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Sous l’impulsion du MR, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a entendu la détresse des jeunes et a adopté à l’unanimité une série de recommandations à l’attention du Gouvernement

Au début de la pandémie, l’attention collective s’est principalement focalisée sur les répercussions sanitaires pour les citoyens (spécifiquement les plus fragiles et les seniors), la saturation des soins intensifs et sur la dimension socio-économique. Mais rapidement, nous avons dû faire face à un triste constat : la dégradation de la santé mentale des jeunes, et la saturation du système d’aide et des services de santé mentale.

Ce sont les 13-25 ans qui, en effet, ont été les plus touchés par les mesures de confinement, alors que l’on sait combien ces années sont déterminantes pour leur construction psychique. Les études sur le sujet se sont multipliées pour mettre en exergue des chiffres affolants : par exemple, 80% des 500 adolescents de 12 à 18 ans, ayant répondu à l’enquête de Fabienne Glowacz (ULiège), présentent une anxiété au-delà de la normale ; un jeune sur deux fait part d’une humeur dépressive, 20% souffrent d’une symptomatologie dépressive et 9% rapportent avoir des pensées suicidaires.

L’ampleur de leur détresse était sous nos yeux. Nous devions nous interroger collectivement sur le bien-être et la santé mentale des jeunes, dans le cadre de la crise sanitaire certes, mais également au-delà. Car bien que la crise sanitaire ait a eu un effet « loupe », ces préoccupations datent en effet d’avant la crise sanitaire. Il va dès lors de soi que nos recommandations vont au-delà de la pandémie et définissent des nouvelles lignes de force en matière de santé mentale et bien-être des jeunes.

C’est pourquoi en mai 2021, sous l’impulsion du député Nicolas Janssen, le Parlement a lancé une Commission conjointe (réunissant les Commissions de l’éducation, de l’enfance et de la santé et de l’enseignement supérieur du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles) au sein de laquelle ont été auditionnés des experts, pédagogues, psychologues, spécialistes de l’enfance et administrations concernées. Les députés ont également fait en sorte d’impliquer les jeunes et leurs parents dans ce processus.

Un processus qui se retrouvait, dès avril 2021, dans les 50 mesures que le MR avait développé dans son Projet « Rebond » pour une jeunesse en quête de liberté retrouvée.

Le résultat de cette Commission conjointe est l’adoption de plus de 100 recommandations, qui seront adressées au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, structurées en trois parties :

  • Identifier et prévenir
  • Accompagner, stabiliser, se rétablir
  • Favoriser le bien-être et permettre aux jeunes de réaliser leur plein potentiel

“Les jeunes ont un immense potentiel de résilience. Comment l’activer ? Par exemple par la mise en place d’espaces de parole, en milieu scolaire ou non, dans l’enseignement obligatoire ou supérieur, avec des acteurs issus de la culture, du secteur associatif, de la santé ou centres PMS. Cette résilience passe en effet par le dialogue, l’expression, le contact avec les pairs. Les adolescents se construisent ensemble. Ne sous-estimons l’importance du contact social et de l’engagement sociétal. Écoutons les jeunes. Incluons-les au cœur de nos processus de décision: dans leurs besoins d’aujourd’hui, se trouvent aussi de nombreuses réponses pour le monde de demain !”, explique le député Nicolas Janssen.

« Dès le début de la pandémie, les jeunes ont été nombreux à tirer la sonnette d’alarme, à demander aux politiques de prendre en compte leur mal-être, leur besoin d’aide. Le travail effectué ici par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles affiche une volonté claire d’impliquer mieux les jeunes dans les décisions qui les concernent. Une initiative qui aboutit à une centaine de recommandations relevant des différentes compétences de la Fédération, mis aussi d’autres niveaux de pouvoir. Une magnifique initiative de mon collègue Nicolas Janssen, qui fit ainsi écho au projet Rebond du Mouvement Réformateur qui, dès avril 2021, avoir pointé une cinquantaine de mesures pour la jeunesse », ajoute la Cheffe de Groupe Diana Nikolic.

10 Mesures phares

Prérequis : implication et engagement des jeunes

Encourager la participation active des jeunes à la conception, la planification et la mise en place des interventions qui les concernent afin de répondre aux sentiments de perte de sens et de déconnexion, notamment en développant des outils d’intelligence collective qui les intègrent et les mobilisent pleinement

Première série de recommandations : Identifier et prévenir

1. Mettre en place des espaces de paroles à l’instar de cercles de paroles (en milieu scolaire ou non, dans l’enseignement obligatoire ou supérieur, avec des acteurs issus de la culture, du secteur associatif, de la santé ou des centres PMS, au sein des services d’action en milieu ouvert ou d’autres structures dépendant de l’aide à la jeunesse, etc.) encadrés par des enseignants ou des accompagnants formés pour réguler ces temps d’échanges.

2. Développer et/soutenir les projets de pair-aidance :

a) Former des jeunes à la pair-aidance, et à la médiation par les pairs (cf. méthode mise en place sur le terrain par le service Openado de la Province de Liège) ;

b) Former des jeunes référents (référents décrochage, référents bien-être, référents harcèlement,…) ainsi que des référents adultes pour venir en support aux pairs-aidants et/ou pour diriger les jeunes vers les structures de soutien existantes.

3. Mettre en place un groupe de travail chargé de développer un dispositif continu d’observation de la santé mentale, via une série de paramètres et indicateurs de suivi, par exemple à travers le développement d’un « Baromètre du bien-être et de la santé mentale des jeunes » basé sur l’EBA (Evidence Based Approach) (+Développer une base de données efficiente sur la santé mentale en veillant au respect du RGPD, au niveau hospitalier et ambulatoire afin de pallier le manque de données précises et régulières sur la santé mentale des enfants et des jeunes)

4. Éviter que l’école soit un « facteur de stress supplémentaire » par exemple en minimisant la pression lors des interrogations, des contrôles et des examens, en menant des recherches en éducation ou des recherches-actions par exemple sur l’évaluation du « groupe classe » ou sur l’évaluation continue, en FWB, au regard de ce qui se fait dans d’autres pays, et en étudiant les effets en termes de renforcement du travail d’équipe, de coopération et de cohésion, en promouvant des outils issus de pédagogies actives et/ou participatives;

5. Lutter contre le harcèlement :

  1. Mettre en place un centre de référence transversal permettant de prendre en charge de manière structurelle les questions de harcèlement (prévention, détection, diagnostic, prise en charge et suivi), en vue d’assurer que les parties concernées (parents, enfants, enseignants, éducateurs…) puissent frapper à une seule porte et être entendues, et de garantir la pérennité des formations/coaching (demande du secteur pour la mise à jour et le suivi des formations).
  2. Faire la cartographie des projets existants en matière de prévention du harcèlement ;
  3. Appliquer les outils à toutes les écoles ou au plus grand nombre possible (mise en place d’organe de médiation, organisation de jeux de rôle ou de séance de sensibilisation,…);
  4. Face au cyber-harcèlement, mettre en place des outils numériques ad hoc tels que Cyberhelp ;
Deuxième série de recommandations : Accompagner, stabiliser, se rétablir

6. Meilleure articulation entre les acteurs :

    1. Ouvrir l’école aux acteurs de terrain pour qu’ils rentrent en contact avec les élèves et leur permettent de s’exprimer, de créer des liens entre ces deux types d’instances et d’offrir ainsi un accompagnement diversifié et efficace aux élèves qui en ont le plus besoin, tout en variant les manières d’enseigner, par exemple par l’intermédiaire de stages ;
    2. Encourager et consoliser les écoles lors de l’élaboration de leurs plans de pilotage à consolider leurs liens avec des partenaires extérieurs à l’école ;
    3. Évaluer le décret du 21 novembre 2013 organisant divers dispositifs scolaires favorisant le bien-être des jeunes à l’école, l’accrochage scolaire, la prévention de la violence à l’école et l’accompagnement des démarches d’orientation scolaire (via le chantier 13) afin de renforcer les liens entre l’écoles, les acteurs de l’aide à la jeunesse, les services d’accrochage scolaire, les associations de jeunesse ainsi que les autres partenaires extérieurs à l’école, en vue d’ouvrir l’école aux acteurs de terrain, notamment en s’assurant qu’en début d’année, une rencontre formelle se tienne entre la direction et l’ensemble de ces acteurs.
    4. Étudier la possibilité d’une mise en place d’une cartographie des partenaires extérieurs à l’enseignement obligatoire avec lesquels les établissements scolaires pourraient créer des partenariats.

7. Examiner la possibilité de désigner dans chaque établissement au moins un.e « référent.e bien-être» chargée notamment d’être à l’écoute des jeunes, de diriger les jeunes vers les structures de soutien existantes et/ou de mettre en œuvre les projets visant à améliorer le climat scolaire

Troisième série de recommandations : favoriser le bien-être et permettre aux jeunes de réaliser leur plein potentiel

8. Renforcer les liens ATL-Ecole, notamment via les plans de pilotage qui pourraient prévoir une stratégie précisant les acteurs avec lesquels les écoles souhaiteraient travailler autour de la thématique du bien-être au sens large, en lien avec le climat scolaire notamment.

9. Soigner le climat scolaire

a) Remettre en avant l’importance des liens sociaux et du vivre ensemble en favorisant les échanges au travers d’activités collectives (espaces de parole régulés, le théâtre, la vidéo, le street art, potagers collectifs, etc) entre élèves, et encadrées par des enseignants formés à ce type d’activités, par des acteurs extérieurs (issus de la culture, du secteur associatif ou des centres PMS) ou par des spécialistes de la santé mentale ;

b) Promouvoir ce type d’activités collectives dans le cadre de l’EVRAS et/ou dans le cadre des « jours blancs » ou de tout autre moment libre durant la journée scolaire ;

c) Généraliser l’EVRAS au sein des écoles ;

d) Développer la responsabilité et l’implication des élèves à travers une école citoyenne davantage tournée vers la diversité et les valeurs humaines respectueuses de la personne, ses rythmes, et l’ouverture sur l’autre et sur le monde et par extension, sensibiliser au fonctionnement démocratique.

10. Lancer une réflexion sur les déterminants de la santé mentale des jeunes et sur l’augmentation des différentes souffrances des jeunes