Faimes, située en province de Liège, est une commune rurale de la région de Hesbaye, composée des villages de Celles, Borlez, Les Waleffes, Viemme et Aineffe. Depuis 2024, Jean-Marc Delchambre, membre du Mouvement Réformateur (MR), occupe le poste de bourgmestre. Son parcours professionnel est marqué par son rôle de directeur de l’Abattoir communal d’Aubel, reflétant son engagement envers le secteur agroalimentaire local.
Peux-tu nous parler de ton parcours personnel et professionnel, notamment de ton rôle en tant que directeur de l’Abattoir communal d’Aubel, et comment arrives-tu à combiner, comme beaucoup d’autres bourgmestres, ces deux casquettes qui représentent plus qu’un temps plein ?
L’amplitude horaire d’un abattoir est extrêmement étendue : dès 3H du matin les premiers collègues arrivent à l’abattoir et les derniers terminent régulièrement vers 18-19H au moment où des équipes de chargement entre en action. Cette plage horaire étendue me permet d’être en service soit tôt vers 4H30 soit d’arriver tard vers 12-13H pour travailler jusqu’en soiré. En plus d’être en 4/5 depuis près de 2 ans, ce décalage m’autorise à être présent à la Commune de Faimes quasi tous les jours le matin ou l’après-midi, et me permet d’éviter tous les embouteillages quotidiens à Loncin ou à Cheratte. L’abattoir d’Aubel a également une autre spécificité : on y travaille tous les samedis de l’année. Cette organisation sur 6 jours de travail à Aubel rend ma présence possible dans ma commune à Faimes au côté de nos employés communaux et de la population 2 jours complets du lundi au vendredi.
Les journées sont donc longues mais c’est le quotidien de beaucoup de mandataires de petites communes comme la nôtre.
Tu es membre de l’exécutif depuis 2006. Tu milites en politique et tu agis au sein de ta commune depuis un certain nombre d’années. Qu’est-ce qui te motive à continuer de t’investir politiquement ?
J’ai toujours été passionné par la commune : à 12 ans j’allais écouter les séances du conseil communal, j’ai fait partie du conseil communale jeune de Waremme (j’y étais en secondaire), j’ai réalisé mes études en sciences politiques à Liège ce qui pouvait nous préparer à intégrer les pouvoirs locaux. Pour moi l’engagement est appelé politique mais nous en faisons très peu : notre idéal doit être d’être au service de nos citoyens, dans la défense de l’intérêt général. Cette engagement nécessite d’avoir une vision de l’avenir pour notre entité. Nous sommes avant tout une commune rurale, situées à 5 minutes des autoroutes E40 et E42, au milieu des petites villes que sont Waremme, Huy et Hannut, à 30 minutes de liège te de Namur. L’évolution de notre société nécessite d’avoir une vision de la commune que nous voulons laisser demain à nos enfants : nous ne pouvons plus envisager nos villages comme au temps de nos parents mais nous devons aussi avoir une réflexion sur ce qui a toujours constitué les forces et les qualités que les habitants trouvent à Faimes afin d’essayer de les faire perdurer malgré les changements nécessaires. J’ai toujours beaucoup milité pour agir en anticipation face aux problèmes : certaines de nos actions ont parfois été difficiles à faire accepter, mais après presque 20 ans au sein notre commune, il n’y a pas beaucoup de décisions que je ne regrette pas d’avoir contribué à prendre. On fait des erreurs mais décider c’est prendre des risques tout en essayant de voir l’avenir au plus juste.
Faimes est une commune rurale avec une forte tradition agricole. Quels sont, selon toi, les principaux défis auxquels la commune est confrontée aujourd’hui, et quelles sont tes priorités pour promouvoir le développement rural et économique de Faimes ?
La mobilité : nous sommes proches de tout… avec une voiture vu la faiblesse des transports en commun. Le développement des modes alternatifs de déplacement est un chantier que nous avons initié pendant la dernière législature et que nous allons continuer. La cohabitation entre le monde rurale et les nouveaux habitants : Faimes est une commune où il y a peu de problème mais nous souhaitons tout de même œuvrer pour encore améliorer cette compréhension mutuelle tellement nécessaire. La commune se trouve au milieu des pôles économiques de Waremme, Villers et Saint-Georges (pour les plus proches), nous souhaiterions voir émerger du commerce de proximité dans nos villages, nous faisons d’ailleurs partie d’une ADL dont c’est la fonction, mais c’est difficile vu la proximité des Villes te autres pôle économiques.
La commune de Faimes possède un riche patrimoine, notamment avec des sites comme le château de Waleffe Saint-Pierre. Comment envisages-tu de promouvoir et de préserver ces spécificités locales tout en les adaptant aux attentes contemporaines ?
Nous sommes même acteur dans ce domaine : Faimes souhaite voir vivre son patrimoine. La Commune possède une petit église à Saives dans un site classé, qui vient d’être réaffectée afin d’accueillir une bibliothèque. L’installation de celle-ci aura lieu durant les prochains mois. Notre commune est également dans un chantier de rénovation de l’église d’Aineffe, il s’agit d’un oratoire dont certaines parties datent du 11ème siècle et qui est classé. Ce chantier fut de longue haleine car il a été entamé il y a plusieurs années, nous aurons l’occasion d’y inaugurer une salle culturelle villageoise dans les moments à venir.
Faimes offre une richesse culturelle et touristique, notamment avec des sites comme le château de Waleffe Saint-Pierre. Quels lieux ou événements culturels recommanderais-tu aux visiteurs ? Y a-t-il des initiatives en cours pour renforcer l’attractivité touristique de la commune ?
Nous disposons également sur notre territoire d’un site magnifique à Saives comprenant une ferme château et un château, de très nombreuses chapelles et potales. Des fermes en carré, des églises et de nombreuses bâtisses présentant un intérêt historique. Le château de Waleffe, classé monument exceptionnel de Wallonie, est évidement le patrimoine phare de notre commune. Nous organisons des balades et avons mis sur pied un petit musé destiné à un de nos auteurs locaux : Hubert Krains. A cette occasion nous avons tenté de mettre le patrimoine historique Faimois en avant. Nous souhaitons réitérer ce genre de manifestation.