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Le président du MR était l’invité de l’émission « Il faut qu’on parle » sur LN24. Au cœur de cet échange, sa relations avec les médias francophones.

« Les médias sont essentiels pour l’information » cadre d’abord Georges-Louis Bouchez. « Mais la manière avec laquelle l’information est donnée n’est pas toujours la plus adéquate ». Storytelling (vision du monde « gentils contre méchants »), manque de vérification… Pour le président du MR, le fait que quatre personnes répètent le même mensonge n’en fait pas forcément une vérité. « On entend par exemple régulièrement que les inégalités se creusent alors que toutes les statistiques montrent que ce n’est pas le cas, ou que l’Europe se droitise. Pourquoi ne se demande-t-on pas pourquoi la social-démocratie s’effondre ? Il y a beaucoup de prophéties autoréalisatrices. Certains médias, qui qualifient la Belgique d’Etat voyou ne se rendent pas compte de la force des mots. On peut être un Etat de droit et être démocratique. Il faut arrêter de mal nommer les choses. En Belgique francophone, la gauche voit l’extrême-droite partout alors qu’elle est quasiment inexistante ».

Georges-Louis Bouchez évoque également ses relations avec la RTBF : « en général j’y suis bien reçu. Globalement les journalistes font bien leur travail. J’ai des réserves par rapport à La Première qui, objectivement, est une succession de visions du monde de gauche (climat, inégalités, racisme). Ce matin il y avait un débat où les deux invités critiquaient le fait qu’on allait faire appliquer les peines de prison, même les petites. Personne n’avait apparemment pensé à inviter un contradicteur ». Pour le président du MR, les médias francophones, contrairement aux médias français, ont oublié qu’ils pouvaient être des médias d’opinion (sauf la RTBF, qui doit être pluraliste vu ses missions de services publics). « C’est important d’avoir une pluralité des médias, pour autant qu’ils ne disent pas tous la même chose ».

Parce qu’il aime les médias et qu’il respecte leur travail, Georges-Louis Bouchez est très exigeant à leur égard. « Je suis gêné quand un article est incorrect sur le fond. Et je n’ai aucun problème avec les journalistes qui punchent car cela m’oblige à aller au fond de mon idée. Mais je constate que tout le monde n’a pas droit au même traitement et j’invite le public à analyser cela. J’estime qu’on doit interroger les personnalités politiques avec force, pour vérifier leur aptitude à gérer l’Etat. Il y a des entretiens d’embauche parfois plus difficiles que certaines interviews ».

Georges-Louis Bouchez conteste enfin la réaction de Paul Magnette, qui a refusé de répondre à une interview de la chaîne française CNEWS. « Quand on est président de parti, on ne peut pas se permettre de choisir ses médias. Notre rôle est de parler à l’ensemble de la société. Nous ne représentons pas notre personne, mais un projet de société global. Derrière ce média, il y a des gens qui regardent et qui méritent qu’on s’adresse à eux ». A ce propos, le président du MR respecte le cordon sanitaire, mais questionne le principe. « A l’égard d’un parti qui n’a pas d’élus, c’est légitime. Ne tentons pas le diable. Mais concernant le Vlaams Belang, premier parti de Flandre, je trouve que c’est anormal. D’un point de vue purement personnel, l’idée de ne pas débattre, et donc de ne pas s’opposer, face à un parti pointé à 25% en Flandre, ça me dépasse ».

Revoir l’interview sur LN24