Le Parlement européen se prononce en faveur d’un marché européen des minerais propres en provenance des zones de conflits.
La conscience universelle a triomphé sur l’affairisme sordide. Quand les enjeux engagent la conception éthique du bien commun, il est inacceptable de continuer à s’approvisionner en minerais de conflit. L’Union européenne peut définir des standards moraux exemplaires. En adoptant massivement les deux amendements que j’ai introduits, le Parlement s’est désormais clairement positionné pour une approche ambitieuse, réaliste et humaniste. Ces amendements imposent une obligation minimale d’information pour les “entreprises en aval”, représentant plus de 99% des opérateurs européens intervenant dans l’importation, la transformation et la commercialisation des minerais et des métaux couverts par le règlement (l’étain, le tantale, le tungstène et l’or). Il y a une raison économique majeure à imposer au minimum un devoir d’information à toutes les entreprises européennes les obligeant à déclarer l’identité de leurs fournisseurs directs: Cela obligera les opérateurs non européens à se conformer aux exigences du marché européen. On crée ainsi un marché européen des minerais “propres” en provenance des zones de conflits, plus uni et plus compétitif. Il y a élégamment une raison éthique: il s’agit d’empêcher le commerce et le trafic des minerais d’alimenter et de financer les conflits dont les exactions et les dégâts collatéraux sont inhumains. Ce règlement ne sera efficace que s’il induit des changements significatifs dans les pays tiers. C’est pourquoi, l’UE doit mettre en place une approche intégrée visant à renforcer le dialogue politique permanent avec les pays tiers pour promouvoir l’application du devoir de diligence au niveau international. À ce titre, il est essentiel de renforcer les mesures d’accompagnement proposées par la Commission et la Haute représentante de l’Union. Par ce vote, le Parlement a envoyé au Conseil un signal volontariste à la hauteur de nos promesses de transparence et de nos déclarations péremptoires.