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Un manque de justesse flagrant dans les déclarations de Marie-Martine Schyns concernant les pensions des enseignants.

Le Ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine, se dit surpris par le manque de justesse dans les déclarations de Marie-Martine Schyns faites avant-hier au sujet des pensions des enseignants. Il doit bien constater que la Ministre francophone de l’Education ne maîtrise pas le dossier des pensions des enseignants.

Dans les exemples qu’elle présente, elle se trompe sur trois points. Les tantièmes préférentiels, la DPPR et l’harmonisation de la bonification.

Tout d’abord, la Ministre Schyns méconnaît visiblement l’existence des tantièmes préférentiels. Ce système permet aux enseignants de bénéficier d’un calcul des années de carrière plus avantageux. Un enseignant peut prétendre à une carrière complète après 41 années et 3 mois de carrière. Là où les autres travailleurs n’y accèdent qu’après 45 ans.  Et rien n’indique que le nouveau régime des tantièmes, lié à la pénibilité, qui sera d’application à partir de 2019, sera moins avantageux pour les enseignants.  A moins de considérer à priori que les enseignants ne peuvent bénéficier d’une reconnaissance de pénibilité

Aujourd’hui, les enseignants peuvent par ailleurs bénéficier de mesures d’aménagement de fin de carrière qui relèvent d’ailleurs de la compétence des Communautés (DPPR en Communauté française qui permet un congé préalable à la retraite à raison d’un mois par année de service). Dans ses exemples, la ministre n’en tient pas compte. Aurait-elle l’intention de supprimer ce congé préalable ?

Enfin, la réforme relative à la bonification pour diplôme ne supprime pas la possibilité de valoriser ses années d’études. En outre, comme le souligne un rapport du Bureau fédéral du Plan, elle ne porte pas préjudice aux enseignants vu que  la durée de la carrière prise en compte dans le calcul de leur pension dépasse déjà 41 ans et 3 mois et qu’ils n’ont donc le plus souvent pas besoin de leurs années d’études pour compléter leur carrière. Ce rapport, relatif aux impacts de la réforme du rachat des années d’études, sera présenté à la presse le lundi 24 avril.

Les exemples de la Ministre de l’Education sont donc tout simplement erronés

La Ministre Schyns indique ainsi qu’« avec ce projet, hors possibilité de rachat des années d’études, il faudra 45 ans de carrière pour atteindre une pension à taux plein. Un professeur agrégé de l’enseignement secondaire inférieur, ou régent devra enseigner jusqu’à 66 ans au minimum (en commençant à 21 ans) et un titulaire d’un master jusqu’à 68 ans minimum ».

Si la Ministre avait intégré toutes les spécificités propres au régime de pension des enseignants, elle n’ignorerait pas que le régent disposera de la carrière complète de 41 ans et 3 mois dès l’âge de 62 ans et 3 mois, sachant que ce même régent pourra, s’il le souhaite, bénéficier de la DPPR dès avant son 60e anniversaire.

L’enseignant détenant un master, quant à lui, pourra partir en DPPR avant son 62e anniversaire. Soit 6 années avant les estimations fantaisistes de la Ministre.

Pour Daniel Bacquelaine: « Le manque de connaissance du dossier par Mme Schyns lui fait tenir des propos inexacts. Cela induit une inquiétude inutile chez les enseignants. L’harmonisation du rachat des années d’études vise à assurer une plus grande égalité entre les travailleurs (fonctionnaires, salariés et indépendants). La réforme ne porte pas préjudice aux enseignants, contrairement à ce que prétend Madame Schyns. »