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Spa, ville emblématique de Wallonie, est mondialement connue pour ses Thermes, ses festivals et son rayonnement culturel. Depuis octobre 2024, Nicolas Tefnin, ancien échevin et président des Francofolies, est devenu bourgmestre. Rencontre avec un bourgmestre à la tête d’une ville sans pareil.

À 39 ans et père de deux enfants, président des Francofolies de Spa, ancien échevin pendant plusieurs années… te voilà désormais bourgmestre. En quoi tes expériences personnelles, politiques et professionnelles t’ont-elles préparé à exercer cette fonction ?

Mes différents parcours – personnel, professionnel et politique – m’ont tous préparé, à leur manière, à exercer la fonction de bourgmestre. Être père m’a appris à jongler avec les priorités, à écouter et à anticiper. Être président des Francofolies m’a confronté aux réalités de la gestion d’événements d’envergure, à la coordination d’équipes, à la recherche de solutions concrètes dans des délais parfois très serrés. Et enfin, mes années comme échevin m’ont permis de bien connaître les rouages de l’administration communale, les réalités de terrain, mais surtout les attentes des citoyens. J’ai une vision globale, mais je reste profondément attaché à l’humain, au concret, et au dialogue.

Parmi ton portefeuille de compétences, tu as notamment les finances communales. Est-ce pour toi important que cette compétence revienne au bourgmestre ?

Oui, je pense que c’est une bonne chose. Gérer une ville, c’est avant tout gérer des moyens publics avec responsabilité. Le fait d’avoir les finances en main permet de mettre en cohérence les priorités politiques et les moyens disponibles. C’est aussi une manière d’assumer pleinement les choix que l’on pose comme bourgmestre. Cela permet d’éviter les promesses déconnectées de la réalité budgétaire. En ayant la main sur les finances, je peux piloter avec rigueur, mais aussi avec ambition, les projets qui feront Spa demain.

Spa est connue bien au-delà de nos frontières : son eau, son circuit situé dans la région, les festivals… Ce rayonnement international est un atout majeur pour l’économie locale. Cette attractivité touristique a-t-elle un impact sur les habitants ? Si oui, comment fais-tu pour concilier les deux ?

Le rayonnement de Spa est une chance, mais il faut en faire une richesse partagée. Oui, il y a des impacts : circulation accrue, pression sur le logement ou sur certains espaces publics à certaines périodes. Mais cela permet aussi la création d’emplois, le maintien de nombreux commerces, l’existence d’une offre culturelle dense, et une visibilité dont peu de villes de notre taille peuvent se vanter. Mon rôle est justement de maintenir cet équilibre : faire de Spa une ville vivante, mais pas saturée. Une ville accueillante, mais qui reste agréable à vivre pour ses habitants. Cela passe par une bonne planification urbaine, des infrastructures adaptées, et surtout un dialogue constant avec les citoyens et les acteurs du tourisme.

La ville de Spa s’apprête à entamer un vaste chantier jusqu’en 2028 : la Traversée de Spa. Comment comptes-tu mener à bien ces travaux indispensables tout en garantissant la qualité de vie des Spadois, en maintenant l’activité commerciale et en permettant aux événements estivaux de se dérouler dans les meilleures conditions ?

C’est un défi, mais aussi une opportunité de réinventer le cœur de notre ville. Ma priorité est claire : pas de surprise, pas d’improvisation. Il faut une communication transparente, une planification rigoureuse par phases, et une concertation étroite avec les commerçants, les riverains et les organisateurs d’événements. Il y aura des désagréments, mais nous devons les anticiper et les limiter. Je veux aussi que l’on saisisse cette période pour dynamiser la vie locale : organiser des animations de chantier, soutenir le commerce de proximité via des incitants ou du marketing ciblé. Et surtout, maintenir nos événements majeurs – comme les Francofolies – en les adaptant, si nécessaire, mais sans jamais les compromettre.

On connaît tous les Thermes, les Francofolies, ou encore, dans la région, le circuit de Spa-Francorchamps. Mais si tu devais nous recommander une activité moins connue à découvrir à Spa ou dans la région, ce serait laquelle ?

Je recommanderais une promenade guidée dans le Parc de Sept Heures, en prenant le temps de redécouvrir les anciennes sources, la galeries, les histoires qui ont façonné Spa bien avant l’ère du circuit ou des festivals. C’est un lieu chargé d’histoire, mais aussi de calme, qui montre une autre facette de Spa : celle du bien-être, du patrimoine et de la nature. Et pour ceux qui veulent pousser un peu plus loin, les balades vers la Géronstère ou la Vecquée offrent un dépaysement total à quelques minutes du centre-ville. Ce sont des pépites souvent ignorées, mais qui incarnent profondément l’identité spadoise.