Dimanche 04 février – Marche-en-Famenne
Mesdames et Messieurs, je ne vais pas être trop long puisque on a voulu un congrès extrêmement dynamique. Et puis, Victor a toutes les réponses donc bientôt vous pourrez élire Victor à ma place, il vous répondra parfaitement !
Plus sérieusement, je voulais simplement revenir sur un élément qui a été évoqué par Willy Borsus : le choix de Marche-en-Famenne. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de formations politiques qui choisissent la province du Luxembourg pour lancer leur campagne électorale.
Souvent, on choisit Namur ou Bruxelles au nom de la centralité, puisque ce sont des capitales. Si nous avons choisi la province de Luxembourg c’est pour une raison très simple. Ce choix s’est fait avant le mouvement des agriculteurs, c’est parce que le Mouvement Formateur est un parti qui a les 2 pieds sur terre. C’est un parti pour lequel la ruralité est extrêmement importante. Au Mouvement Réformateur, l’agriculture a toujours été au centre de nos préoccupations et pas uniquement quand quelques tracteurs sont en rue.
Alors le choix de Marche-en-Famenne, ça n’a pas été un choix distrait. C’est le signal de dire que dans notre pays nous devons donner un rôle central à nos villes mais que tous nos concitoyens ont droit aux services publics. Qu’il n’est pas question d’avoir des déserts médicaux, qu’il n’est pas question d’avoir des ruptures en matière de téléphonie ou de services en tout genre. C’est simplement de rappeler que chaque citoyenne et chaque citoyen qui paie le même impôt, qu’il habite à Arlon, Marche, Bruxelles, Hasselt, Mons, Jurbise ou n’importe où, que ce citoyen puisse avoir accès aux mêmes services.
Lancer la campagne à Marche c’est montrer notre attachement à la ruralité, aux agriculteurs et à tous nos citoyens !
Dans notre programme, quand vous en prendrez connaissance, il y a un ce préambule d’une page. Ce préambule explique à quel point demain c’est aujourd’hui. Vous direz : « Demain c’est aujourd’hui, on pourrait croire à un slogan publicitaire », mais c’est simplement la réalité de notre époque.
Les changements ont toujours existé dans l’histoire. Mais des changements aussi rapides, des défis aussi important, c’est quasiment inédit. Nous avons bien évidemment en premier lieu le défi climatique.
C’est en investissant aujourd’hui dans les énergies renouvelables, dans le nucléaire, dans la captation de CO2, dans l’hydrogène, dans la capacité que nous aurons à déployer de nouveaux processus industriels que nous sauverons le climat demain. Ce n’est pas en culpabilisant les gens, en disant vos enfants que demain ils vivront moins bien que vous. Ce n’est pas en poursuivant les agriculteurs comme s’ils étaient des pollueurs, où chacune et chacun de nos concitoyens dès qu’ils utilisent leur voiture ou l’avion. C’est en faisant confiance dans le progrès, dans l’avenir, la technologie. Les 3 jeunes qui sont montés à mes côtés, il y en a des milliers comme eux qui sont prêts à faire œuvre utile pour notre société.
C’est vrai en matière de climat mais c’est vrai aussi en matière de sécurité. C’est en investissant aujourd’hui dans une justice plus efficace, en renforçant les effectifs policiers, en durcissant les sanctions et surtout en faisant en sorte que toute personne qui commet un méfait passe rapidement devant un magistrat que nous garantirons le vivre ensemble demain.
Ce n’est pas, comme l’ont fait trop souvent les politiques de gauche, en laissant pourrir la situation que l’on obtiendra un résultat. Nous ne devrions pas, en tant que politique, attendre la catastrophe pour déployer des masters plans, pour déployer des éléments d’urgence. Nous devrions, par notre caractère précautionneux, par notre capacité à prévoir, faire en sorte que la société ne se retrouve pas au bord du gouffre avant d’agri.
C’est vrai en matière de sécurité, c’est surtout vrai en matière de travail et de fiscalité.
Aujourd’hui, notre pays et on l’a démontré est le plus taxé du monde. Nous avons également un des taux d’emplois le plus faible. Qu’attendons-nous ? On attend la faillite ? On continue comme d’autres à dépenser l’argent qu’on n’a pas ? On continue à se dire qu’on a toujours fait comme ça ? On attend de prendre le mur ? Ou on a le courage de rediriger les choses, de s’attaquer aux vrais problèmes, de dire aux femmes et aux hommes qui aujourd’hui ne travaillent pas que nous ne sommes pas leurs ennemis. Nous sommes, au contraire, les seuls à leur tendre la main. Nous sommes les seuls à considérer qu’il faut les accompagner dans des formations efficaces, qu’il ne faut pas les laisser durablement dans le chômage qui détruit leur santé, qui mine leur moral, qui appauvrit les quartiers et qui fait que nous avons des dépenses sociales plus élevées que les autres, que nous ne voyons pas dans chaque individu un électeur qu’il faut brosser dans le sens du poil.
Nous, les libéraux, nous voyons dans chaque individu une opportunité. Nous voyons dans chaque individu une richesse, une chance pour notre société. Mais pour ça, il faut que tous ensemble, on se mette en marche !
Si c’est vrai en matière de sécurité, d’emploi de fiscalité, de climat c’est surtout vrai dans ce que Pierre-Yves Jeholet a évoqué comme première priorité : l’enseignement. L’enseignement, c’est pas une matière où vous pouvez claquer des doigts et attendre que le lendemain matin nos enfants aillent mieux.
L’enseignement, c’est une priorité de long terme pour les 20 à 30 prochaines années. Je sais qu’en politique on nous dit souvent qu’il ne faut pas parler à trop long terme parce que les gens veulent des résultats aujourd’hui. Je vous le dis, nous aurons des résultats aujourd’hui mais nous travaillerons aussi pour demain. Je ne veux pas vous raconter n’importe quoi. C’est la raison pour laquelle notre programme électoral n’est pas un programme sur une législature mais bien sur deux législatures. Il y a des mesures immédiates comme la limitation des allocations de chômage dans le temps qui entreront en vigueur. Il y en a d’autres qui prendront plus de temps comme l’amélioration de notre qualité d’enseignement mais cette amélioration ne pourra se faire qu’avec un changement de mentalité majeur qui est le changement applicable à toutes nos politiques. C’est un changement de mentalité, c’est un changement d’état d’esprit, c’est le changement qui consiste à dire que le sens du travail doit être au cœur de notre société. Que le respect doit redevenir la norme. Que la sanction n’est pas notre plaisir mais est parfois nécessaire. Comme l’ont dit les agriculteurs en début de congrès, c’est une société qui arrête de marcher sur la tête.
Avec le Mouvement Réformateur, nous remettrons les choses dans l’ordre !
Vous avez peut-être lu dans la presse de ce week-end un ami à nous, Thierry B, secrétaire général de la FGTB. Il aurait pu venir, on lui aurait aussi permis de prendre la parole même si je ne suis pas certain que les applaudissements auraient été les mêmes. Mais il y a de la place pour tout le monde au parti libéral. Et d’ailleurs je le dis sans boutade puisque dans nos processus d’élaboration du programme nous avons aussi invité des syndicats parce que nous devons écouter tout le monde, parce que notre richesse vient du fait que notre formation politique n’a pas de dogme, n’est pas fermé, est la maison de tous. De toutes celles et tous ceux qui s’inscrivent dans un projet démocratique. Mais par contre, Thierry fait parfois des erreurs. Il nous conseille une coalition PS- Ecolo – PTB.
Vous savez qu’en Belgique on donne souvent un nom aux coalitions. Il y a eu la Suédoise, il y a eu la Vivaldi. Moi je vous dis une chose, je ne veux pas de la coalition du chômage. Je ne veux pas de la coalition de l’échec. Je ne veux pas de la coalition du pire.
Cette coalition ce serait celle de formations politiques qui depuis trop longtemps sont devenus les rentiers de la précarité, sont de les actionnaires de la difficulté sociale. Aujourd’hui à cela je ne veux pas leur opposer toutes les critiques. Je veux plutôt leur opposer notre optimisme, notre capacité à changer la société toujours avec l’équilibre. Parce que, vous le savez, en fédération Wallonie -Bruxelles quand on est pas d’accord avec le mégapole de gauche, automatiquement on est discrédité. Mais si vous regardez, nos propositions sont toujours de bon sens, dans la mesure, l’équilibre. Oui, nous voulons sauver le climat. Mais nous ne voulons pas faire en sorte que l’Europe perde l’autonomie stratégique dont a parlé Sophie Wilmès. Nous ne voulons pas que nos agriculteurs meurent, nous contraignant à importer de l’alimentation depuis l’étranger. Nous ne voulons pas que nos industries disparaissent au risque de créer plus de précarité, plus de dépendance étrangère. Rendez-vous compte, aujourd’hui, il n’y a pas un microprocesseur qui ne vienne pas d’Asie. Tous les appareils que nous utilisons au quotidien sont totalement dépendants de l’étranger. C’est effrayant quand on y pense.
Nous devons retrouver la main. Pour retrouver la main, on doit prendre des décisions intelligentes. On ne doit pas contraindre, on doit inciter. On ne doit pas détruire et reculer. On doit, au contraire, avancer et innover. On doit le faire en matière de climat mais on doit le faire aussi en matière de sécurité. Oui, en matière de sécurité nous voulons plus de fermeté. Mais nous voulons aussi une justice où les droits des concitoyens sont respectés. Et le premier droit, c’est celui d’avoir une justice rapide, de ne pas attendre des années avant d’avoir une décision. C’est aussi une justice qui sanctionne car nous savons que parfois il faut de la sanction. C’est aussi une justice qui est capable de proposer des alternatives à celles et ceux qui, par exemple, souffrent d’une maladie mentale, d’addiction. Toujours, que ce soit en matière de justice, de climat, nous serons dans l’équilibre. Nous le serons tout autant en matière de travail. Bien sûr, nous limiterons les allocations de chômage mais jamais nous ne laisserons sur le bord de la route un individu. Les CPAS deviendront également, pour les personnes exclues du chômage, grâce à un transfert de moyens, un lieu d’activation, un lieu où on proposera de la formation, où en accompagnera les gens à se réinsérer, à retrouver le goût de l’effort, à retrouver ce qui fait tant défaut dans tant de régions de Wallonie et de Bruxelles : l’espérance.
Ce mot magnifique qui fait que nous avons envie de nous lever le matin, cette envie que nos enfants vivent mieux que nous. Cette envie d’un enseignement d’excellence. Alors, oui on va remettre des points. Oui, il y aura des punition. Oui, il y aura des devoirs. Mais on ne fait pas ça pour la sanction, on fait ça pour apprendre le goût de l’effort. On fait ça pour évaluer le niveau réel d’un enfant, pour qu’il ne s’enfonce pas dans l’échec. Réalisez-vous qu’aujourd’hui, un enfant sur 2 de moins de 15 ans a déjà doublé une fois en fédération malienne Bruxelles ?
Ces politiques qui détruisent les individus sont aussi des politiques qui gaspillent des moyens publics. 400000000 d’euros, c’est le coût du redoublement en fédération Wallonie-Bruxelles. Pourquoi ? Parce que certains ne veulent pas voir qu’en troisième année primaire, chaque enfant devrait savoir lire, écrire et compter et que celui qui n’y arrive pas doit pouvoir être accompagné individuellement.
Aujourd’hui plus que jamais, le Mouvement Réformateur veut revenir aux apprentissages de base.
Aujourd’hui plus que jamais, nous prenons un engagement pour l’avenir. Nous prenons un engagement pour nos enfants.
Pour ces élections, on va avoir besoin de vous tous, ceux qui sont venus aujourd’hui, ceux qui n’ont pas eu l’occasion de venir, vos amis, votre famille, tous vos proches.
Je voudrais vous dire une chose : on sait que ce sera pas simple. On sera seuls. Les autres formations politiques ont décidé que nous étions les ennemis. Si il y a un problème sur cette planète c’est à cause nous. Je pense qu’ils nous tiennent peut-être aussi responsables des croisades tant cela devient ridicule. Mais vous n’êtes pas seuls, nous ne marchons pas seuls. Nos concitoyens attendent notre projet. Ils attendent le changement. Ils attendent de l’énergie propre. Ils veulent être mieux récompensés quand ils travaillent que quand ils ne travaillent pas. Ils veulent une bonne école pour leurs enfants. Ils veulent des soins de santé efficaces. Ils ne veulent pas qu’on leur promette d’échecs. Nos concitoyens sont malins. Ils savent qu’il n’y a plus d’argent à distribuer mais qu’il y a énormément de gaspillage. Nous devrons avoir plus de prévention en santé, une meilleure attribution des moyens en termes de politiques publiques, une évaluation de celles-ci comme l’a indiqué Adrien Dolimont.
N’ayez pas peur ! Ça sera peut-être parfois un peu impressionnant sur les plateaux de télé. Ils vont certainement vouloir nous impressionner. Ils vont nous mettre la pression.
Ça ne sera pas simple mais dès que vous doutez, faites-moi un plaisir : allez voir les gens parce que les gens ils ne craignent pas le changement, ils l’attendent. Aujourd’hui, il y a une vraie aspiration au projet libéral. Parce que notre projet en plus d’être juste, en plus d’être beau, en plus d’être porteur d’espoir, il est aujourd’hui indispensable. Alors aujourd’hui, plus que jamais soyez fiers d’être des libéraux et n’oubliez pas avec le MR l’avenir s’éclaire !