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A l’initiative du Ministre Président Pierre-Yves Jeholet et de la Ministre en charge des Maisons de Justice Valérie Glatigny, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté une note qui vise à réorganiser ses services de lutte contre les extrémismes et le radicalisme violent. Objectif : tirer les enseignements du passé pour gagner en efficacité. La réforme devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2023.

Le Ministre-Président, Pierre-Yves Jeholet: « En 2016, notre pays était frappé en plein cœur par des attentats terroristes sans précédent qui avaient amené la Fédération Wallonie-Bruxelles à développer des outils pour lutter contre toutes les formes de radicalisme. Six ans plus tard, il nous semblait important d’en faire l’évaluation et de mener les réformes nécessaires afin, d’une part, de développer, de manière plus efficiente, l’aide à apporter aux personnes et aux services et, d’autre part, de contribuer à la sécurité des citoyens, dans la limite de nos compétences.» 

La Ministre en charge des Maisons de Justice, Valérie Glatigny: « Si la menace terroriste est moins prégnante aujourd’hui, nous ne devons pas baisser notre garde face à l’émergence de nouveaux phénomènes de radicalisation. Je pense notamment à la montée en puissance de certaines mouvances au sein de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite ainsi qu’au complotisme qui fait des ravages sur les réseaux sociaux. L’objectif de la réforme que nous portons est à la fois de tirer les enseignements des expériences passées tout en gagnant en efficacité ». 

1. L’architecture « anti-radicalisme » actuelle en Fédération Wallonie-Bruxelles :

La Fédération Wallonie-Bruxelles dispose actuellement d’une ligne téléphonique dédiée aux phénomènes de radicalisation, des référents « radicalismes » ainsi que plusieurs comités spécifiques.

Deux instances gèrent en outre la prise en charge des personnes et des services confrontés à des phénomènes de radicalisation violente ont été mis sur pied :

  • Le Centre d’Aide et de Prise en charge de toute personne concernée par les Radicalismes et Extrémismes Violents (CAPREV – qui relève de l’Administration Générale des Maisons de Justice).
  • Il offre un accompagnement personnel et individualisé à la demande de la personne en voie de radicalisation violente elle-même ou de son entourage, d’intervenants de première ligne ou suite à une décision judiciaire ;
  • Il gère aussi la ligne téléphonique d’aide et de soutien (0800/111.72).

Le nombre de dossiers ouverts par le CAPREV est resté relativement stable depuis 2019 (84 en 2017 ; 60 en 2018 ; 31 en 2019 ; 24 en 2020 et 31 en 2021).

  • Le Centre de Ressources et d’Appui (CREA), quant à lui :
  • reçoit les demandes de soutien et les besoins exprimés par les services de la Fédération Wallonie-Bruxelles ;
  • formule des propositions normatives ;
  • crée des outils pédagogiques et des formations ;
  • développe une capacité de recherche et d’expertise en rassemblant des documentations, recherches, analyses sur le phénomène du radicalisme violent ;
  • établit une veille par rapport aux pratiques en cours dans les autres pays.

En 2019, le Centre d’Etudes Sociologiques de l’Université Saint-Louis à Bruxelles a remis un rapport d’évaluation à la demande du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le CAPREV a également réalisé un bilan et une analyse méthodologique de sa pratique entre 2017 et 2021. Ces rapports ont mis en exergue la nécessité de repositionner les publics des deux instances

2. Une nouvelle organisation pour gagner en efficacité :

La réforme prévoit à la fois :

  • De faire remonter au niveau du secrétariat général du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles tous les aspects transversaux (ex : appui aux professionnels et recherche et développement) afin qu’une aide soit apportée à tous les agents de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui en feraient la demande (ex : enseignant ou moniteur sportif confronté à un cas de radicalisation) ;
  • D’accentuer le caractère spécialisé du CAPREV, en axant son action principalement sur l’accompagnement individualisé des majeurs et des mineurs, notamment s’ils font l’objet d’un suivi judiciaire (ex : intervention en prison auprès des détenus radicalisés) ;
  • De fusionner deux instances actives dans la promotion de la citoyenneté et de l’interculturalité avec le Centre de Ressources et d’Appui au sein d’un nouveau service unique : la Cellule « Mémoire – Extrémismes – Radicalismes ».
  • Un Haut-Conseil anti-radicalisme : cet organe, fruit de la fusion des comités stratégiques et de concertation et du groupe d’experts existant en matière de lutte contre le radicalisme, sera placé sous la responsabilité du Ministre-Président. Le/la Ministre en charge des Maisons de Justice et de l’Aide à la jeunesse sera également membre de cette instance.

Il se réunira :

  • suite à un événement lié aux radicalismes ou aux extrémismes violents ayant lieu en Fédération Wallonie-Bruxelles ou qui y est lié (un attentat, par exemple) pour faire le point sur la situation de crise, centraliser l’ensemble des informations disponibles au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour toute suite utile, identifier les besoins, s’assurer que les services compétents sont prêts à intervenir notamment auprès des victimes et réaliser toute autre action utile dans la situation de crise ;

à la demande soit du Ministre-Président, du (des) Ministre(s) ayant l’Aide à la jeunesse et les Maisons de justice dans ses (leurs) attributions, du Secrétaire général et des Administrateurs généraux du Ministère ou du référent radicalismes du Ministère et à tout le moins une fois par an pour s’assurer de la capacité d’intervention des services compétents et aussi favoriser un échange d’informations entre ses membres. A cet effet, il entretiendra des contacts constants avec l’Organe de Coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) ainsi qu’avec les services des autres entités fédérées