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Georges-Louis Bouchez était l’invité d’Antonio Solimando à 7h50 sur Bel RTL ce jeudi 17 novembre. Dans l’interview, il est longuement revenu sur les ratages qui ont mené à la mort tragique du policier Thomas Monjoie le 10 novembre dernier.

Dans cette affaire, le président du MR estime que les magistrats doivent rendre des comptes par rapport à leurs actions. « Je pense qu’effectivement, on ne peut pas laisser cette histoire de côté comme si de rien n’était », explique-t-il. « On parle de quelqu’un qui était sur une liste OCAM (Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace). Il vient dans un commissariat et dit qu’il a des envies d’attentat contre les policiers. Et qu’est-ce qu’on fait ? On ne le prive même pas de liberté. Après on a pu entendre lors de la commission parlementaire qu’on allait presque reprocher aux policiers d’avoir quitté l’hôpital avant la prise en charge de cette personne. Il faut arrêter de rigoler. C’est le magistrat qui doit décider s’il y a privation de liberté ou pas. En plus cette personne est AB, la gradation la plus élevée en termes de dangerosité sur la liste OCAM. Si cette personne n’est pas privée de liberté dans le cadre d’une garde à vue de 24h, qui peut aller jusqu’à 72h en cas de terrorisme, je ne sais pas qui dans ce pays peut faire l’objet d’une garde à vue ».

Georges-Louis Bouchez souligne d’ailleurs qu’on a déjà mis des personnes en détention préventive pour moins que ça (notamment des personnalités publiques). Et que depuis lors, deux personnes qui ont proféré le même type de menaces dans un commissariat ont été arrêtées. « C’est à cause du contrôle médiatique », dit-il. « Mais ça ne va pas de s’appuyer sur ce type de contrôle ».

Selon le président du MR, un des problèmes est l’absence de contrôle externe de la magistrature. « Il y a du contrôle interne via le chef de corps, on a pu prendre connaissance de son rapport. Le contrôle externe est exercé par le Conseil Supérieur de la Justice mais son rôle est limité. La justice est indépendante, mais indépendance ne veut pas dire irresponsabilité. L’immense majorité des magistrats font extrêmement bien leur travail, mais il n’est pas normal que dans des cas qui posent de graves questions, il n’y ait pas un véritable système de contrôle externe. Ce système fonctionnerait comme le Comité P vis-à-vis des policiers ». Georges-Louis Bouchez estime que la profession doit évoluer et rappelle que cela fait des années qu’on essaye de calculer la charge de travail des magistrats.

Dans l’interview, Antonio Solimando est également revenu sur les négociations avec Engie au sujet de la prolongation des réacteurs nucléaires. « Une étape décisive a été franchie il y a dix jours car le gouvernement a enfin répondu aux questions posées par Engie le 21 juillet. On a perdu beaucoup de temps en raison du dogmatisme des Ecologistes alors que tous les paramètres démontrent que la prolongation est réaliste et nécessaire. Il reste maintenant un mois pour finaliser ces négociations, et le Premier ministre ne peut rien faire s’il n’est pas soutenu par les sept partis de son gouvernement. Or, la ministre Groen de l’Energie Tinne Van Der Straeten ne montre pas beaucoup d’enthousiasme. Les Verts nous ont fait perdre un temps fou et portent une lourde responsabilité ».

Enfin, la Commission Européenne a des mots très durs sur le budget belge, ce qui ne surprend pas beaucoup le président du MR. « On ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir prévenu qu’il faut activer le marché du travail. 140 000 emplois ne trouvent pas preneurs dans notre pays. 125 types de métiers sont en pénurie. La conséquence, c’est que l’impôt est très élevé car ceux qui bossent sont moins nombreux et les dépenses publiques sont énormes pour payer les dépenses sociales. Ce que l’Europe attend, c’est une trajectoire de retour à l’équilibre budgétaire. Le discours libéral est constant sur ce sujet et les faits nous donnent raison ».

La Commission estime notamment que les aides financières accordées aux ménages suite à la crise énergétique sont trop larges. « La Commission dit aussi qu’il faut éviter les pièges à l’emploi », nuance Georges-Louis Bouchez. « Si on ne cible les aides que sur les allocataires sociaux et que les travailleurs n’ont rien, ne pas travailler sera à nouveau plus rentable que travailler. Il faut donc revoir les aides pour tout le monde et faire en sorte que travailler soit toujours plus intéressant », conclut-il.

 

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