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En 2021 a été lancé un programme de réinsertion des détenus par le football. Ce sont ainsi 14 détenus des prisons d’Ittre et de Beveren qui ont obtenu, en août 2022, leur diplôme d’entraîneur via un projet-pilote mené avec l’appui de la Fédération belge de football. Cette année, ce projet-pilote se poursuit dans deux autres prisons, Leuze et Lantin, au bénéfice de 16 détenus.

Si ce projet est positif, la députée FWB Stéphanie Cortisse et le député fédéral Mathieu Bihet sont inquiets : ce lundi, la presse relayait en effet qu’un des participants à cette action n’est autre qu’un détenu condamné pour avoir été membre de la cellule djihadiste de Verviers démantelée en 2015 alors qu’elle était sur le point de commettre des attentats. Ce détenu serait actuellement en stage pratique auprès de jeunes dans un club de foot de la Province de Liège.

Si la réinsertion professionnelle et sociale des détenus est essentielle, le présent cas pose toutefois question, s’agissant d’un détenu condamné pour des faits de terrorisme dans un contexte de radicalisation. Sur base de quels critères les prisons et l’administration pénitentiaire déterminent-elles les détenus qui participent à ce projet-pilote ? Pourquoi avoir exclu de ce programme les auteurs de faits de mœurs et de certains faits liés à l’usage de stupéfiants, mais pas les auteurs de faits de terrorisme ?

Les députés Cortisse et Bihet n’ont pas manqué de dénoncer cette situation auprès des Ministres FWB en charge des Maisons de Justice et des Sports, et du Ministre fédéral de la Justice. La Ministre Valérie Glatigny ne manquera pas de clarifier les modes de sélection des détenus par l’administration pénitentiaire et, en particulier, les critères utilisés lors de ce projet-pilote, auprès du Ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne.

Stéphanie Cortisse :

« Ce cas particulier est interpellant. Ce détenu, radicalisé en Syrie, est le seul survivant de la cellule djihadiste de Verviers. Au moment de son arrestation, il a fait usage d’armes de guerre à l’encontre des policiers. Il aurait pu devenir aussi tristement célèbre que Salah Abdeslam, s’il n’avait pas été contrecarré à temps dans son projet d’attentat imminent, commandité par l’État islamique. J’ignore tout du niveau de radicalisation ou de déradicalisation – pour peu que cela soit possible – de cet homme en prison ».

Mathieu Bihet :

« A notre sens, ce type de profil ne devrait pas bénéficier de la possibilité de se reconvertir dans un métier qui implique des contacts directs avec des mineurs et des jeunes. Il existe suffisamment de formations accessibles aux détenus pour faciliter leur réinsertion professionnelle dans la société qui n’entraînent pas de contacts avec des mineurs. Pourquoi pas une formation dans un métier en pénurie par exemple ? ».