L’amélioration de la biodiversité est un enjeu majeur de notre société. Les indicateurs montrent, depuis plusieurs années, un affaiblissement constant de celle-ci. Face à cette urgence et conformément à la Déclaration de Politique Régionale ainsi qu’au nouveau règlement européen sur la restauration de la nature, la Wallonie adopte une stratégie régionale claire et cohérente. Elle vise un objectif concret : restaurer effectivement les écosystèmes.
Trois piliers pour une stratégie intégrée
La note d’orientation, présentée par la Ministre en charge de la Nature, Anne-Catherine Dalcq, et adoptée ce jour par le Gouvernement wallon, recentre les politiques nature autour de trois axes :
- Restaurer les milieux : lancer des projets concrets sur les habitats les plus dégradés ou les plus riches en potentiel écologique.
- Gérer durablement les ressources naturelles : maintenir la vitalité des écosystèmes restaurés dans le temps.
- Informer et sensibiliser : mieux cibler les actions, avec des objectifs mesurables et des résultats visibles.
Une architecture transversale et écosystémique
Pour garantir une action cohérente, cette stratégie repose sur une approche par écosystème : milieux forestiers, agricoles, aquatiques ou urbains. L’objectif est clair : atteindre au moins 5 % du territoire wallon sous statut de protection forte, conformément aux engagements européens.
Une gouvernance recentrée et un pilotage renforcé
Le Gouvernement renforce la place de l’administration comme acteur central de la politique biodiversité. Les rôles sont clarifiés. Les partenariats avec les associations sont structurés. Une culture de l’évaluation des actions menées et du suivi des indicateurs biodiversité est mise en place. Ce changement de cap vise à maximiser l’impact des moyens publics et à réduire les redondances administratives.
Une trajectoire budgétaire maîtrisée et cohérente
La stratégie s’inscrit dans un cadre budgétaire responsable. Une analyse approfondie a permis d’identifier les leviers les plus efficaces. L’accent est mis sur les projets de terrain. Concrets, mesurables, durables. Avec un soutien renforcé des cofinancements européens.
« Pour être à la hauteur des enjeux, de restauration de la nature, il faut agir avec cohérence, méthode, transversalité et ambition. La nouvelle stratégie régionale s’inscrit dans une logique de résultats concrets, portés par l’administration et construits avec les acteurs de terrain. La priorité est claire : restaurer la nature. Les efforts seront davantage centrés sur des actions concrètes, plutôt que sur la sensibilisation », précise Anne-Catherine Dalcq, Ministre en charge de la Nature.
L’administration reprend son rôle central de coordination et les partenariats avec les associations sont mieux cadrés.
Pour la mise en œuvre de ces actions, le Service Public de Wallonie est le premier acteur et le levier direct de la Région pour agir sur l’amélioration de notre biodiversité.
L’administration régionale dispose d’une expertise et d’une expérience certaines en matière de conservation de la biodiversité wallonne. À ce titre, elle doit jouer un rôle moteur, tant dans le pilotage que dans l’exécution technique des actions en faveur de la nature.
Actuellement, la Wallonie compte un important tissu associatif, dont plusieurs centaines actives dans les domaines de la nature et de l’environnement.
La fédération Canopea regroupe à elle seule plus de 130 associations environnementales, dont des acteurs comme Natagora, WWF Belgique ou Greenpeace. Ce tissu associatif constitue un atout pour mettre en œuvre des politiques publiques mais ne peut pas agir sans une direction claire, direction induite par le politique et l’administration car l’absence de coordination stratégique entre ces initiatives et les politiques publiques a souvent conduit à un éclatement des actions de ce tissu au détriment de leur efficacité.
Les partenariats avec les acteurs associatifs et parapublics devront être recentrés sur les priorités définies par la stratégie régionale. Il s’agira notamment de focaliser les efforts
Gouvernance responsable
L’administration et le Département de la Nature et des Forêts reçoivent les moyens nécessaires pour restaurer les habitats. Vous pourrez le constater lors des débats sur l’ajustement budgétaire la semaine prochaine – ce qui démontre que nous avons fait ce que nous avons toujours dit, et que certains pratiquent bien sciemment – et c’est malheureux – de la désinformation.
Au cours de la précédente législature, des moyens complémentaires – hélas non récurrents – ont été mobilisés. Ces moyens ont permis de soutenir plusieurs politiques publiques et de renforcer certaines structures, témoignant d’une volonté politique affirmée. Ces investissements significatifs n’ont pas toujours été accompagnés d’un suivi rigoureux de leur efficacité environnementale, ni d’une évaluation systématique de leur impact réel sur la biodiversité. Dans certains cas, les actions engagées ont manqué de cohérence, voire de lisibilité stratégique.
L’analyse budgétaire a notamment révélé que les moyens actuellement consacrés à des actions de sensibilisation et d’éducation à la nature sont supérieures aux moyens alloués à la restauration effectives de nos écosystèmes, alors même que ces actions sont cruciales pour répondre aux objectifs européens.
L’ambition de cette législature est de passer d’une logique d’intention à une logique d’action, fondée sur des résultats concrets, mesurables et conformes aux engagements européens.
Tout cela se fera sur base d’indicateur de mesure et un reporting régulier. Les mécanismes européens (LIFE, PAC – I355, FEAMPA) constituent un levier incontournable pour amplifier l’impact des fonds régionaux.