crédits de leur parcours et à décrocher leur diplôme de Bachelier. Nous voulons aider tous les étudiants à franchir la marche entre l’enseignement obligatoire et l’enseignement supérieur, et s’inscrire dans une trajectoire de réussite », souligne Valérie Glatigny à l’issue du vote.

Voici les trois grands axes de la réforme adoptée aujourd’hui :

1. Permettre aux étudiants d’acquérir, dès le début de leurs parcours, des bases pédagogiques solides, d’ identifier aussi tôt que possible d’éventuelles difficultés et d’y remédier.

La priorité pour les étudiants sera d’acquérir les 60 crédits de Bac 1. Voici les différents cas de figure dans lesquels les étudiants pourraient se trouver à l’issue de leur première année d’études :

  • 60 crédits réussis :l’étudiant réussit son bloc 1 et passe en poursuite d’étude.
  • De 45 à 59 crédits réussis: l’étudiant pourra anticiper des crédits de la poursuite d’études mais il reste inscrit en bloc 1. Il devra inscrire à son programme annuel les crédits non acquis du bloc 1, et pourra y ajouter des crédits de la poursuite d’études pour lesquels il a les prérequis, pour atteindre un programme de maximum 60 crédits au total. Si un étudiant a réussi entre 55 et 59 crédits, il pourra, sur accord du jury, constituer un programme de maximum 65 crédits.
  • De 30 à 44 crédits réussis: l’étudiant reste inscrit en bloc 1. Il devra inscrire à son programme annuel les crédits non acquis du bloc 1. Sur accord du jury, il pourra y ajouter des crédits de la poursuite d’études pour lesquels il a les prérequis, sans que son programme ne dépasse 60 crédits.
  • Moins de 30 crédits réussis :l’étudiant devra inscrire à son programme annuel les crédits non acquis du bloc 1. Il devra compléter son programme par des activités de remédiations.
  • L’étudiant devra réussirau moins une unité d’enseignement pour pouvoir se réinscrire dans le même cursus.

Par ailleurs, le passage de bachelier en master sera aussi mieux balisé, pour éviter de reporter des difficultés dans la suite du parcours académique. Ainsi, les étudiants à qui il restera maximum 15 crédits de bachelier à acquérir pourront anticiper des crédits de master pour lesquels ils disposent des prérequis, mais ils seront toujours bien inscrits en bachelier, et leur programme ne pourra pas excéder un total de 60 crédits. En effet, il est plus difficile de valider des crédits de bachelier des années après avoir suivi les cours ou tenté de réussir l’examen. L’objectif est d’encourager les étudiants à décrocher en priorité leur diplôme de bachelier avant d’entamer des crédits de master.

2. Rendre les conditions de finançabilité (droit de se réinscrire dans un établissement) plus lisibles. L’étudiant disposera de 5 années pour obtenir son diplôme de bachelier (6 s’il se réoriente).

Des balises intermédiaires seront instaurées dans son parcours :

    • 2 années maximum pour réussir les 60 crédits du bloc 1.

Deux exceptions sont prévues. Le jury pourra décider de permettre à un étudiant de s’inscrire une troisième fois dans la même filière s’il réussit 60 crédits et au moins 50 crédits du bloc 1 au terme de ces deux années. Mais les crédits de bloc 1 restants devront impérativement être réussis au terme de sa troisième inscription. Par ailleurs, le jury pourra décider de permettre à un étudiant qui aurait réussi moins de 30 crédits lors de sa première inscription mais au moins 50 crédits au terme de sa deuxième inscription de s’inscrire une troisième fois dans la même filière. Les crédits de Bloc 1 restants devront impérativement être réussis au terme de sa troisième inscription.

    • 4 années maximum pour atteindre 120 crédits.

Un élément de souplesse est introduit pour les étudiants qui se seraient réorientés : ils bénéficieront, au cours du cycle, d’une année supplémentaire, ce qui portera leur total d’années pour réussir un bachelier à 6 ans. Un étudiant qui se serait réorienté après deux années passées en BAC1 pourra, s’il réussit au moins 50 crédits au terme de sa 3ème inscription, rester finançable. Il devra impérativement réussir les 10 crédits de bloc 1 restant lors de l’inscription suivante – suivant la logique de l’acquisition prioritaire des 60 premiers crédits. L’objectif est d’encourager un étudiant qui aurait fait un mauvais choix de départ à poursuivre un parcours académique et à décrocher un diplôme de l’enseignement supérieur dont on connait l’importance pour réussir une insertion socio-professionnelle.

Pour le master, l’étudiant disposera de maximum 2 ans pour réussir 60 crédits, de maximum 4 ans pour réussir 120 crédits, et de maximum 6 ans pour réussir 180 crédits.

Le Gouvernement a aussi voulu prévoir un dispositif supplémentaire permettant aux étudiants de recouvrer leur finançabilité perdue. Ainsi, un étudiant en situation de non-finançabilité pourrait être considéré comme à nouveau finançable pour autant qu’il réussisse l’entièreté des crédits composant son programme annuel – qui devra être composé d’un minimum de 45 crédits.

3. Renforcer les moyens dédiés aux aides à la réussite, qui seront ciblées vers les étudiants qui rencontrent des difficultés, afin de les accompagner vers la réussite et la diplomation.

Le budget annuel dédié aux aides à la réussite passera de 83 millions d’euros à 89 millions d’euros.

Par ailleurs, les établissements devront, avant le début de chaque année académique, établir un plan stratégique d’aide à la réussite listant les activités de remédiation qu’ils mettent en place, et les moyens financiers qui y seront alloués.

Une attention particulière sera portée aux étudiants qui éprouvent des difficultés à réussir les 60 premiers crédits de leur Bachelier.