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Les socialistes ont rédigé 16 chapitres portant sur leurs « engagements pour un futur idéal ». Aucun n’est spécifiquement consacré aux PME, aux indépendants ou à l’esprit d’entreprendre.

Sophocle l’écrivait : « Plus faibles sont les risques, meilleure est l’entreprise ». Cette maxime d’apparente simplicité est le fil rouge de la politique du Gouvernement fédéral actuel. Mais elle n’a visiblement pas été la base de la réflexion que le Parti Socialiste a clôturée il y a quelques jours.

Sur les 170 propositions qui composent cette réflexion, une poignée seulement est destinée aux seules PME, TPE entrepreneurs et indépendants. L’une d’elles promet même l’augmentation des cotisations sociales d’une partie des indépendants via leur déplafonnement.

Le désintérêt du PS pour les PME

Cependant, ce n’est pas le manque de propositions spécifiques pour ce secteur clé de notre économie qui étonne le plus. La pierre angulaire de la réflexion du PS est la réduction collective du temps de travail vers une semaine de quatre jours. Cela témoigne encore plus de la méconnaissance, si ce n’est du désintérêt du PS envers les PME et leurs spécificités.

Passons sur les questions du caractère infinançable de la mesure. Passons aussi sur l’augmentation mécanique de 15 à 25% d’un coût du travail que le Gouvernement Fédéral s’est attelé à maîtriser et diminuer.

Imaginez simplement une PME active dans le secteur de la construction. Elle comprend cinq personnes, exerçant chacune une fonction spécifique (un carreleur, un peintre, un plombier, etc…). Appliquons maintenant la proposition du PS en réduisant collectivement de 20% le temps de travail. Un patron pourra donc embaucher une personne supplémentaire à temps plein : quel profil devra-t-il choisir ? Devra-t-il se passer d’un plombier le lundi ou d’un peintre le mardi ?

Imaginez une PME active dans un secteur en pénurie de main d’œuvre : comment pourra-t-elle recruter dans un marché déjà difficile ?

Ces questions pourtant évidentes, le PS ne se les pose pas. Pour lui, les différents profils et fonctions sont parfaitement interchangeables. Le marché du travail n’est donc qu’un gâteau que d’égoïstes travailleurs refusent de partager pour résorber le chômage.

Une proposition noble mais qui ne répond pas aux enjeux

Le but de la diminution du chômage est noble. Mais le moyen ne répond pas aux enjeux et il ne faut pas aller bien loin pour trouver des voix discordantes. Dans son rapport de l’année 2015, le Conseil Supérieur de l’emploi, composé notamment de membres issus du Parti Socialiste, parlait de la réduction du temps de travail comme ayant un « effet nul »  sur la création de l’emploi. Il revenait sur diverses mesures de partage du temps de travail proposées en Belgique dans les années 80 et dont le volet « embauches compensatoires » a été vite abandonné. Dans la pratique, ce volet « créait des lourdeurs administratives disproportionnées, pesant tant sur les entreprises que sur les services publics chargés du contrôle du respect de la législation sociale ». L’histoire est paraît-il un éternel recommencement.

Cependant, l’actualité nous donne une occasion de nous réjouir. Ces dernières semaines, la Banque Nationale de Belgique (BNB), la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) et le SPF économie ont communiqué de nombreux chiffres positifs concernant la création d’emplois et de PME.

Le bon bilan du gouvernement fédéral

La BNB a publié les chiffres de la création d’emploi au troisième trimestre 2017. La création d’emplois s’élève à 176.500 emplois nets depuis le début de la législature. Une étude de la FEB prévoit quant à elle que durant cette législature 2014-2019, 150.000 emplois nouveaux ne devront leur existence qu’aux seules mesures prises par le gouvernement fédéral. Enfin, selon le dernier tableau de bord des PME du SPF économie, plus de 91.000 PME ont été créées en 2016. Cela porte à près de 900.000 le nombre de PME actives en Belgique, soit 79 PME pour 1.000 habitants. Notre pays occupe donc la deuxième place du classement en ce qui concerne la croissance des petites entreprises.

C’est au sein des PME que se créent les emplois de demain. Cela démontre donc la justesse des mesures prises par le gouvernement de Charles Michel. Quelques exemples : amélioration du statut social du travailleur indépendant, baisse du taux de cotisations, meilleur accès au financement. Citons surtout l’exonération des cotisations sociales patronales principales à vie sur le 1er travailleur engagé. N’oublions pas les réductions de cotisations sociales patronales du 2ème au 6ème travailleur. Du 1er janvier 2016 à fin mars 2017, plus de 22.000 entreprises ont ainsi créé un emploi pour la première fois en engageant un travailleur.

Pour l’économiste Thomas Piketty, la mise en place en France des 35h en 1997-1998 est « une erreur majeure de politique économique et sociale ». Le journal « Libération » a publié cette tribune en 2007. Maintenant, les socialistes belges proposent 30h hebdomadaires, une solution vouée au même sort.

Les solutions les plus évidentes, efficaces et concrètes sont parfois à portée de main. Elles existent et le Gouvernement fédéral les applique. Nous les offrons volontiers au PS.

Olivier Chastel,

Président du MR