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Le PS, dans la majorité, n’est pas tendre non plus

 

La ministre de la mobilité bruxelloise, Elke Van den Brandt, a présenté mardi dernier le budget mobilité pour 2024. Les arguments avancés ne convainquent pas l’opposition libérale qui dénonce une gestion calamiteuse, chiffres à l’appui. Interview croisée des députés Anne-Charlotte d’Ursel, présidente de la commission mobilité, et David Weytsman, vice-président de la commission mobilité. 

Le budget Mobilité vient d’être présenté. Quel regard portez-vous sur la mobilité à Bruxelles ?

DW : « En 2019, à l’arrivée de la Ministre, les recettes de la STB couvraient 45% des dépenses quotidiennes. Aujourd’hui, avec la politique menée, ces recettes couvrent 25%. C’est une différence abyssale ».

ACD : « Ces dernières années tout a été mis en œuvre, de manière idéologique, pour supprimer les voitures à Bruxelles. La coordination des chantiers est catastrophique, ce qui crée des embouteillages sans nom à tout moment de la journée et parfois de la nuit. On a supprimé de nombreuses places de parking en voirie sans aucune compensation hors voirie. Conclusion : Il y a 30% de voitures qui tournent  désespérément dans le centre pour trouver une place. Par ailleurs, Bruxelles est de moins en moins accessible. Les réaménagements envisagés à chacune des entrées de ville ne réconcilient pas les fonctions logement/habitat avec la fonction bureaux/entreprises, les fonctions récréatives et à la clef les emplois qu’il y a derrière ».

Et sur Good Move, quel est votre regard ?

DW : « Le plan Good Move est un échec dans de nombreux quartiers. Good Move a été imposé sans concertation. Les problèmes sont nombreux. Problème d’accessibilité, de livraisons, de stationnement… Je vous donne un exemple frappant. Pour la ville de Bruxelles, BECI estime qu’à Bruxelles Ville, les restaurants et les magasins de meubles sont les plus touchés par le plan. Pour BECI, d’ici 3 à 5 ans, 80% des commerces vont s’adapter, mais 20% vont être délocalisé en dehors de Bruxelles ou arrêter leurs activités, parce qu’elles ne trouvent pas leur place en ville avec ce plan. C’est dramatique. Et vous savez la réponse du Collège de la ville de Bruxelles face à ces critiques ? Il décide de dépenser 176.000 euros pour se payer une campagne de publicité qui va dire qu’avec Good Move tout va bien. C’est choquant ».

ACD : « Entre 2021 et 2024 les  budgets alloués à ce plan ont baissé de moitié. En 2024, c’est -20%. C’est un aveu d’échec du gouvernement. Même le PS attaque ce plan frontalement sans aucune solidarité avec sa ministre. Et les communes socialistes n’en veulent pas non plus ».

Vous dénoncez aussi la classe moyenne qui est matraquée et les citoyens qui ne sont pas pris en compte.

ACD : « La participation citoyenne, c’est un des très gros points noirs de cette législature. Le gouvernement n’a écouté ni les commerçants, ni les riverains sur des projets aussi importants que Good Move et ses fameuses mailles, le réaménagement du boulevard de Waterloo, l’avenue de la Toison d’or. Il a décidé de passer en force. Avant de parfois devoir faire marche arrière tellement les réactions étaient vives ».