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Cette semaine, nous nous arrêtons à Hamoir où Patrick Lecerf fête ses… 30 années de mayorat ! Hamoir est une petite commune de 4.000 habitants qui a même eu droit à un député-bourgmestre. Faisons le point avec notre mayeur à la longévité exemplaire.

30 ans… En cette année, tu fêtes tes 30 années de mayorat à la tête de la commune de Hamoir. Quel est le secret pour conserver pendant autant de temps la confiance des citoyen(ne)s ?

Bonne question ! Probablement beaucoup de proximité avec la population, beaucoup de sincérité dans l’action, de bonnes personnes autour de soi et, ne l’oublions pas, une famille consentante…

Et puis, j’ose le dire, une vraie passion pour ma commune, dans laquelle je suis né, j’ai grandi, j’ai fondé ma famille, et pour ses habitants, même si la fonction de bourgmestre nous met parfois en contact avec  de drôles de clients…

En trente ans, la société a pas mal évolué et les règles ont changé. Tout comme le poids des responsabilités sur les communes. Si tu devais pointer un élément majeur de grande différence entre les années 90 et aujourd’hui, quel serait-il ?

Tout d’abord pour relativiser les choses, je tiens à préciser qu’en 1993, j’ai acheté le premier ordinateur de la commune, ainsi que le premier photocopieur. Le GSM est arrivé plus tard. Tout allait moins vite et était moins complexe. Je crois aussi qu’il y avait encore un brin d’insouciance hérité des trente glorieuses et qui a disparu aujourd’hui. On parle volontiers de « slow food », mais on devrait un peu pratiquer la « slow politique ».

Dans ta carrière, tu as également siégé au Parlement de Wallonie. Que retiens-tu de cette expérience ? As-tu pu, comme tu le souhaitais, être le porte-voix des communes au sein de cette noble assemblée ?

Pas simple ! L’expérience était enrichissante et m’a ouvert beaucoup de portes. Je me suis évertué à témoigner des réalités des communes rurales et je pense que c’est nécessaire tant certains peuvent en être éloignés parfois. Le parlement a besoin de mandataires qui ont une vraie expérience de terrain.

On connaît ton franc-parler et ton jusqu’auboutisme pour faire avancer différentes causes. Où en est-on dans la consigne des canettes ?

Je ne me fais guère d’illusions même si on a enregistré certaines évolutions qui pourraient faire croire qu’on avance dans la bonne direction. Chaque fois que je vais en Allemagne, dans notre commune jumelle, ils rigolent de moi avec ce sujet qui est réglé depuis des lustres chez eux. Il est clair que le lobbying anti-consigne est encore puissant…

Enfin, à l’heure où l’on parle beaucoup de supracommunalité : comment se passe la gestion de la nouvelle piscine de Saint-Roch Ferrières, faite en collaboration avec 6 communes et 2 asbl : quels sont les atouts d’une telle association supracommunale ?

Sans cette collaboration aucune de nos communes n’aurait pu construire une piscine. La supracommunalité, tout le monde la prêche mais le soutien qu’on lui accorde est bien trop faible. Je suis très fier de ce que nous avons réalisé pour le bien de nos populations rurales.  Malheureusement, les contraintes d’une gestion en intercommunale sont disproportionnées par rapport à la taille de nos communes. Il manque un outil plus efficace de supracommunalité. Je crois que sur fond de fusion des communes, ce débat sera essentiel lors de la prochaine législature.