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Communiqués

International : la menace d’une guerre civile au Burundi

Par 16/06/2015avril 9th, 2018Pas de commentaire

Le Président Nkurunziza s’est disqualifié et a perdu tout crédit selon Louis Michel. “ La menace d’une guerre civile au Burundi appelle à une action urgente et ferme de l’Union européenne et de la communauté internationale ” a déclaré Louis Michel dans un communiqué de presse. Voici ses propos:
Nous ne devons pas continuer à fermer les yeux face aux troubles, au chaos et aux massacres:

Depuis l’annonce de la candidature du Président Pierre Nkurunziza pour un nouveau mandat, le Burundi vit sous la menace d’une guerre civile. Les affrontements entre opposants et forces de l’ordre ont déjà fait plusieurs dizaines de morts.. Les radios et télévisions indépendantes ont été détruites par la police pour réduire au silence l’opposition politique. Des journalistes sont entrés dans la clandestinité, d’autres ont fui le pays et des leaders de l’opposition sont en exil. La lumière n’a toujours pas été faite sur l’assassinat de Zedi Feruzi, leader du parti d’opposition abattu le 23 mai 2015. 

Le refus du Président du Burundi, Pierre Nkurunziza, d’entendre les aspirations de son peuple a conduit à un régime autoritaire et autocratique. La violence et l’intimidation sont le lot quotidien d’une population qui ne voit aucune amélioration dans leur vie quotidienne et qui souffre sous le joug d’un système inacceptable. Pour légitimer la répression, le pouvoir a déclaré que les manifestations sont désormais assimilées à une insurrection contre l’ordre légal et cette situation commence à réveiller la fibre ethnique.

Il y a 21 ans, au Rwanda, nous avons assisté à des conséquences dramatiques et inhumaines de la distribution d’armes au sein de  la population. Nous ne pouvons pas reproduire deux fois la même erreur : Il est urgent de mettre un terme à l’armement de la  milice “Imbonerakure” pour apaiser le climat de peur qui règne sur tout le pays. 

L’Union européenne doit agir sans délai pour prendre des mesures fortes afin de contenir la propagation des actes de violence. Il faut signifier fermement au Président Nkurunziza  que le gouvernement qui serait issu d’élections organisées dans l’illégalité et contrairement aux Accords d’Arusha, ne sera pas reconnu par nos institutions. 

Il faut exiger l’arrêt immédiat de la répression aveugle contre les opposants, l’ouverture sans délai de l’espace médiatique, le retour au pays des leaders d’opposition en exil, la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et la cessation immédiate du harcèlement contre la société civile. Il faut menacer de fermer les comptes bancaires à l’étranger des personnalités responsables de la répression contre les manifestants et menacer de façon explicite de poursuites judiciaires internationales.

Dès aujourd’hui, le Président Nkurunziza s’est disqualifié et a perdu tout crédit . Il faut le lui faire savoir sans équivoque et empêcher ce drame humain qui risque de contaminer toute la région des grand Lacs.