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« Les propos de Tinne Van der Straeten sont accablants de mauvaise foi, » estime le député fédéral Mathieu Bihet.

« Ce matin sur BX1, la Ministre fédérale de l’Énergie en affaires courantes, Tinne Van der Straeten (Groen), a multiplié les déclarations dogmatiques et les procès d’intention envers la future majorité Arizona sur l’avenir du nucléaire en Belgique et le développement des énergies renouvelables. Il est assez invraisemblable de recevoir des leçons de gestion énergétique d’une Ministre qui a plongé le secteur dans une crise profonde, marquée par une explosion des prix de l’énergie et une hausse historique de la consommation de gaz fossile dans notre pays, » déclare le député fédéral Mathieu Bihet.

Un bilan énergétique accablant : plus de gaz, aucune nouvelle capacité de renouvelable

Depuis 2020, sous la responsabilité de Mme Van der Straeten, la Belgique a en effet vu sa consommation de gaz fossile augmenter significativement suite à l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires. En 2023, le gaz naturel représentait 24,8 % de la consommation d’énergie primaire de la Belgique, soit 157,4 TWh PCS. Il s’agit du deuxième vecteur énergétique utilisé en Belgique. Un chiffre en hausse par rapport à 2020, lié à l’ouverture ou au maintien de centrales au gaz pour compenser la fermeture progressive de nos réacteurs nucléaires.

« Mme Van der Straeten nous laisse un système de production d’énergie toujours plus dépendant du gaz, au mépris des objectifs climatiques et de la sécurité d’approvisionnement. La guerre en Ukraine n’excuse pas tout ! Le choix obstiné de la Ministre de saboter l’avenir du nucléaire, une énergie pourtant bas-carbone, fiable et économique, a entraîné une flambée des prix de l’énergie qui pèse lourdement sur les ménages et les entreprises belges, » poursuit le député fédéral.

En 2020, Engie était prêt à prolonger D4 et T3 sans soutien, en gardant les provisions nucléaires à son compte. De même, alors que le plan B était parfaitement prévu dans l’accord de Gouvernement, la Ministre a refusé de préparer et même d’envisager celui-ci avant l’inévitable, en février 2022. Mais il était déjà trop tard, tellement tard que nous avons négocié dans une très mauvaise position face à l’exploitant nucléaire avec des coûts astronomiques.

« Parallèlement, le développement des énergies renouvelables a stagné. Alors que le Gouvernement Michel et la Ministre Marghem ont décidé 4 GW d’éolien offshore en 2030 et en ont installé 2,2 GW, la Ministre a proposé de pousser la capacité à 5,8 GW mais aucun nouveau parc n’a été inauguré », rappelle le député. Pire, alors qu’il était question sous l’ancienne Ministre de prévoir des soutiens publics très limités pour les promoteurs offshore, la Ministre a prévu un soutien plus important qui a reporté de plusieurs années la construction des éoliennes dans la seconde zone.

Dans le même temps, alors que les précédents Gouvernements avaient prévu une connexion dans un budget maîtrisé (MOG I), la Ministre a impliqué notre pays dans un projet d’île dont les coûts ne sont absolument pas maîtrisés (avec un budget estimé à 7 milliards actuellement) ni le timing de mise en production.

Une alternative réaliste et responsable : prolonger le nucléaire pour autant tant qu’il réponde aux normes de sûreté et développer l’offshore avec le moins de subsides possibles

Contrairement à ce que prétend Mme Van der Straeten, prolonger tous les réacteurs qui répondent aux normes de sûreté est non seulement possible, mais nécessaire. Par ailleurs, c’est un propos qui est partagé par la nouvelle directrice de l’AFCN. Le nucléaire est une alternative fiable, économique et surtout décarbonée par rapport au gaz fossile ou certaines solutions renouvelables à court terme. « En outre, il est absurde de prétendre que prolonger ces réacteurs « exposerait les Belges à un risque » lorsque ceux-ci sont soumis à des normes de sûreté parmi les plus strictes au monde. C’est irresponsable et mensonger de faire peur de cette manière à la population uniquement pour servir un agenda idéologique ou masquer ses propres errements ».

Le MR appelle à un changement de cap urgent. Il est temps de remettre le pragmatisme au cœur de notre politique énergétique : en investissant massivement dans les énergies renouvelables, mais aussi en préservant une place centrale pour le nucléaire dans notre mix énergétique. Mme Van der Straeten nous laisse un bilan énergétique à rebours des intérêts des citoyens et des entreprises, et il est de notre responsabilité d’agir pour le futur.