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A l’occasion de la journée mondiale de l’enfance, nous souhaitons rappeler notre engagement pour donner à chaque enfant la chance de devenir les adultes dont le monde a besoin. Or, malheureusement en 2020, tous les enfants ne partent pas avec les mêmes chances : près d’un enfant sur 4 vit dans des conditions de pauvreté infantile et ce pourcentage monte à 4 enfants sur 10 à Bruxelles ! Mais il est possible d’agir et très tôt dans l’enfance.

C’est le 20 novembre 1989 que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté à l’unanimité la Conception internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE). Cette date nous rappelle chaque année notre responsabilité envers nos enfants, leur vulnérabilité et leur potentiel. 2020 aura été une année difficile pour tous et le Covid-19 a accentué les inégalité affectant en premier lieu les enfants, victimes cachées de la pandémie. Leur légendaire résilience ne doit nous masquer l’enjeu de société que porte la protection de l’enfance : les enfants d’aujourd’hui sont nos citoyens de demain. 

En théorie, l’école devrait être un refuge pour les enfants, un moyen d’émancipation et un endroit de mixité sociale. Notre société libérale doit pouvoir faire en sorte que chaque enfant qui nait dans ce pays peut devenir ce qu’il rêve d’être. Or, une étude récente de l’OCDE montre que la mobilité sociale est en panne : on parle de « sticky floors » ou de sols collants – les enfants issus de milieux pauvres ont une forte probabilité de devenir eux-mêmes des adultes pauvres. Le visage de la pauvreté évolue, de jeunes adultes avec enfants et une part croissante de familles monoparentales.

Le saviez-vous ?

A quatre ans, un enfant issu dune famille pauvre maîtrise deux fois moins de mots en moyenne quun enfant issu de milieu favorisé, ce qui ralentira son apprentissage ultérieur de la lecture.

Mais tout n’est pas morose : au plus linvestissement dans lenfance est précoce, au plus le retour est élevé pour la société. C’est le prix nobel d’économie, James Heckman qui avance cette théorie (2000)

Qu’est ce que la pauvreté ?

Le premier indicateur est le manque de revenus disponibles mais c’est surtout le manque d’opportunités : celles de ne pas pouvoir faire d’activités sportives ou culturelles, le manque de liens sociaux, le choix des études qui sera guidé par la possibilité qu’on les parents ou non de subvenir aux frais, celles d’avoir un soutien extra scolaires et rattraper des retards éventuelles, celles de voyager, de se cultiver, bref, tous ces possibles qui permettent l’émancipation de l’enfant en individu à part entière dans la société.  

Trop souvent encore, des parents doivent choisir entre un frigo rempli et des nouvelles lunettes pour leur enfant, manger de la viande une fois par semaine ou manger deux fois par jour. La pauvreté infantile n’est malheureusement que la conséquence logique de la précarité des parents qui se battent entre dettes et dépenses de première nécessité.

Plusieurs grands leviers daction locale ont été identifiés sur la déprivation des enfants :

  • Accroître les perspectives d’emploi des parents isolés et peu qualifiés
  • Offrir des opportunités de développement à tous les enfants
  • mixité sociale renforcée

ATL – Accueil temps libre

 Le saviez-vous ?

En Belgique, plus de 30% des enfants de 1 à 15 ans vivant dans un ménage à risque de pauvreté ne peuvent pas exercer régulièrement des activités de loisirs en dehors du logement, contre environ 3% des enfants vivant dans un ménage qui n’est pas à risque de pauvreté.

L’accès à l’emploi, un puissant levier pour sortir de la pauvreté

Le risque de pauvreté est particulièrement élevé dans les ménages sans emploi en Belgique. Aujourd’hui, 13,5% de la population belge vivent dans un ménage à faible intensité de travail.
La politique de l’emploi ne consiste pas seulement à créer des emplois. Il s’agit aussi de travailler en amont sur les freins à l’emploi pour essayer de les atténuer et augmenter les chances d’accéder à un emploi.

Ce ne sont ici qu’une partie des leviers qui peuvent être mis en place. L’accès au logement, une école plus inclusive et tenant compte des intelligences multiples, des outils d’apprentissage modernes et accessibles à tous.

L’économiste John Galbraith parlait de « l’art d’ignorer les pauvres » ou le stratagème utilisé au cours du temps pour ne pas ressentir de mauvaise conscience et qui conduit à ne pas agir là où il faudrait

Souvent, on essaye de désigner un coupable et les parents eux-mêmes culpabilisent. Plutôt que la culpabilité, nous proposons des solutions et redonner des perspectives. Pour y arriver, nous croyons à la force de l’emploi et une fiscalité plus juste afin que chacun puisse décemment vivre de son travail. Nous croyons tout autant à la puissance de l’éducation, de l’école, de l’extrascolaire qui permet à l’enfant de nourrir ses rêves et faire grandir son ambition.

C’est pour cela que nous nous battons aujourd’hui sur les deux fronts, durement attaqués par le Covid-19.