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C’est dans la commune de Jette que nous faisons étape ce samedi. Nous allons à la rencontre d’Eren Güven, conseiller communal et président de section. Jettois depuis son enfance, il nous raconte ses premiers pas en politique et nous parle de son engagement quotidien.

Eren, quel est ton parcours et comment t’est venue l’envie de t’investir politiquement et pour ta commune ? 

Je suis issu d’une famille d’indépendant et, très tôt, j’ai été moi aussi confronté à la rude vie d’un indépendant. J’avais créé ma première entreprise à l’âge de 19 ans et, après quelques années d’activité, j’ai vite été rattrapé par cette réalité qui veut que, dans notre pays, les petits indépendants comme je l’étais soient moins bien lotis que des salariés, notamment.

À titre d’exemple, l’un de mes employés avait pu comparer mon avertissement extrait de rôle avec le sien, il a pu constater qu’il n’avait rien à envier à mon statut d’indépendant. Effectivement, il n’était pas moins bien rémunéré et, en plus, il n’était pas solidaire des emprunts de l’entreprise comme moi.

C’est en raison de toute une série d’éléments factuels que s’est développé en moi ce sentiment d’injustice et ce besoin viscéral d’engagement politique, pour tenter de faire quelque chose contre ces inégalités. C’est évidemment seul le libéralisme qui peut atténuer ces problèmes. Aujourd’hui, je ne suis plus indépendant, mais futur juriste (dans quelques jours) et j’espère que la Belgique pourra devenir un pays où il fait bon d’entreprendre.

Jette est la commune de Magritte, cette commune du nord de Bruxelles est considérée comme un village dans la ville, où il fait bon vivre, avec de grands bois et de nombreux espaces verts.

On pense trop souvent et à tort que la fiscalité n’est pas du ressort des communes, sauf qu’elles ont des leviers considérables en matière fiscale que sont l’impôt des personnes physiques et le précompte immobilier. Je pars du principe que moins il y aura de pression fiscale, plus il y aura d’épanouissement et d’émancipation donc une meilleure productivité, c’est aussi valable dans les politiques locales.

Le MR est dans la majorité à Jette avec Ecolo et les Engagés. Ce sont trois visions et projets politiques différents.  Comment se déroule dès lors le travail ?

À mon sens, la dichotomie gauche-droite est moins présente au niveau communal, par exemple s’il doit y avoir des travaux sur une voirie, peu importe que l’on soit de gauche ou de droite, il faut le faire. Mais il est vrai qu’il existe parfois des points de vue divergents pour des raisons idéologiques. Par exemple, quand il faut réaménager un espace public, certains en profitent parfois pour y supprimer des places de stationnement là où ce n’est pas nécessaire et c’est face à ce type de comportement qu’il faut parfois être plus attentif, non pas par idéologie « pro ou anti-voiture », mais par un souci de cohérence. Car tant que nos transports publics seront tels qu’ils sont à Bruxelles, on ne peut pas contraindre des gens à les utiliser malgré eux. Donc, en effet, il y a parfois des divergences qui résultent de positionnements dogmatiques à l’heure où les citoyens demandent aux politiques de faire preuve de pragmatisme. Il faut faire de la multimodalité un élément de fait et pas une posture de campagne. Cela fait des années que les libéraux demandent plus d’investissements dans les transports publics; aujourd’hui pour la gauche on a l’impression qu’il faudrait commencer par remplacer toutes les voitures par des vélos et ensuite seulement on verra pour les transports publics.

Tu es conseiller communal et chef de Groupe depuis 2018. Si tu devais citer un dossier achevé avec succès et dont tu es particulièrement satisfait lequel serait-ce ?

Je ne dirais pas encore achevé mais le dernier dossier compliqué en date était bien évidemment l’implémentation du plan de mobilité régional « goodmove » à Jette. Je rappelle que nous sommes en majorité avec Ecolo-Groen et les Engagés et que nous sommes le seul parti de droite dans une majorité qui tangue parfois fort à gauche.

Mais nous sommes parvenus à faire reculer en partie ce plan, en insistant sur le fait que dorénavant, nous ne permettrions plus au Gouvernement bruxellois de fermer nos quartiers sans concertation et sans mettre l’aspect économique dans le cœur de projets d’envergures comme ceux-là. Goodmove prône des quartiers apaisés mais des quartiers qui sont fermés, inaccessibles et vidés de leurs commerces ne sont pas pour nous des quartiers apaisés. D’ailleurs, ce qui est regrettable dans la mise en œuvre de ce plan, c’est que la Ministre a fait croire à une grande partie de la population qu’il faudra choisir entre la voiture et le vélo, comme si l’un et l’autre ne pouvaient pas cohabiter.

Les libéraux de Jette du MR et de l’Open VLD travaillent main dans la main et se présentent ensemble aux élections locales. Est-ce qu’au-delà du groupe politique constitué, les sections MR et Open VLD travaillent de concert pour d’autres projets ? 

Effectivement MR et VLD travaillent ensemble et se présentent ensemble aux élections. A mon sens, il ne devrait pas en être autrement dans le reste du pays. Je suis convaincu que le « clivage » francophone-néerlandophone n’a plus lieu d’être, en tout cas pour ma génération (né en 1987) et les suivantes. Donc, en tant que président de section, je ne fais aucune différence entre MR et VLD, que ce soit dans nos interventions ou interpellations au conseil communal où nous prenons toujours la parole en tant que « MR-OpenVLD ». De plus, nous avons le ministre du Budget Bruxellois dans nos rangs avec qui nous collaborons très étroitement et avec qui nous battons campagne depuis le début, dans le but de porter un seul et unique projet : le projet de la famille libérale.