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Vœux 2022 | Discours de Georges-Louis Bouchez

 

Chère amies, chers amis,

Membres du parti libéral,

Sympathisants,

Citoyennes, citoyens,

Bonjour,

Je suis simplement ravi d’être parmi vous. Ravi, pas tout à fait, puisque j’aurais aimé être sur le terrain, être à vos côtés dans une grande salle, comme nous l’avons fait lors du 175 ème anniversaire de notre parti, en novembre dernier. J’aurais voulu pouvoir sentir cette chaleur humaine, ce lien qui fait plaisir et qui nourrit la passion de faire de la politique. Cela n’est pas possible cette année, néanmoins nous avons tout de même maintenu un contact physique grâce à une tournée dans les salles de cinéma dans les différentes Provinces francophones ainsi qu’à Bruxelles. De cette façon, nous pourrons malgré tout avoir un moment d’échange, un moment ludique dans le respect, bien sûr, des règles sanitaires.

Ici, nous sommes au sein du Palais de justice de Bruxelles, pour aussi incarner cette volonté du Mouvement Réformateur d’avoir plus de justice dans la société. Car aujourd’hui le Covid occupe énormément de notre attention, de l’espace médiatique et de débat. Pourtant, le Covid ne doit pas nous détourner des vrais enjeux. Cela ne veut pas dire que la résolution de la pandémie n’est pas un objectif, mais ce n’est pas un élément qui réformera notre Pays pour l’avenir. C’est un obstacle qui est important et que nous devons surmonter. Nous avons déjà passé de nombreuses étapes depuis plusieurs mois. Mais ce ne sont pas les vrais enjeux politiques ni les véritables enjeux de société, de réforme, dont notre Pays a besoin pour les prochains mois et prochaines années.

Néanmoins la crise du Covid a remis en évidence une thématique fondamentale qui est celle de la liberté. Cette liberté qui nous est chère, qui est l’ADN même du parti libéral. Une liberté trop souvent remise en cause, pas uniquement lors de cette crise pandémique, mais depuis de très nombreuses années et sur de très nombreux sujets. En effet, on peut considérer que depuis 20 ans, la liberté et la vie privée sont régulièrement remises en cause pour des enjeux majeurs, des enjeux considérés comme supérieurs que ce soit la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la fraude fiscale ou contre les dérives financières, aujourd’hui, la lutte contre un obstacle sanitaire et certainement demain pour l’enjeu climatique.

En tant que parti libéral, nous ne pouvons pas accepter cette situation. Les libertés et les droits fondamentaux doivent rester nos boussoles, le cadre majeur et indépassable quelle que soit la situation de la société. C’est la raison pour laquelle le Mouvement Réformateur, dans le cadre du débat institutionnel qui s’engagera dans les prochaines semaines, réclamera un renforcement du titre 2 de notre Constitution, ce titre qui consacre les libertés et les droits fondamentaux de nos concitoyens. A cet égard, nous demanderons également l’analyse de l’ensemble des législations, quelque soit le domaine, que ce soit sur le plan fiscal, sécuritaire, économique et de santé, afin de procéder à une évaluation au nom du principe de proportionnalité. Les droits fondamentaux doivent être préservés, les atteintes à ceux-ci ne doivent se faire que dans un cadre extrêmement limité et pour des périodes extrêmement courtes. A ce titre, nous analyserons ces lois pour pouvoir, soit les réformer, les abroger, ou en tous les cas, les amener à être plus équilibrées. Nous entreprenons cette démarche pour que ces libertés puissent triompher, que nous puissions reprendre une marche en avant, non pas pour une restriction de celles-ci, mais pour une augmentation de cette liberté qui permet le bien-être et le développement des individus.

Un grand enjeu cette année sera bien évidemment la question de l’énergie. L’énergie dont le prix est en train de s’envoler, qui pousse l’inflation vers le haut, qui met de nombreux ménages dans des situations inextricables sur le plan du pouvoir d’achat. Nous devons faire les bons choix stratégiques, des choix qui permettront de garantir une sécurité d’approvisionnement, qui permettront également de garantir un prix raisonnable mais aussi le maintien des enjeux climatiques et environnementaux. Pour ce faire, vous le savez, le Mouvement Réformateur s’est engagé dans un combat pour avoir une énergie qui réponde à ces trois critères. Aujourd’hui, l’énergie nucléaire apparaît comme celle qui est le plus à même de répondre à ces trois enjeux. Je ne suis pas quelqu’un de fermé. Je suis prêt à entendre toutes les propositions des uns et des autres. Mais il serait inacceptable aux yeux du Mouvement Réformateur que notre Pays s’engage durablement dans la dépendance aux énergies fossiles comme le gaz, dans la dépendance auprès de certains pays dont la fiabilité n’est certainement pas absolue à l’image de la Russie. On peut s’interroger sur la capacité à maintenir des prix raisonnables mais aussi sur l’atteinte que porte cette énergie aux enjeux climatiques et environnementaux. C’est la raison pour laquelle cet enjeu est un enjeu important pour la Belgique mais aussi un enjeu fondamental pour l’Union Européenne. L’union Européenne qui s’est fondée au départ sur la question énergétique, rappelez-vous de la Communauté Économique du Charbon et l’Acier (la CECA). Aujourd’hui, l’UE va certainement jouer une partie de sa survie sur l’enjeu énergétique et sur une éventuelle dépendance à des pays qui seraient inamicaux, mais également dans sa capacité à pouvoir répondre à ces défis pour son avenir et pour son industrie. L’industrie qui doit être au coeur de notre politique. Il est fondamental de réindustrialiser l’Europe et la Belgique. Cette idée selon laquelle nous pourrions vivre avec une économie de services est une idée révolue. Nous devons retrouver de l’autonomie sur la production, nous devons retrouver également des gisements d’emploi et pour cela nous devons profiter de notre intelligence en matière de recherche, de progrès scientifique, autant d’éléments qui caractérisent très bien notre économie.

C’est la raison pour laquelle si nous souhaitons réindustrialiser notre Pays et l’Europe, il faudra également miser sur une nouvelle fiscalité : une fiscalité qui ne se contente pas de faire du shift, mais aussi et surtout de la baisse d’impôts. Nous souhaitons la baisse d’impôts pour relancer l’activité mais aussi une transformation de la fiscalité en travaillant sur des idées novatrices comme par exemple la TVA sociale, telle qu’elle est appliquée aujourd’hui en Allemagne et au Danemark, les deux pays champions de l’exportation en Europe.

Ces enjeux sont aussi pour atteindre un objectif : l’objectif du gouvernement fédéral d’atteindre les 80% de taux d’emploi à l’horizon 2030. Je dois vous avouer mon impatience, parfois mes doutes, à l’attention de certains ministres qui sont normalement censés atteindre cet objectif. J’attends toujours des propositions des autres formations politiques pour atteindre les 80% de taux d’emploi. Le Mouvement Réformateur s’est engagé sur des propositions concrètes en matière de fiscalité, d’obligation d’obtenir un emploi et d’accepter un emploi ou une formation après 2 ans de chômage. Je n’ai entendu en réponse que des critiques d’autres formations politiques, mais aucune alternative. Pourtant, l’objectif est là.

Cela signifie que dans les prochains mois, au niveau du gouvernement fédéral, nous devrons aller plus loin dans les réformes du marché de l’emploi pour favoriser le travail de nuit, pour avoir des sanctions mieux appropriées à l’égard des demandeurs d’emploi mais aussi un parcours de réintégration pour les personnes qui sont en incapacité/invalidité. A ce titre, il sera important également au niveau de la Région Wallonne, d’élaborer le contrat de gestion le plus efficace et le plus performant possible à l’égard du FOREM.

Aujourd’hui, la Wallonie dépense plus d’un milliard d’euros au sein du FOREM, un demi-milliard d’euros dans des formations professionnelles et pourtant, on compte toujours 220 000 demandeurs d’emploi dont plus de la moitié d’entre eux le sont depuis plus de deux ans.

Nous le voyons, il faut renforcer l’efficacité des politiques publiques en la matière. Il n’est plus possible de continuer avec un tel résultat ! Nous voyons aussi que des dizaines d’ASBL, qui sont censées guider les demandeurs d’emploi dans la mise à l’emploi, ont un succès qui n’y est pas pour le moment. Les comptes n’y sont pas, il est fondamental de pouvoir remettre de l’efficacité dans ce système.

Pour ce faire, l’enseignement aura un rôle fondamental à jouer. Après la réforme du décret paysage réalisée par notre collègue et amie Valérie Glatigny, il faudra s’attaquer à l’enseignement obligatoire. Plusieurs réformes sont en cours, dont la réforme des rythmes scolaires. Mais il faudra aller plus loin. Il faudra faire en sorte qu’il n’y ait plus d’écoles à deux vitesses dans notre Communauté. Il faudra faire en sorte que tous les enfants, quelle que soit leur origine sociale et leurs conditions économiques puissent trouver une école de la réussite. Non pas une école où l’on excuse l’échec, où l’on normalise l’échec, mais une école où l’on pousse vers la réussite et l’excellence. Aujourd’hui, près de 50% des étudiants en première année sont en échec. Il n’est plus possible ni acceptable de pouvoir continuer avec un système qui génère plus d’échec que de réussite. Pour ce faire, il faudra reprendre l’enseignement dès le départ et se fixer un objectif très clair et très simple : tous les enfants doivent savoir lire, écrire et compter à partir de la 3ème année primaire.

Il n’est pas possible de continuer un apprentissage sans connaître ces enseignements de base dès le plus jeune âge.

Alors, toutes ces réformes ne doivent pas faire oublier la nécessité d’avoir un budget et des comptes publics qui sont le plus proche possible de l’équilibre, qui se rapprochent de l’équilibre avec le temps. La dette que nous connaissons aujourd’hui n’est pas acceptable, en particulier du côté francophone. Ces réformes devront se faire pour augmenter le taux d’emploi, augmenter l’efficacité des politiques publiques mais aussi avoir des politiques sociales qui soient plus justes et plus efficaces.

A ce titre, la réforme des pensions sera essentielle. Il n’est pas possible pour le Mouvement Réformateur de continuer à accepter qu’une personne qui a passé toute sa carrière comme demandeur d’emploi ait une pension minimale identique à un travailleur. C’est pourquoi le Mouvement Réformateur demandera l’instauration d’une pension minimale différenciée entre les personnes qui ont travaillé et les personnes qui n’ont pas travaillé. Il est fondamental que chaque personne qui a travaillé un certain nombre de temps dans sa vie puisse avoir une pension nettement supérieure à quelqu’un qui n’a pas travaillé. Raison pour laquelle il faudra distinguer les deux niveaux de pensions et réduire ce que l’on appelle des « périodes assimilées », c’est-à-dire des périodes de chômage qui sont considérées comme si les personnes avaient travaillé.

Vous le voyez, 2022 sera une année de grands chantiers, une année de réformes. Pourquoi ? Car notre société n’est pas en crise : notre société connaît des mutations. Je ne veux pas vous engager dans un schéma qui vise des responsables, dans un schéma qui amènerait à viser des coupables. Je veux au contraire que nous puissions tirer un diagnostic, un diagnostic concret, froid de la situation pour apporter les meilleurs remèdes.

Pour ce faire, il sera essentiel de ne pas pratiquer la langue de bois, de ne pas tomber dans les petits jeux politiques. J’entends certains qui essayent de s’interroger sur le nombre de réalisations, qui essayent de caricaturer des propos, qui essayent de créer des coins, des petits jeux, là où il ne doit pas y en avoir. La volonté du Mouvement Réformateur elle, est très simple : c’est de tracer un projet de société qui est clair et qui défend les classes moyennes et les classes populaires. Car tous les points que j’ai développé aujourd’hui visent à défendre cette catégorie de la population. Ces personnes qui sont issues de la classe moyenne, de la classe populaire, qui chaque jour œuvrent à faire ce qu’est notre Pays aujourd’hui, qui chaque jour travaillent pour eux, pour leur famille, pour leur Région, et qui malheureusement sont trop souvent victimes d’injustices, qui malheureusement, ne sont pas assez récompensées.

Alors pour conclure, je veux simplement m’adresser à elles. Et leur dire qu’en 2022, plus que jamais, nous les soutiendrons, nous les protègerons et nous les remercierons chaque jour.

Pour le fait de pouvoir se mettre en marche et de pouvoir œuvrer à ce qu’est ensemble la Belgique.

Un dernier mot pour vous souhaiter à toutes et à tous une merveilleuse année 2022. De surtout, ne pas céder à la fatalité, ne pas sombrer dans la morosité, mais regarder l’avenir avec enthousiasme. Un enthousiasme qui n’est pas béat, pas simplement une volonté, mais un enthousiasme basé sur notre travail, sur notre capacité à faire en sorte que demain, j’en suis certain, sera meilleur qu’aujourd’hui. Plus que jamais, soyez fiers d’être libéraux.