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Sur proposition du Ministre de l’Economie, Willy BORSUS, le Gouvernement wallon a décidé d’octroyer une prime pour soutenir les entreprises wallonnes qui proposent un financement des milieux d’accueil de la petite enfance.

C’est un constat, il y a un manque de places en milieu d’accueil en Wallonie. Et ce malgré les efforts déployés notamment sous cette législature (création de 3.568 places à l’initiative de la Ministre De Bue via le Plan de Relance de la Wallonie).

Selon les dernières statistiques de l’IWEPS, en 2021, le taux de couverture de l’accueil préscolaire atteignait 37%, soit 37 places d’accueil pour 100 enfants. Moins d’un enfant sur deux bénéficiait d’une place dans un milieu d’accueil.

De son côté, l’ONE souligne dans son rapport d’activités de 2022, que, à part pour l’accueil collectif subventionné qui a augmenté de 339 places, la diminution de places s’observe tant dans le secteur des milieux d’accueil de type individuel subventionné (-5.7%) que dans le secteur des milieux d’accueil non subventionnés collectifs (-3%) ou individuels (-9.3%).

Or, l’accueil de la petite enfance est un enjeu majeur de notre société actuelle. Non seulement il contribue à faciliter la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle des parents, mais il participe aussi au développement et à l’épanouissement de l’enfant.

Le problème du manque de places d’accueil en Wallonie entraîne des conséquences préjudiciables pour les entreprises sur le plan socio-économique. Faute de place disponible, de nombreux jeunes parents, en particulier les femmes, sont contraints de démissionner, de prendre un congé parental pour s’occuper des enfants ou bien, dans le cas des demandeurs d’emploi, de devoir choisir entre mettre l’enfant en crèche, trouver du travail ou suivre une formation. La remise au travail des parents est donc régulièrement retardée après un congé parental. Sans compter que certains candidats intéressés par un emploi doivent finalement se désister faute de place disponible en milieu d’accueil. En effet, une étude de l’université de Gand explique que la difficile prise en charge des enfants est la raison citée par 9 % des inactifs pour justifier leur absence sur le marché de l’emploi.

Pour le Ministre Willy BORSUS : « Les entreprises ont clairement un rôle à jouer dans la politique de l’accueil de la petite enfance. Les bénéfices sont d’ailleurs nombreux pour ces dernières : une reprise du travail plus rapide du personnel après une naissance, une fidélisation du personnel en place et une augmentation de l’attractivité de l’entreprise en offrant aux travailleurs un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. C’est pourquoi nous voulons être aux côtés des entreprises et les aider dans cet aspect tellement important pour le bien-être des travailleurs et donc, pour le développement et les résultats de l’entreprise. Les problèmes de garde d’enfant ne peuvent pas être un frein à l’emploi ».

C’est dans ce cadre que le Gouvernement de Wallonie lance un projet-pilote avec l’ONE afin de soutenir, au travers d’un incitant financier régional, les entreprises qui participent au financement des milieux d’accueil.

Afin de permettre aux entreprises d’accroitre leur attractivité sur le marché du travail, de répondre aux besoins des jeunes travailleurs et de soutenir les milieux d’accueil en Wallonie, le Gouvernement octroie un incitant financier, sous la forme d’une prime de 4.000 € par place d’accueil aux micros, petites et moyennes entreprises wallonnes, participant, à hauteur de minimum 8.000 €, au financement de places dans un milieu d’accueil.

Au niveau fiscal, l’apport de l’entreprise est déductible.

Le budget total dédié à cette expérience étant de 640.000 € pour l’année 2024, un maximum de 160 primes pourront être octroyées, correspondant à 160 places pour accueillir un enfant.

En contrepartie de cette participation financière, le milieu d’accueil garantit à l’entreprise une priorité à l’inscription pour un enfant d’un membre de son personnel pour une durée de 2 ans et 9 mois.

Les milieux d’accueil seront, bien évidemment, volontaires dans le cadre de cette expérience pilote puisqu’ils seront amenés à mentionner, au préalable, dans leur contrat d’accueil ce critère de priorité.

Les micro-entreprises pourront bénéficier de maximum 2 primes, les petites entreprises de maximum 6 primes et les moyennes entreprises de maximum 15 primes, correspondant à un nombre équivalent de priorités à l’inscription au sein d’un ou plusieurs milieux d’accueil. L’entreprise est libre de déterminer, au sein de son personnel et selon ses règles d’organisation internes, qui peut bénéficier de cette priorité ou non.

Cette expérience-pilote vise les milieux d’accueil qui accusent le plus de fermetures ou de pertes de places, à savoir ceux autorisés par l’ONE non subventionnés ou bénéficiant du seul subside de base.

Les demandes de primes pourront être introduites dès le mois d’avril jusque fin octobre sur le site du Service Public de Wallonie (https://spw.wallonie.be). Une convention de partenariat entre le milieu d’accueil et l’entreprise est nécessaire pour introduire cette demande.